Dissidia Dragon Quest

Lundi 20 Mai 2013 à 21:39
Dissidia Dragon Quest - Saison 1

Chapitre 0.5

Un jeune homme nommé Laurasia courait à perdre haleine sans se retourner, tentant de distancer un nombre incalculable de créatures cristallines nommées Manikins, mais c’était cause perdue : Laurasia était à bout de souffle, là où ses poursuivants ne pouvaient -de par leur nature- fatiguer. Il s’arrêta donc un court instant, reprenant son souffle et jetant un coup d’œil aux ennemis qui se rapprochaient vite, puis se releva, renifla, dégaina son épée et apprêta son bouclier. Devait-il périr ici et maintenant, il n’en savait rien. Ce qu’il savait avec certitude en tout cas, c’est qu’il ne quitterait pas ce monde sans combattre. Les nombreuses créatures l’assaillirent de toutes parts, et seule l’expertise au combat du jeune homme lui permit de survivre au premier assaut, et de s’en dégager. Sa lumière était encore forte, mais très loin d’être suffisante pour la suite. Laurasia racla sa gorge, déglutit avec difficulté, mais ne lâcha pas les Manikins des yeux, qui eux aussi le fixaient également. Un éclair zébra alors le ciel, et frappa au-devant du jeune homme avant qu’il ne puisse faire quoi que ce soit. Une détonation magique s’en suivit, et le jeune homme se retrouva propulsé loin, très loin, au-delà de l’horizon.

Terry, un jeune aventurier, se reposait après une journée de combat contre des ennemies plusieurs fois supérieur en nombre. Il avait quitté un petit groupe de héros la veille, après avoir passé une semaine avec eux. L’un d’eux, un dénommé Alefgard, l’avait impressionné sur ses prouesses martial, et il avait souhaité atteindre son niveau. Il ne s’imaginait même pas capable de soulever une princesse, là où cet homme, ce chevalier, avait accomplie des exploits, comme marcher sur un arc-en-ciel. Terry avait donc quitté le groupe pour devenir plus fort, du moins telle était l’idée de base, car l’aventurier avait fini par se perdre en chemin à essayer de trouver une épée légendaire, suffisamment puissante pour mettre un terme à la guerre dans laquelle il s’était retrouvé impliqué, lui et tous les autres guerriers qu’il avait vu jusqu’à présent. Il se mit donc en tête de la retrouver et de l’utiliser pour faire gagner la Déesse, la divinité du bien et de la Lumière, celle-là même qui l’avait amené sur ce monde pour combattre les forces du maléfique Nokturnus. En chemin il avait déjà pu s’améliorer de façon prodigieuse, en apprenant de nouveaux sortilèges grâce à des morceaux d’un journal qu’il avait trouvé au fil de ses pérégrinations depuis son arrivé.

Il avait fait halte à la lisière d’une forêt, qui donnait une vue plongeante sur un contrebas, près de soixante-mètre plus bas, et avait monté un rapide bivouac. Il regardait le ciel constellé d’étoile, et distingua la constellation la plus brillante, Orion, bien qu’il ait l’impression qu’elle avait bougé depuis la dernière fois qu’il l’avait vu. Il fût retiré de ses pensées par un bruit en aval, et jeta un rapide coup d’œil. Il ne vit rien au début, lorsqu’un jeune homme sauta hors des hauts buissons à droite de son champ de vision. Le jeune homme courrait à en perdre haleine, et il comprit vite pourquoi lorsqu’il vit une horde de Manikins jaillirent à sa suite. Terry passa sa main sur son visage, inquiet pour le jeune homme, se demandant ce qu’il pouvait bien faire pour lui. Il tata ses poches, mais ne trouva rien d’extraordinaire qui pourrai sauver la vie du jeune homme. Une idée lui vint alors en tête. Il dégaina son épée, et la pointa vers le ciel, regardant Orion dans le ciel, puis pointa son épée vers le jeune homme. Un coup de tonnerre se fit entendre au moment même où Terry criait le nom d’un sort de téléportation, et une rafale magique foudroyante tomba du ciel, et frappa le sol devant le jeune homme, qui disparue en une fraction de seconde. Terry resta stupéfait, abasourdis. Il leva à nouveau les yeux au ciel, sentit son sang faire un tour entier en lui, quand il vit que la constellation n’était plus là.

Plusieurs jours passèrent après que Terry eut sauvé le jeune homme. Il avait fini par rejoindre le groupe qu’il avait quitté auparavant, renonçant à cette « épée magique ». Il jugea qu’il devait s’agir d’une légende et que quand bien même elle existerait seul un être tout autant légendaire, un ange ou n’importe quoi de similaire, pourrait brandir cette lame. Un être qui baignerait dans la lumière, aussi radiant que le zénith.

Chapitre 1

L'étendue d'eau, d'habitude calme et lisse, s'agita quand le jeune homme qui y gisait remua faiblement. Il releva la tête péniblement, puis prit appuie sur son épée pour se mettre debout. Il tituba un peu, avant que son regard ne se perde au loin. Ses pensées se dirigèrent très vite vers la Déesse, celle qui l'avait fait apparaître sur ce monde inconnue, afin de livrer bataille contre Nokturnus, le dieu du Chaos. Il ajusta ses vêtements, repositionna son casque de cuir, semblable à celui d’un aviateur, sur ses cheveux blanc et essaya de se concentrer sur ce qui l’entourait. Il ne se souvenait pas avoir marché jusqu’à cet endroit, et en se concentrant il se souvint de l’explosion de lumière qui l’avait fait atterrir ici, dans le Domaine. Un être à la puissance formidable l’avait propulsé au loin, bien qu’il ne comprenne pas pourquoi, avec une telle puissance, il ne l’avait pas éliminé…

Le jeune homme laissait son esprit voguer sur des suppositions diverses, lorsqu’un bruit, dans les buissons derrière lui, le fit se retourner brusquement. Il sortit son épée de son fourreau en un éclair, et la pointa rapidement vers le cou de l’arrivant : un jeune homme aux cheveux bleus, qui sortit son épée instinctivement pour parer le coup, le regard vif et alerte. Ils ne s’étaient pas reconnu dans le vif de l’action, mais une fois la surprise passée, tous deux éclatèrent de rire, avant de remettre leurs armes dans leurs fourreaux. Les deux jeunes hommes se donnèrent une accolade, Le nouvel arrivant mit rapidement au point un petit feu pour les réchauffer pendant que son camarade montait rapidement un camp sur une parcelle de terre. Après s’être assis autour du feu, le jeune homme aux cheveux blanc regarda alors celui aux cheveux bleus, puis prit la parole :

_"Content de voir que tu es en forme, Somnia."

_"Content de voir que tu vas bien toi aussi. Enfin, t'as quand même l'air fatigué hein..."

_"Nous le sommes tous... Je peux m'estimer heureux d'être encore vivant. Tant des nôtres sont déjà tombés !"

_"On ne compte même plus combien de nos amis sont mort au combat... Nous étions nombreux, et seule la Déesse sait combien d’entre nous sont encore debout."

_"Bon sang. Quand cette guerre prendra-t-elle fin ?!"

_"Peut être dans peu de temps Laurasia. J’étais avec Roto, Solo, et le célestellien, en train de chercher des vivres quand j’ai vu une grande lumière que j’ai immédiatement suivie et qui m’a mené à toi. On avait prévu de monter un plan d’attaque ce soir. On a été à régler nos conflits personnels en solitaire trop longtemps, et maintenant à cause de ça nous ne sommes plus qu’une poignée à protéger ce monde. Il faut changer cela. "

_"Je suis d’accord avec toi. Voyager seul n’est tout simplement plus possible. Et encore, s’il n’y avait que les sbires de Nokturnus à affronter… Ces créatures cristallines qui nous ressemblent ne sont pas une mince affaire non plus… "

Les deux hommes se levèrent. Somnia éteignit rapidement le feu de camp, puis tous deux partirent en direction du Sud pour rejoindre les autres, et se préparer aux combats qui allaient venir.
Ils marchèrent deux bonnes heures sans rencontrer quoi que ce soit d’autre que des arbres, buissons, ruisseaux et rochers, quand soudain Somnia, qui ouvrait la marche, fit signe à Laurasia de s’arrêter. Il lui montra une tache bleue visible à travers le feuillage des buissons. Ce qui semblait être une tête se tourna alors brusquement, et fixa les deux hommes. Une lueur malveillante s’alluma dans ses yeux, qui se distinguaient à peine du reste de son corps cristallin, et une bouche se fissura dans la surface plane de son visage, d’où sortit un cri strident et lugubre, tandis que la chose fonçait sur eux. Laurasia réagis en premier, la panique se lisant sur son visage.

_"Ho ho, vite Somnia, faut pas rester ici ! Ce truc fonce sur nous ! "

_ "Lançons lui un sort, ça l’affaiblira un peu ! "

Somnia se mordit la lèvre en se rappelant que d’eux deux, seul lui savait utiliser la magie. Il prépara quand même un sort, et pendant que Laurasia préparait son arme et son bouclier, lui-même sortit son épée. La créature jaillit sur eux en bondissant, une épée figée dans sa main, comme si elle faisait partie de son corps. Elle atterrit et chargea immédiatement Laurasia qui se protégeât de son bouclier, et qui riposta dans la seconde, enfonçant son épée dans l’épaule de la créature, qui ne broncha pas plus que ça. Laurasia retira son épée, et constata que la plaie n’était autre qu’une grosse fissure. La créature, insensible à la douleur, riposta elle aussi de son bras valide, et envoya son assaillant au loin malgré qu’il se soit protégé de son bouclier, au moment même où Somnia lançait son sortilège, qui agrandit drastiquement la fissure. Elle tituba sous l’effet du sort, avant de s’écrouler sur elle-même son corps tombant en gros morceaux dans un craquement sec.
Somnia lança un rapide Premier Secours sur Laurasia, avant de l’aider à se relever. Ils regardèrent les morceaux de ce qu’ils avaient affrontés quelques instants, s’interrogeant sur la nature de ces choses, puis reprirent la direction du campement d’où était parti Somnia.

La suite du chemin se passa calmement, et les deux jeunes hommes arrivèrent en fin d’après-midi, alors que le soleil semblait doucement se coucher derrière les montagnes au loin. Leur arrivée fût plus que chaleureuse : Roto s’attendait déjà au pire, tandis que Solo et le célestellien pensaient que Somnia s’était perdu, et prévoyaient d’aller à sa recherche le lendemain. Ils avaient monté un petit camp discret, à l’abri du vent afin d’empêcher les bruits et lumières d’attirer l’œil des créatures alentours, et fait un feu à proximité du bras d’un petit ruisseau. Tous étaient fatigués, exténués. La guerre entre la Déesse et Nokturnus prenait un tournant désastreux, et à eux cinq, ils étaient peut être les derniers combattants de la Lumière, alors que tous les champions de Nokturnus étaient en vie et bien en forme, et que les créatures cristallines se multipliaient chaque jour. Le petit groupe se rapprocha du feu, et discuta alors de la suite des opérations.

_"Nous devons tout d’abord trouver un endroit sûr, afin de pouvoir tous nous reposer et reprendre des forces, annonça Roto. Aucun d’entre nous n’est plus en mesure de combattre seul. "

_"Je suis d’accord avec lui. Nous avons peut être perdue la mémoire en étant invoqué sur ce monde pour combattre, mais je n’ai pas oublié mon bon sens : il nous faut un endroit où l’on pourra penser nos blessures, et où on pourra être à l’abri de nos ennemis, renchérit le jeune célestellien. "

_"Mais, nous ne sommes peut-être pas les seuls en vie, nous devrions d’abord penser à retrouver nos amis… dit Solo, pendant que Somnia acquiesçait sa proposition. Ce dernier ajouta d’ailleurs "Laurasia, avant on était que quatre à prendre les décisions. Maintenant que t’es là, tu vas pouvoir nous aider à trancher. Ton avis servira à trancher la poire en deux. "

_"Génial, tu parles d’une pression… Je-je pense que Roto à raison. A quoi bon chercher à secourir nos amis si on ne sait pas s’ils sont encore en vie ou si on n’est pas capable de se protéger nous-mêmes ? Il vaut mieux partir du principe qu’il n’y a plus que nous, et nous concentrez sur ce qu’on a, plutôt que sur des suppositions. Ce n’est pas le pays des rêves, mieux vaut rester dans la réalité de l’instant. C’est mon avis en tout cas. " Finit-il, comme pour se justifier.

Solo et Somnia serrèrent les poings, mais le raisonnement de Laurasia eut raison de leur envie de chercher leurs compagnons. Un tour de garde s’installa, et la nuit fût paisible jusqu’au lendemain matin. Le groupe leva le camp peu après le lever du soleil, et s’en fût vers l’est, où le célestellien pensait avoir vu un village abandonné, ce qui sembla être le meilleur point de départ pour se trouver un refuge. Le jeune garçon s’envola au-dessus des arbres pour vérifier que la zone était inoccupée, puis, rapportant la nouvelle, tout le monde se mit en marche. Certains observait la flore de ce monde, et constatait l’absence de faune.

_"C’est tout de même dingue ça, des arbres et des forêts à perte de vue, et pas un seul gluant ou monstre. Je crois me souvenir d’un gars de chez moi, mon monde je veux dire, qui les aimait beaucoup quand il était plus jeune." Somnia se tût un moment, puis ne pouvant s’empêcher de garder un certain débit de parole, demanda à ses compagnons de leur parler de leur monde.

_"Ma fois, là d’où je viens, ce n’est pas beaucoup différent d’ici au niveau du paysage, commença Laurasia. Il y a juste beaucoup moins de monde. Et je n’ai pas l’habitude de voyager avec autant de personne. Mais c’est pareil pour vos je suppose non ? "
Roto et le jeune célestellien confirmèrent. "On en discutait avec Roto hier, avant que Somnia ne s’éclipse. On a plutôt l’habitude de voyager seul, même si ça nous arrive de faire du chemin avec des inconnus. C’est très enrichissant ! "

Solo allait prendre la suite, mais le groupe s’arrêta net, quand un torrent de feu leur barra le passage. Un rugissement strident se fit entendre, et tous reculèrent, quand ils virent un immense dragon violet marcher. Ils se cachèrent immédiatement derrière un rocher massif, et se turent. Ils entendirent les pas du dragon résonner dans les arbres en feu, tandis qu’il continuait son chemin.

_"Il… Il ne nous a pas vus, on dirait ? demanda timidement le célestellien. "

_"Il semblerait que non, et heureusement, renchérit Somnia. Je croyais qu’il n’y avait pas de monstre autres que ceux qui nous ressembles…"

_"Il doit donc s’agir d’un sbire de Nokturnus, s’avança Roto. Surement l’un des premiers, vu sa puissance. Je me demande quelles seraient nos chances face à un adversaire comme lui. "

Préférant ne pas imaginer le carnage que serait un affrontement contre Lordragon dans leur état actuel, le groupe se remis en marche, et dût contourner les flammes encore vives crachées par leur ennemi. Ils arrivèrent dans une grande clairière après deux heures de marche, et se réjouirent de pouvoir apercevoir les habitations abandonnées au loin. Rassemblant leurs forces, ils se levèrent après une pause méritée, et se remirent en marche.

Il faisait nuit depuis une heure quand ils atteignirent le village abandonné. Roto rentra dans la première maison et la fouilla de fond en comble, ses compagnons l’imitèrent et chacun explora une bâtisse, cherchant vivres, couvertures, eau, et tout ce qui aurait pût leur être utile. Ils mirent leurs minces trouvailles en communs après avoir fouillé la dizaine de maison qui composaient le village, puis rentrèrent dans ce qui semblait être la maison de celui qui devait être le chef du village, la plus grande et la mieux conservé. Roto resta dehors un moment, et fût rejoins par Solo, pendant que les autres arrangeaient l’intérieurs. Tous deux observèrent les alentours du village avec soin. Il était bien caché par la végétation d’un côté, et la montagne de l’autre, les maisons était bien bâtit et facilement réparable, bien que celle du chef soit assez spacieuse pour accueillir le double de leur groupe. Il fallait avoir une vue aérienne pour repérer le village, et encore fallait-il bien chercher, ce qui était une bonne chose pour se dissimuler des potentiels assaillants. Heureux d’avoir pût trouver cet endroit, ils rentèrent tous deux au chaud, Somnia ayant allumé un petit feu sans fumé dans la cheminé encore en état, et Laurasia souleva une table pour fermer l’entrée de la maison, la porte gisant encore dehors.

_"Il faudra réparer et nettoyer un peu l’endroit, mais ça pourra être un super refuge je pense ! S’empressa de dire Somnia, d’un air enjoué. Il y a trois lits, et un fauteuil, on pourra tous dormir confortablement. Je me souviens avoir vu un ami faire de la menuiserie une fois, je devrai pouvoir nous faire une nouvelle porte sans problème. On sera bien ici. "

_"Il faudra qu’on ratisse la forêt dans les prochains jours, pour s’assurer qu’il n’y a aucun danger, mais l’endroit me semble, à première vue, plutôt calme, annonça Roto. Au moins pourrons-nous reprendre des forces ! "

_"Je crois avoir vu un arbre dont les fruits sont comestible. J’irai en chercher demain, quand on y verra quelque chose, continua Solo. Il y a aussi une cave à l’extrémité nord de la maison. La trappe semble fermée à clef, mais on devrait pouvoir la forcer sans problème. "

Fort content de l’endroit, les jeunes gens choisir un endroit où dormir. Somnia proposa à Laurasia de dormir avec lui, les deux étant devenu assez proche depuis qu’ils s’étaient trouvé par hasard. Roto prit le fauteuil, Solo et le célestellien les deux lits restant, et la nuit fût aussi calme qu’ils avaient pût l’espérer.

Ils se levèrent tous aux premières lueurs de l’aube. Somnia accompagna Solo chercher les fruits, et en revinrent les bras chargés. Ils se remplirent l’estomac pour reprendre des forces, afin d’être en forme pour la journée qui les attendais. Somnia s’attela à la fabrication d’une nouvelle porte, mais finit par abandonner et en récupéra une sur une autre maison, pendant que Solo et Roto partaient explorer la forêt pour assurer la protection des bois. Laurasia et le célestellien quant à eux, s’occupèrent de réparer le toit avec les composants des autres maisons du village. Quand ils eurent finit, Laurasia intrigué par la trappe dont avait parlé Solo la veille, s’enquit d’aller la regarder d’un peu plus près. Il brisa le cadenas d’un coup de bouclier, et descendit prudemment à l’intérieur. Le jeune homme avançait prudemment sur les marches glissantes, jusqu’à atteindre le fond de la cave, directement établi sur la terre humide. Il trouva une vielle torche encore en état accrochée au mur, et remonta avec pour l’allumer, avant d’y retourner. La pièce à même le sol, assez large et haute, était restée intacte, probablement grâce au cadenas qui la maintenait fermé. Il alluma les deux autres torches qu’il trouva, et pût ainsi observer la pièce bien éclairé. Une table et deux chaises était posées en son centre, ainsi que des jarres, vides, sur la façade ouest. Une dalle de pierre étrange à l’opposé des jarres attira son attention. Il s’en approcha, souffla dessus pour enlever la terre et la poussière qui l’avaient recouverte, et crut reconnaitre les runes gravées dessus. Il remonta très vite prévenir les autres de ce qu’il avait découvert. Somnia, fier de sa porte, et le célestellien l’écoutèrent avec attention.

_"Alors, qu’est-ce que tu as trouvé dedans ? Raconte vite ! "

_"Je crois qu’il s’agit d’une stèle de téléportation ! Il y a généralement peu de ces artefacts au monde, c’est une chance formidable d’en avoir une ! "

Il les fit descendre dans la cave, et Somnia reconnu lui aussi ce que Laurasia décrivait.

_"Et heu, ça sert à quoi au juste ? demanda le célestellien l’air perplexe."

_"C’est assez simple : il suffit de marcher dessus pour se retrouver à un autre endroit du monde, sur une autre pierre qui n’est reliée qu’à celle d’où tu es partie. On pourra couvrir une zone bien plus importante, et avoir une porte de sortie si on doit quitter l’endroit en vitesse, lui expliqua Somnia. "

_"Pourquoi ne pas aller voire tout de suite ce qu’il y a de l’autre côté ? demanda Laurasia"

_"Pas question que quelqu’un y aille seul. Je n’aurai qu’à rester ici, pendant que toi et Somnia y allez. Moi en dehors du bateau et du train, les moyens de transports ce n’est pas mon truc. "

Laurasia partit monter chercher leurs affaires, et revint en quatrième vitesse, ravis de pouvoir explorer une nouvelle zone du monde immense où ils se trouvaient. Une fois bien équipés, lui et Somnia avancèrent d’un même pas sur la stèle, avant de disparaitre soudainement, téléportés. Le jeune homme ailé remonta à l’étage, avant de baisser la trappe, et s’assis sur une chaise et s’accouda sur la table, avant de penser tout haut, légèrement inquiet.

_ "Bon heh bien… J’ai plus qu’à attendre qu’ils reviennent tous en un seul morceau j’imagine. Que la Déesse veille sur eux puisque je dois rester ici. "

Chapitre 1.5

Avis, le jeune Célestellien, pianotait sur la table sans savoir quoi faire depuis une dizaine de minute. La maison était aussi rangée qu’elle pouvait l’être, et rien de bien intéressant à explorer ne se profilait à l’horizon. Il mangea l’un des fruits que Solo avait ramené ce matin avec un autre de ses camarades, la main sur la joue, et un coude sur la table, l’air maussade. Il avait tendance à vite s’ennuyer quand personne ne lui faisait la discussion, et il voleta tristement dans l’air pour sortir de la maison et jeter au loin son trognon. Le reste de fruit cogna un arbre et, en retombant sur le sol, fit un bruit des plus curieux. Avis vola rapidement au pied de l’arbre, poussa le trognon, et gratta la terre à l’endroit où il était tombé. Il examina la zone autour de lui, mais ne trouva rien d’intéressant et, déçu, il reparti en direction de la maison en trainant des pieds, quand une douce voix lui arriva, porté par le vent. Avis se retourna instinctivement, et scruta dans les herbes hautes, les fourrés, les buissons, à la recherche d’un indice, et sursauta lorsqu’il finit par distinguer deux yeux bleues qui le fixaient patiemment à travers la végétation. Il s’approcha doucement, après s’être assuré que les yeux n’appartenaient pas à un Manikins, puis tenta un premier contact en douceur, demandant à la personne de s’identifier.

Une douce voix, tendre comme le vent, lui répondit qu’elle n’était pas une ennemie, bien au contraire, et qu’elle souhaitait récupérer un objet qu’elle avait perdu dans les parages, après avoir fui la destruction du village. Elle se leva alors, et Avis resta sans voix devant la beauté de la jeune femme qui se trouvait là. Elle s’avança d’un pas chaloupé, puis embrassa Avis sur la joue pour le remercier de ne pas avoir attaqué quand il le pouvait, et le gratifia d’un grand sourire quand celui-ci rougit sous le contact de douces lèvres. Elle lui dit s’appeler Ruisselune, qu’elle était la cousine de Laurasia, et qu’elle en avait pour preuve l’insigne sur sa coiffe, qu’Avis reconnu très bien. Il s’agissait de l’aigle doré, serti d’une sphère rouge, l’emblème que portaient Laurasia et Roto. Le jeune homme demanda toutefois plus d’explication, et la femme les lui donna sans attendre.

_"J’aurai voulu rejoindre mon cher cousin, mais je ne pouvais simplement pas, petit ange. Vois-tu, je suis dans un groupe, et j’avais une, heh bien une mission spécial, et je ne pouvais pas perdre de temps en sensiblerie. D’autant que je ne suis même sûr qu’il se souvienne de moi. "

_"Quel genre de mission menez-vous avec votre groupe ? Nous pouvons vous aider vous savez ! "

La jeune femme tourna le dos au jeune Avis, pour qu’il ne la voie pas rouler des yeux, agacée par ces questions. Elle se força à sourire, puis se retourna vers lui. Avis eut alors un frisson d’effroi, quand il vit que la jeune femme le regardait avec une intense froideur, proche de l’envie de meurtre. Il recula doucement, tâtant dans son dos pour attraper son épée au cas où, mais la jeune femme lui dit que cela était inutile.

_"Gamin, si je voulais que tu meurs, tu ne pourrais rien y faire, crois-moi. Et pour tout te dire, ta mort ne servirait pas vraiment mes plans… Tu as encore un rôle à jouer, je peux clairement le voire. Alors maintenant, fais-moi plaisir, oublie que tu m’as vu, retourne dans ta… Ta maison minable, et attend tes amis. "

Avis, comme hypnotisé, obéit immédiatement à la femme et rentra pour tout oublier à l’instant même où il se rassit, tandis que la belle et dangereuse créature ramassait l’objet qu’elle était venue chercher, une petit sphère dorée. Elle maugréa un temps, maudissant Nimzo d’avoir caché un objet dans en endroit aussi isolé, mais se félicita de l’avoir retrouvé avant que le grand comploteur ne se souvienne de son existence.

_"Magargie ma fille, tu es vraiment en voie pour duper tout le monde, dit-elle en souriant. Bon, et maintenant, je n’ai plus qu’à trouver ce fichu Zoma. Si les informations de Mortamort sont correctes, il devrait se terrer dans cette stupide tour, pour planifier son attaque vers le camp des réfugier, loin au Nord, vers le « pays des merveilles », ou je ne sais quel endroit encore plus perdue. Tsss ! Ce qu’il ne faut pas faire pour renverser le cours de la guerre ! "

Magargie jeta un dernier coup d’œil aux maisons en ruines, ainsi qu’à la bâtisse abritant Avis, et sourit malicieusement, en disparaissant dans un tourbillon obscur.

Chapitre 2

Roto dégageait le chemin pour avancer, tandis que Solo assurait leurs arrières, dans la forêt qui semblait devenir une véritable jungle au fur et à mesure qu’ils s’y enfonçaient. Les lianes et ronces entravaient leur chemin, d’une façon qui semblait presque volontaire, comme pour les dissuader d’aller plus loin, ce qui ne faisait que persuader les deux héros de continuer plus en avant. Les grands coups d’épée de Roto tranchaient avec une aisance impressionnante, et les yeux perçants de Solo, qui regardait de temps à autre au-devant d’eux, s’assuraient qu’il n’y avait pas d’ennemis aux alentours. Cela faisait maintenant plusieurs heures qu’ils avaient quittés leur nouveau campement, et la faim et la fatigue les poussèrent bientôt à faire une pause. Ils s’occupèrent de se faire un coin dégagé de toute liane, et s’assirent à même le sol. Roto sorti l’un des fruits que Somnia avait ramené ce matin, et l’envoya à Solo qui l’attrapa au vol. Tous deux étaient impressionnés par le remarquable travail d’équipe qu’ils faisaient, une telle osmose s’était installée, qu’ils n’avaient presque plus besoin de se parler pour comprendre ce que l’autre voulait dire.

Au cours de la pause Solo se leva discrètement et examina de plus près les ronces qui les entravaient. Il s’approcha, puis observa assidument la manière dont elles se reconstituaient après avoir été coupées : il en vint à la conclusion qu’elles n’étaient pas d’origines naturelles.

_"Tu sais, dit Roto en s’éclaircissant la gorge, sans vouloir passer pour le rabat-joie de service, je m’en doutais un peu. "

_"Que veux-tu dire ? "

_"Hé bien –il se leva et rejoins Solo- la manière dont elles sont agencées est significative. Ça, couplé à l’ambiance oppressante de cette forêt, si on peut encore appeler cet endroit une forêt, tout laisse croire qu’il y a une malédiction dans les parages. "

_"Pourquoi quelqu’un maudirait-il cet endroit ? Il n’y a rien par ici. "

_En effet, et conte tenue de la puissance des guerriers de Nokturnus, si c’est ce bois qui était touché, nous n’aurions jamais pu rentrer dedans. "

_"Donc l’épicentre de la malédiction se trouverait plus loin… On est juste assez éloigné du centre pour en ressentir les effets, mais beaucoup moins fort ! "

_"C’est ce que je pense aussi. Reste à savoir si l’endroit d’où est partie la malédiction est un endroit stratégique, ou si on a lancé cette malédiction dans le simple but de lancer une malédiction. "

_"Dans ce cas il n’y a pas beaucoup d’autres options disponible –il se leva et s’étira avant de ramasser ses affaires- nous devons aller voir ce qu’il y a plus loin. "

Roto sourit en voyant que son compagnon pensait de la même manière que lui. Il se leva à son tour et récupéra ses affaires, avant de trancher à nouveau les ronces devant lui tandis qu’ils avançaient plus loin dans cette forêt maudite…

Une vive lumière surgit de nulle part, et s’estompa aussi rapidement qu’elle était apparu, laissant deux jeunes hommes étendus sur le sol, perdu dans la nuit noire. Après une minute d’un silence total, l’un d’eux remua faiblement et le bruissement du vent dans les feuilles reprit, le deuxième remua à son tour, et c’est le clapotis du ruisseau voisin qui se fit à nouveau entendre. Laurasia se releva péniblement, et sentit son estomac lui jouer des tours ; il se souvenait de très peu de chose de son monde d’origine, mais des détails insignifiants étaient gravé en lui comme sur du marbre, et parmi ceux-ci se trouvait son aversion pour les voyages téléportés. Somnia, lui, n’éprouvait rien de particulier, et se releva frais et pimpant comme une fleur. Après que Laurasia se soit remis de son malaise, ils tentèrent de distinguer les lieux. Ils devaient se trouver loin de leur point de départ pour qu’il fasse nuit à l’arrivée, puisqu’ils étaient partis au petit matin. Ne pouvant avancer dans cette nuit sans étoiles ni lune, ils décidèrent de se poser là, et d’attendre le lever du soleil, restant attentif au moindre bruit. L’aube arriva vite par chance, et ils purent se mettre en route, Somnia en tête. Ils avançaient sur une colline dégagée et déserte, comprenant une immense forêt à plusieurs kilomètres à l’Est, surplombée par d’imposantes montagne plus loin, dont les sommets se perdaient dans les nuages. Loin à l’Ouest, Laurasia devinait une falaise abrupte, puisque la mer était visible, ainsi qu’un petit archipel de trois îles.

Somnia fonçait en avant, s’amusant à distancer Laurasia, et regardait souvent derrière son épaule pour voire son compagnon essayer de le rattraper, sans succès. Laurasia s’arrêta un instant pour reprendre son souffle –il n’était pas habitué à courir dans des montées- quand il entendit Somnia crier de douleur. Il reprit immédiatement le mouvement, faisant fi de son point de côté, et rattrapa bientôt son ami, assis sur le sol à masser son nez. Etonné il s’avança et lui demanda ce qui lui était arrivé.

_"Aoutch… Je n’en ai aucune idée, je courais devant moi, quand j’ai rebondis sur… Sur rien en plus. C’est dingue. "

Laurasia, piqué dans sa curiosité, marcha prudemment au-devant de Somnia en tendant les bras, et finit par toucher un mur invisible. Croyant que son ami se moquait de lui en jouant au mime, Somnia le rejoignit et constata qu’il se trompait. Ils essayèrent de trouver une limite à se mur, mais n’en trouvèrent aucune, ni en hauteur ni en longueur. Laurasia essaya bien de donner des coups d’épée, et prêta son bouclier à Somnia pour qu’il fonce dans le mur avec, mais rien ni fit quoi que ce soit ; il semblait impénétrable.

_"Il semblerait que nous ne puissions aller plus loin, conclut Laurasia. Je préfère ne pas me risquer ni dans la forêt pour vérifier si le Mur va jusque là-bas, ni au-delà de la falaise. "

_"Ouais, on est carrément coincé. C’est quoi ce mur, une malédiction ? Si c’est le cas je n’en ai jamais de semblable. "

_"Moi non plus. Ça me change des princesses transformées en chien ce genre de malédiction, mais c’est peut-être plus handicapant. On n’a pas d’autre choix que de faire demi-tour et de… Oh non, de reprendre la stèle de téléportation, finit par dire Laurasia, dépité. "

Ils retournèrent donc sur leurs pas, et revinrent rapidement devant la stèle, avant de l’emprunter. Ils remontèrent de la cave d’un pas leste, et racontèrent ce qu’ils avaient vu au célestellien, bien content de ne plus être seul à garder la maison. Il leur raconta à son tour que Roto et Solo n’étaient toujours pas revenu, et devant l’inquiétude de Laurasia, lui et Somnia le rassurèrent.

_"Ne t’en fais pas, ces deux-là sont peut être les plus capables d’entre nous. Ce sont eux qui nous ont trouvés, et ils se sont réveillés, d’après leurs dires, au même endroit au même moment quand ils ont été appelé sur ce monde. Roto est clairement le plus expérimenté, il nous a sorti de situation vraiment délicate. Être un héros, il a ça dans le sang celui-là."

Laurasia se calma donc, et fit comme ses compagnons, il pria la Déesse de veiller sur eux, tout en pensant en son for intérieur qu’il aimerait beaucoup avoir une figure à suivre, un ancêtre dont il pourrait emprunter la voit. Mais n’en ayant aucun en souvenir à cause de la purge que tous subissaient en arrivant sur ce monde, il décida d’essayer de se montrer digne de Roto, leur chef de groupe, à la place.

Après avoir marché pendant trois longues heures supplémentaires dans la Forêt Maudite, où il était plus difficile d’avancer minute après minutes, les deux jeunes hommes finirent par tomber nez à nez face à un bâtiment, qui semblait être sorti de nulle part, après avoir tranché la végétation qui bloquait leur vue. Intrigués par l’immense tour, ils cherchèrent une entrée pour pouvoir y passer la nuit, le chemin du retour aurait été trop long pour arriver au camp avant le coucher du soleil. Ils tournèrent tout autour de la tour, d’une circonférence énorme, et trouvèrent une large porte de bois non verrouillée. Ils l’ouvrirent et entrèrent prudemment, allumant les torches qu’ils avaient pensés à prendre avec eux avant de partir, et allumèrent les quelques torches déjà présente à l’intérieur, avant de refermer derrière eux, pour ne pas être surpris pendant la nuit. La large pièce, divisée en plusieurs parties par des murs solides, comportait dans sa partie principale une table couverte de poussière, mais aucune chaise, et une armoire dont les vitres étaient brisées trônait dans un angle. Solo s’en approcha et l’ouvrit pour trouver quelques objets utiles. Il en sortit ce qui lui sembla être une carte, et la déplia sur la table après que Roto l’ait dépoussiérée pour qu’ils puissent l’observer.

_"Ce n’est probablement pas une carte de ce monde, dit Roto après un rapide coup d’œil. "

_"Et je ne pense pas que ce soit une carte de se donjon non plus. L’inverse se verrait. Mieux vaut la garder quand même, juste au cas où, conclu Solo avant de la ranger dans son paquetage. "

Les deux héros continuèrent l’exploration du rez-de-chaussée, et ne trouvèrent rien de plus que ce qu’ils avaient déjà découvert. Ils récupérèrent leurs torches, et montèrent les escaliers en silence, attentif aux moindres mouvements d’ombres sur les murs, aux moindres craquements de portes. Ils ouvraient chaque portes une arme à la main, pour ne pas être surpris. Ils avaient exploré huit étages, quand ils entendirent un vacarme ahurissant dans les niveaux inférieurs. De longs cris stridents, hurlements plaintifs et lugubres, suivis de bruits de pas dans les escaliers, bruits qui se rapprochaient à une vitesse inquiétante, et qui raisonnaient dans la Tour, comme le glas de la mort. Les deux héros se levèrent d’un bond, et coururent sans se poser de question dans la direction opposée, vers le sommet de l’édifice. Ils montèrent les escaliers quatre à quatre, ne s’arrêtant que pour jeter des regards par-dessus leurs épaules, bien que leurs oreilles leurs permettaient de savoir que leurs poursuivants se rapprochaient plus vite qu’ils ne s’en éloignaient. Epuisés, les deux héros finirent par décider de se barricader au lieu de fuir, et foncèrent dans la première pièce sans regarder ce qu’elle contenait. Roto verrouilla l’endroit, et resta contre la porte pour entendre les déplacements de leurs ennemis et tenter de deviner leur nombre, tandis que Solo regardait avec curiosité les meubles de la pièce. Un grand objet recouvert d’un drap était disposé dans un angle, et Solo décida de le découvrir, dévoilant un miroir, dont le verre semblait liquide… Roto souffla de soulagement quand il entendit les bruits monter dans les étages supérieurs, et se rapprocha du miroir et de Solo. Ce dernier, maintenant que le danger était passé, semblait vouloir toucher la surface ondulante du miroir, et en approchant sa main l’effleura délicatement.

_"Alors, qu’est-ce qu’il fait au juste ce miroir ? lui demanda Roto. "

_"J’en suis pas sur –je ne suis pas un expert en la matière- mais je pense que c’est plus qu’un miroir. Un genre de passage, comme une porte. "

_"C’est la surface qui te fait penser ça ? On peut y passer la main ? Joignant le geste à la parole, Roto essaya d’enfoncer sa main, et l’y rentra en une poigné de seconde. Wow, je croyais qu’il y aurait un peu de résistance ! "

_"H-hey, ne fait pas n’importe quoi ! On ignore ce que c’est réellement, ce peut être dangereux ! "

Roto tenta de retirer sa main, mais quelque chose le retenait à l’intérieur, ce qui le fit légèrement paniquer. Solo agrippa la main libre de Roto et tira de toutes ses forces, sans réussir à faire autre chose qu’un mal de bras à son compagnon. Il lâcha prise et réfléchit à une solution.

_"Bon, ça ne t’attire pas à l’intérieur, mais ça t’empêche de t’en retirer. C’est qu’on ne doit pouvoir y aller que dans un sens. "

_"Je n’ai pas vraiment envie de finir ma vie sur ce monde dans un miroir moi. Peut-être que… Tu as dit que c’est une porte c’est ça ? Donc il peut y avoir quelque chose de l’autre côté. "

_"Ce n’est qu’une théorie. Est-ce que tu peux toujours sentir ta main ? –Roto serra la main, et lui répondit que oui- Bien, donc pour moi, c’est bel et bien un passage…"

_"Les créatures sont parties, mais pour combien de temps ? Elles finiront par revenir par ici, et nous trouverons si on reste caché. On n’a pas trop le choix, il va falloir aller voir ce qu’il y a de l’autre côté hein ? "

Solo serra la main de Roto avant que celui-ci ne s’enfonce lentement dans le miroir, passant son bras, puis une jambe, avant d’y rentrer la tête et le reste du corps. Le contact froid de la glace liquide le gela jusqu’aux os, et il eut l’impression de s’endormir, quand il se senti arriver de l’autre côté. Il écarquilla les yeux, et observa l’endroit où il était, et fut surpris de constater qu’il était dans la même chambre, excepté les meubles qui étaient inversés. Il se demanda si l’extérieur de la pièce était semblable. Il s’approcha de la porte, l’ouvrit doucement…

Solo faisait les cents pas dans la pièce, et la solitude soudaine le pesait. Il prêtait une oreille attentive aux bruits provenant des étages supérieurs, et pria Roto de revenir vite quand il entendit les bruits commencer à revenir dans sa direction. Hésitant à le rejoindre dans un premier temps, il se ravisa en pensant qu’il aurait peut-être besoin d’une aide extérieur pour ressortir. Il s’approcha de la fenêtre à barreaux de la pièce et se maudit d’avoir été si haut dans les étages quand il comprit qu’ils ne pourraient pas descendre par cette voie. Il recula de quelques pas quand un bruit sourd se fit entendre à l’extérieur de la chambre, bruit qui se répéta de plus en plus fort et de plus en plus près.

_"Roto bon sang, fais vite…" Il eut à peine le temps de finir sa phrase qu’un choc terrible le renversa en avant pendant qu’une masse lourde et mouvante se tordait sur son dos…

Roto poussa un cri de surprise quand il découvrit que derrière la porte se trouvait un jeune homme, visiblement endormit. Vérifiant qu’il était bien vivant, Roto le pris dans ses bras, le déposa sur le sol de la pièce, et à peine fut-il sortit de l’endroit où il était retenue endormit qu’il commença à remuer, comme en plein rêve. Roto l’observa un temps, puis se retourna et observa l’endroit où il était : ce qu’il croyait être une porte menant à un monde en miroir, était en réalité une sorte de placard, une poche magique qui maintenait prisonnier d’un sommeil éternel celui ou celle qui s’y trouvait entièrement exposé. Il passa la main dedans et attrapa le bandana orangé qui était tombé du jeune homme, et le tendit à son camarade quand il ouvrit les yeux.

_"Hey, alors toi, de retour parmi les vivants ? demanda Roto avec un sourire. "

_"Heu, ou-ouais, on dirait bien. Qu’est-ce que, qu’est-ce qu’il s’est passé ? Roto c’est ça ? Je me souviens que la Déesse t’avait appelé comme ça une fois… Comment tu m’as trouvé ? "

_"On parlera de ça plus tard, pour le moment il faut quitter cet endroit et retourner dans le monde réel. Solo nous attend de l’autre côté du miroir, et pas mal d’ennemi s’y trouvent aussi. Désolé de te demander ça alors que tu te réveil juste mais, est-ce que tu peux te battre ? "

Le jeune homme se releva péniblement, pris appui sur l’épaule de Roto, et une fois debout saisi son bandana, qu’il noua d’une main experte sur sa tête. Il regarda alors Roto dans les yeux, et lui fit un hochement de tête affirmatif. Ce dernier sourit, et indiqua le miroir d’un doigt.

_ "C’est par là que j’suis arrivé. C’est une sorte de passage magique d’après Solo. J’ai pu passer sans problème, mais rien ne me dit qu’on pourra y repasser tous les deux. Qui t’a amené ici au fait ? "

_"C’est un des gars de Nokturnus, Nimzo je crois. Il était avec un autre sbire, celui qui à trois œil et une sacrée houppette. S’ils m’ont amenés à deux, ils ont dû pouvoir repartir sans problème. Le retour devrait bien se passer, non ? "

Roto voulu vérifier ce que disait son nouveau compagnon et fut heureux de voir qu’il pouvait toujours rentrer sa main dedans. Tous deux sautèrent d’un bond à travers le miroir… Et atterrirent dans le dos de Solo. Ils se tordirent sur son dos, tout emmêlés, et se remirent tous debout, juste à temps pour voire la porte voler en éclat, sous les coups répétés d’une des créatures cristallines qui les chargea tous les trois. Roto sortit son épée et donna un grand coup feinté sur l’ennemi en charge, visant ses jambes, et réussi à lui faire perdre l’équilibre. Elle s’écroula sur le sol et ses deux compagnons en profitèrent pour lui asséner de puissants coups dans le dos, l’épée du dernier venu transperçant la créature de pars en pars, la faisant éclater dans un bruit fracassant de verre brisé. Ils n’eurent pas le temps de crier leur victoire : de nombreuses autres créatures descendaient en trombe des étages supérieurs, ne laissant pas le choix aux trois héros de quitter la pièce avant d’être submergés. Ils coururent dans les escaliers, donnant de grands coups de bouclier dans les créatures qu’ils croisaient, ne cherchant pas à les éliminer, les bousculant, ou jetant quelques légers sortilèges pour les faire tomber, essayant d’échapper aux nombreuses autres qui les talonnaient de peu. Au détour de la première pièce qu’ils avaient visité, Solo bloqua la grille avec tout ce qu’il trouva, la table, l’armoire, juste à temps pour entendre s’écraser et se briser quelques-unes de ces créatures, les suivantes entamant le bois avec leurs armes soudées dans leurs bras. Ce répit permit aux trois héros de sortir de la tour plus tranquillement, et ils fermèrent l’entré avant de la bloquer avec ce qu’ils trouvèrent.
Après s’être enfoncé quelque peu dans la forêt, ils prirent enfin le temps de souffler. Solo serra fort la main du nouvel arrivant, et après avoir repris leur souffle et la marche en direction du camp, ils entamèrent une discussion, marchant dans la nuit noire.

_"Je ne voudrais pas paraître ingrat, mais que faisiez-vous dans la Tour des Miroirs les gars ? "

_"La Tour des Miroirs ? C’est comme ça que s’appelle cette tour ? Je ne le savais pas. On cherchait l’épicentre de la malédiction qui hante cette forêt, résuma Solo. "

_"On a un camps à quelques heures de marche, alors on ne voulait pas prendre le risque de voir s’étendre cette malédiction. D’ailleurs c’est assez curieux : depuis que tu es avec nous les ronces ne nous attaquent plus. Pas que je m’en plains notez bien… poursuivit Roto"

_"C’est peut-être à cause de moi, j’ai toujours étais un genre de repousse-malédiction. Ça m’a même empêché d’être changé en pierre une fois. Vous êtes nombreux dans ce camp ? "

_"Avec toi on est maintenant six en tout, heu…"

_"Appelle moi Eight, ce sera plus commode pour tout le monde, dit-il en rigolant. "

Les trois jeunes hommes arrivèrent rapidement au camp, la végétation étant bien moins hostile qu’au départ. Le soleil commençait à se lever, et avec eux les autres guerriers du camp. Ils aperçurent Somnia sortir de la maison au loin, et commencer ses étirements matinaux, avant de partir dans leur direction pour chercher des fruits pour ses compagnons, quand il les aperçut à son tour. Il courut vers eux et fut ravis de voir un nouvel arrivant. Ils rentrèrent tous les quatre à l’intérieur, et l’allégresse du moment redonna des forces à Roto, Solo et Eight, qui n’avaient pas fermé l’œil de toute la nuit. Laurasia raconta rapidement l’aventure que lui-même et Somnia avait eu de l’autre côté de la stèle, après que Solo leur ait raconté leur aventures dans la Tour des Miroirs, et Eight fut intrigué par le mur invisible.

_"Ca m’a tout l’air d’une malédiction, encore ! Décidemment nos ennemis ne savent faire que ça…"

_"Attend un peu, tu dis que tu es comme immunisé contre ce genre de chose ? Donc si tu viens avec nous, on devrait théoriquement pouvoir franchir se mur ! S’exclama Somnia. "

_"La Forêt Maudite devait vous dissuader d’aller dans la Tour des Miroirs, mais ne vous empêchait pas d’y accéder. Je n’ose pas imaginer ce qu’un mur infranchissable peu cacher, dit le Célestellien en frissonnant. "

La discussion continua encore un peu, puis Roto, Solo et Eight allèrent se reposer quelques heures, pendant que Somnia préparez l’équipement dont lui, Eight et Solo allait avoir besoin de l’autre côté du Mur.

Chapitre 3

_"A nos camarades, nos frères d’armes, tombés avant nous… Puisse la Déesse vous accueillir comme les Braves que vous étiez. "

La dernière pelletée de terre scella la tombe d’un des nombreux héros, éliminé lors d’une attaque dans un camp de survivant, loin à l’Ouest du monde. Le jeune homme qui avait servis de fossoyeur essuya une larme d’un revers de main, puis regagna le petit groupe restant. Ils n’étaient plus que quatre désormais, et espéraient ne pas être les derniers guerriers de la Déesse. Il lâcha sa pelle, sans conviction, puis s’assit, avant de reprendre d’une voix tremblante :

_"Plusieurs d’entre eux n’étaient que des enfants. Comment une Déesse peut invoquer des enfants dans une guerre au juste..?"

Ses compagnons ne surent quoi répondre, et gardèrent un silence total. L’un d’eux s’approcha du jeune homme assis par terre, et lui tendit une main pour le relever.

_"Daï écoute, nous avons tous été invoqué ici pour protéger un monde en perdition, et c’est à mon avis un immense honneur que d’avoir été choisi par la Déesse elle-même. Ces enfants étaient des Braves, et avaient eux-aussi leurs chances face à n’importe quel guerrier de Nokturnus. Enfin… A part ceux-là…"

_"Ce type, il trompait bien son monde avec son apparence de vieillard, reprit Sword, l’un des rescapés. Quant à l’autre, on aurait dit un prêtre avec sa toge blanche. Ils étaient peut être des Braves, mais ils restaient quand même des enfants, qui ne connaissaient pas le monde. "

Daï se releva, et jeta un dernier coup d’œil aux noms inscrit sur les tombes : Cobi, Tara et Ten pour les enfants, Torneko et Yangus pour les adultes, puis regarda ses compagnons encore vivant. A eu quatre ils auraient peut-être plus de chance de s’en sortir après tout. Ils pourraient se déplacer plus rapidement, et auraient moins de monde autour d’eux quand ils auront à se battre. Aussi malheureux que cela puisse être, il se rendit compte qu’ils avaient de plus grande chances de survie maintenant qu’ils n’étaient plus que quatre.

Après avoir eu une dernière pensée pour leurs amis tombés au combat, Daï, Sword, ainsi qu’Abel et Maiyu reprirent la route, laissant derrière eux leur ancien camps encore fumant, et partirent vers le Sud, le climat de l’endroit où ils étaient actuellement devenant insupportablement froid. L’Hiver semblait arriver et un vent gla-glacial les transperçait tel une épée gelée, si bien qu’ils furent obligé de couper à travers bois, pour être un peu plus à l’abris, malgré la réticence de la seule jeune femme du groupe, Maiyu. Ils marchèrent sur des lieux et des lieux, ne s’arrêtant presque jamais de peur que le froid, qui était devenue en l’espace de quelques heures un véritable enfer, ne les gèle sur place, et plissant les yeux pour voir où ils avançaient depuis qu’une neige épaisse s’était mise à tomber du ciel, pourtant coupé par les arbres. Ils continuaient de marcher, quand enfin, après une journée entière sans s’arrêter, Sword cria aux autres, posant ses mains en porte-voix :

_"Une grotte..! Après la rivière gelée sur la gauche là-bas..! "

Tous s’y rendirent sur le champ, l’idée d’être à l’abri des éléments leur redonnant des forces, et y furent en l’espace de quelques minutes seulement. La grotte, assez spacieuse, avait surtout l’avantage de couper le vent, ce qui permit aux quatre guerriers de se reposer au sec, à défaut d’être au chaud. Sword convainquit ses compagnons de ne pas allumer de feu car cela reviendrait à crier à leurs ennemis où ils étaient, Daï en ayant aperçu plusieurs sur le chemin, il conseilla donc la carte de la prudence. Ils parvinrent à se reposer quelques heures, assurant une garde de nuit roulante, mais ne se sentirent pas plus en forme pour reprendre la route, quand ils virent que le temps n’avait pas changé, et pire encore, furent dévastés quand ils comprirent que le temps ne se calmerait pas. Maiyu, dont les sens d’Orgas étaient naturellement plus développés que ceux de ses compagnons humains, sortit la tête hors de la grotte et huma l’air ambiant. Elle annonça alors à ses compagnons que cette tempête était d’ordre magique, et que par conséquent l’accalmie n’était pas prête d’arriver.

_"Il faudra faire fi de la météo j’en ai peur les gars… Enfin, on est les héros pas vrai ? C’est pas une petite tempête qui va nous ralentir pas vrai ?, s’exclama-t-elle pour haranguer ses amis. "

_"C’est fa-facile pour toi de di-dire ça : tu es moins vêtue que m-moi et pourtant tu sembles ne pas ressentir ce souffle gla-glacial !, se plaint Abel, qui ne portait qu’une écharpe en travers du torse. Moi je suis fait pour les climats chauds, pas la neige ! "

_"Nous autres Orgas sommes assez résistant aux éléments, c’est vrai. Notre corps produit constamment beaucoup de chaleur. Tu n’auras qu’à voyager collé contre moi, ça te tiendra chaud, lui répondit la jeune femme avec un sourire. "

Daï, désigné chef de groupe par les autres, décida de la formation qu’ils prendraient pour continuer la route. Sword ouvrira la voie, suivi par Maiyu et Abel, tandis qu’il fermera la marche, assurant leurs arrières. L’idée fut adopté immédiatement, et tous les quatre sortirent en courant, et continuèrent de courir aussi longtemps qu’ils le purent, bien décidé à distancer cette Forêt Gelée le plus rapidement possible. Sword signala aux autres pendant leur course, que les Manikins, le nom qu’ils avaient donnés aux créatures cristallines, semblaient tous êtres partis, car ni lui ni Daï n’en voyaient à l’horizon et derrière eux, mais ils ne ralentirent pas pour autant. La grande forêt s’étendait sur des dizaines et des dizaines de kilomètres, ne laissant que très peu de lumière passer au travers des branches des arbres. Ils passèrent près d’un étant gelé, et crurent voire des bras prit dans la glace, mais furent soulagé quand ils virent que les bras avaient un aspect cristallin. Leur course les amena à traverser la forêt de part en part, et leur constitution seule, leur permettait de courir sur de telles distances. Après une journée de marche forcée, et devant un froid toujours aussi vif, le petit groupe décida de s’arrêter, et se mit à chercher un abri où passer la nuit. C’est Maiyu qui leur indiqua, en criant à travers la neige qui tombait toujours aussi dense, l’endroit qui serait le plus adapté pour les accueillir tous les quatre : une petite crevasse dans la terre, tout juste assez grand pour eux. Devant l’urgence de la nuit qui approchait à grands pas, ils récupérèrent des branchages épars, et constituèrent un toit rudimentaire mais solide, pour les protéger de la neige épaisse. Ils s’entassèrent les uns contre les autres, se collant pour se réchauffer, ne se préoccupant pas des éventuels Manikins alentours, leur cachette étant bien dissimulée, et s’endormir tous très vite, leurs paupières engourdis par le froid…

Au petit matin, Sword se réveilla en premier, quand il sentit une goutte d’eau lui tomber sur le bout du nez, puis une autre sur la joue. Daï se réveilla peu après, lui aussi recevant une goutte d’eau sur les bras, et les deux compagnons les imitèrent bientôt. Maiyu, la plus grand en taille, pris appuie sur les parois de la crevasse et souleva leur toit de fortune, alourdi par la neige entassée, découvrant une forêt sous un nouveau jour. Elle aida ses camarades à sortir de leur trou une fois qu’elle s’en fut extirpé elle-même, et tous redécouvrirent les lieux. Pour une raison qui leur était inconnu, la neige avait cessé de tomber, et le soleil réussissait à percer au travers des branchages, réchauffant l’atmosphère et provoquant la fonte de toute la neige accumulée.

_"Bin ça alors, c’est assez inattendu, s’émerveilla Abel. Qu’est-ce qui… Qu’est-ce qui a bien pu faire changer le temps comme ça ? "

_"Aucune idée, lui répondit Daï, tout aussi surpris. Mais quoi ou qui que ce soit, j’en suis ravis ! On y voit enfin quelque chose dans cette fichue forêt. "

Sword s’apprêta à répondre, quand une masse compacte lui tomba sur le dos, et se releva d’un air menaçant, prenant de court les autres guerriers. La créature se lança soudainement sur Maiyu, tellement surprise qu’elle n’eut pas le réflexe de réagir, et fut sauvée in extremis par Abel, qui se lança sur le Manikin belliqueux. Daï dégaina sa dague et se lança sur l’ennemi, qui semblait avoir des yeux dans le dos tant il réagit vite à une attaque dans le dos. Il para le coup, mais ne put retenir celui de Sword, qui s’était relevé et cherchait vengeance. L’épée de Sword brisa un bras à la créature, qui ne s’en soucia guère, et celle-ci donna un grand coup d’épée circulaire que les trois jeunes hommes évitèrent de justesse. Maiyu, écrasée par le poids de la créature, utilisa toute sa force pour soulever le pied qui lui compressait le torse, et finit par lui faire perdre l’équilibre. Elle se releva promptement, et attrapant la jambe de la créature, commença à la faire tournoyer autour d’elle, sous les regards étonnés de ses compagnons, avant de la lâcher. Le Manikin fut projeter contre un rocher et se fracassa en mille morceau sous la force du lancer.

_"Ouf, ça c’est fait, dit Maiyu en soufflant un grand coup pendant qu’elle essuyait la sueur de son front. Celui-là ne nous embêtera plus, je suppose, heh heh. "

Elle se retourna et fit face à ses compagnons, littéralement bouche bée.

_"Quand je pense que j’ai dormi à côté d’une telle brute…, chuchota Abel à ses compagnons. "

_"He-hey, j’ai entendu Abel !, plaisanta Maiyu. "

Le petit groupe s’amusa un temps de la plaisanterie, avant de se mettre en route. La sortie de la forêt était encore loin, et ils ne comptaient pas s’éterniser ici. Ils marchèrent bien plus vite que la veille, l’air s’étant réchauffé, et finirent par arriver dans une clairière baignée de soleil. Les arbres faisaient de la place à la lumière, qui éclairait d’une manière prodigieuse l’endroit, contrastant avec le reste de la forêt, bien sombre en comparaison avec cette place. Cependant, très vite les quatre jeunes personnes remarquèrent une forme au milieu de la clairière, et s’en approchèrent prudemment, ne pouvant distinguer de quoi il s’agissait. C’est Abel qui remarqua en premier qu’il ne s’agissait pas d’un Manikin, et il courut alors à la rencontre de l’individu étendu sur le sol. Ils s’arrêtèrent de stupeur quand ils virent son dos, puis le retournèrent pour voire son visage. Cet homme avait un visage d’une grande beauté angélique, et les quatre compagnons se demandèrent comment quelqu’un d’apparence si douce avait bien pu rester en vie dans ce monde infesté de créature malfaisante. Sword l’aida ensuite à se relever, et Daï le secoua légèrement pour le réveiller.

_"O-où suis-je ?, demanda faiblement l’homme. Qui êtes-vous ? "

_"Ne vous inquiétez pas, vous êtes en sécurité monsieur, nous sommes les gentils nous, le rassura Maiyu. Je suppose que vous avez du tomber du ciel, vu l’endroit où on vous a trouvé. Comment cela s’est produit ? "

_"Je ne le –aïe- sais plus, dit-il en se relevant péniblement. Je crois me souvenir que je me battais contre un guerrier de Nokturnus… Mon dieu, sa puissance était terrifiante. "

_"Vous souvenez vous de son nom ? lui demanda Sword. Cela pourrait s’avérer être capital. "

_"Il s’appelait Nimzo je crois bien. Un vieillard à la peau verte dans un grand manteau blanc…, lui répondit l’homme. "

Daï fronça les sourcils. Il avait déjà entendu parler de ce Nimzo par Yangus, avant que celui-ci ne soit éliminé avec les autres. Et s’il était aussi fort que manipulateur, ce que son regretté camarade lui avait fait comprendre, alors il était un véritable danger. Il s’approcha de l’étranger, et lui aussi lui posa une question.

_"Ce Nimzo, était-il avec d’autres ennemis ? Avez-vous vu un dénommé Mortamort avec lui ? Un vieillard lui aussi, dans une grande toge blanche. "

_"Non… Mais il y avait un être à la peau bleue avec deux crêtes rouges sur le crâne, ainsi qu’un épéiste à l’armure jaune… Les trois travaillent ensemble. Je n’explique pas le fait que je sois encore vivant. "

_"Xyphos ! Il s’agit de Xyphos ! s’écria Sword soudainement. Je le connais bien, c’est une ordure de première, il vient du même monde que moi. "

Le groupe accueillit le nouveau venu avec plaisir. Ils partagèrent leurs informations et les quelques victuailles qui leur restaient. De toute évidence, selon Daï, Nimzo avait monté un complot dans un but qui leur échappait pour le moment, et s’était adjoint les services de Xyphos et d’un autre guerrier qu’ils ne connaissaient pas. Sword affirma qu’il savait comment vaincre l’ennemi provenant de son monde, et les quatre autres se mirent d’accord pour éliminer les deux autres guerriers de Nokturnus. Si complot il y avait chez leurs ennemis, il devait être avorté avant de porter ses fruits. Abel émit l’hypothèse que l’attaque de leur camp avait pu être orchestrée par ce Nimzo, mais aucune preuve ne pouvait relier Mortamort au groupe. L’homme leur dit qu’il avait pu voir le paysage avant de s’écraser, et il assurait avoir vu un bâtiment à l’Est de leur position, à quelques heures de marche. En marchant d’un bon pas ils pourraient y être avant la fin de l’après-midi, et tous s’accordèrent à penser qu’il serait judicieux d’y aller. Depuis leur cavale depuis leur ancien camp, les quatre jeunes n’avaient pas d’objectif, l’arrivée du nouveau venue, bien plus âgé qu’eux, leur redonna un but. Tous se préparèrent et se mirent en marche vers l’Est, vers l’édifice décrit par l’homme comme étant une sorte de Tour Sinistre, d’un pas rapide et silencieux. Daï ouvrait la marche, comme à son habitude, et Abel la fermait, son œil avisé remarquant chaque détail que ses compagnons ignoraient. Le nouvel arrivé pressait ses jeunes compagnons de se hâter, il désirait sa revanche, et la compagnie semblait le rendre sur de l’avoir.

_"Dépêchons-nous, ils ne doivent surtout pas nous échapper ! Ces êtres abominables seront bannis du royaume des dieux sous l’heure, j’en fais serment ! "

_"Heh ben, il ne manque pas d’énergie celui-là, glissa Sword à Maiyu et Abel derrière lui. Curieux, j’aurai presque l’impression qu’il nous cache quelque chose. On ne connait même pas son nom ! "

Faisant fi de ses propos, le petit groupe s’enfonçait de plus en plus loin dans la forêt, marchant sans relâche sous la harangue incessante de l’homme, qui doubla bientôt Daï tant il était pressé d’y arriver. Les quatre jeunes le rattrapèrent en courant, et découvrirent la Tour Sinistre devant eux avec stupeur, comme si elle venait d’apparaître, sortie de nulle part. La surprise passée, ils s’armèrent de courage et cherchèrent l’entrée de la Tour en se séparant en deux groupes, qui se rejoindraient après avoir fait le tour du bâtiment. Sword insista pour partir avec Daï et l’homme, et Abel et Maiyu partirent de leur côté sans dire un mot.
Daï marchait d’un pas décidé, quelques mètres devant ses deux compagnons, pour trouver l’entrée de l’édifice tandis que Sword et l’homme suivaient derrière lui. Le jeune guerrier fixait l’adulte qui les accompagnait d’un regard suspect, et celui-ci finit par s’en rendre compte. Il se retourna et, toujours en marchant, entama une discussion discrète.

_"Tu ne sembles pas m’apprécier jeune guerrier. Pourrai-je connaître la raison qui me vaut une telle méfiance ? "

_"Je ne te connais pas le vieux, c’est tout. Tu peux bien nous indiquer une tour, ça ne change pas le fait que tu es un inconnu dans notre groupe. Tu n’as simplement pas fait tes preuves dans la compagnie, et tant que ce ne sera pas fait, je serai méfiant. C’est aussi simple que ça, lui répondit Sword en parlant tout bas, les sourcils légèrement froncés. "

_"Si ce n’est que ça, je n’ai qu’à te montrer que je suis quelqu’un digne de confiance, n’est-ce pas ? "

_"Ha !, ce n’est pas comme si tu allais pouvoir sauver quelqu’un du groupe dans la minute qui suit, répondit Sword en levant les yeux au ciel… Juste à temps pour voir un énorme bloc de la muraille se détacher du reste de l’édifice et tomber droit vers Daï.

Sword allait prévenir Daï, mais l’homme fut plus rapide, et sembla voler en avant, poussant Daï du mortel débris qui s’écrasa à l’endroit précis où se serait trouvé le jeune homme sans l’intervention de l’adulte. Sword enjamba les débris à toute vitesse, pour s’assurer que son compagnon allait bien, et fut rassurer de voire que c’était le cas : Daï était dans les bras de son sauveur, qui semblait soulagé de lui avoir sauvé la vie. Il leva les yeux vers Sword, et un sourire aux lèvres il comprit que le jeune homme l’accepterait désormais. Une fois les émotions retombées, ils entendirent au loin Abel et Maiyu les appeler, et coururent les rejoindre devant la grande porte métallique qu’ils avaient découverte. Par chance, pour y être déjà venu, l’homme savait comment l’ouvrir, et le petit groupe s’infiltra sans faire de bruit dans la Tour Sinistre, ne rencontrant aucun ennemi dans les nombreux étages. Ils montaient sans s’arrêter, sans fouiller les différentes armoires, ni le coffres qu’ils voyaient, car trop pressés d’éliminer leurs ennemis.

Ils finirent par atteindre le dernier étage au bout d’une longue ascension, et s’arrêtèrent devant un petit corridor menant sur une large pièce, d’où ils entendaient deux voix bien différente, mais incompréhensible de là où ils se trouvaient. Abel jetait de rapides coups d’œil, et décrivait ce qu’il voyait.

_"Il y a un genre de… On dirait un clown en fait -il ne doit pas être bien dangereux vu son attitude- et il y a un autre type, avec des longs cheveux blancs. Lui par contre je m’en méfierai plus les gars. Ils ne sont que deux, à nous cinq ça sera du gâteau, chuchota-t-il à ses compagnon. "

Daï établit un plan d’attaque rapide mais efficace, et une fois que tous eurent prit connaissance de ce qu’ils avaient à faire, ils se préparèrent à foncer vers les ennemis. Abel, Daï, Sword et Maiyu se lancèrent en avant, et se mirent en position de combat face aux deux soldats de Nokturnus qui ne semblait pas plus surpris que ça de les voir débarquer ici. Le clown les regarda attentivement, puis un large sourire se dessina sur son visage, tandis que l’autre guerrier sans même regarder ses adversaires dégaina son épée rapidement. Le sinistre bouffon demanda à son compagnon ce qu’il pensait de ces ennemis, ridiculement jeune.

_"Doulmaghus, ces jeunes ne tiendront pas une minute. Autant les laisser repartir, lui répondit son complice. "

_"Ho ho ho, c’est hors de question Psaro. Cela fait trop longtemps que j’attends de pouvoir tuer quelqu’un ! Alors voyons voire, qui veut y passer en premier ? Hum ? Hum ? Allons ne soyez pas timide les enfants, ho ho ho ! "

_"Vous êtes surpassés en nombre les gars, à cinq contre deux vous n’avez aucune chance !, répliqua Sword.

Doulmaghus éclata de rire, si fort qu’il dû se tenir les côtes et en pleura, puis essuyant une larme du coin de ses yeux, il regarda ses ennemis d’un air de pitié. Comme pour répondre aux propos de Sword, l’homme sorti de l’ombre derrière le groupe et se marcha vers les jeunes, prêt à se battre et bien heureux d’avoir un adulte à leurs côtés, mais ce dernier ne s’arrêta pas à leur niveau, et rejoint les sbires de Nokturnus. Une fois à leur niveau, il se retourna vers les quatre jeunes, qui n’en croyaient pas leurs yeux. Psaro regarda l’homme puis le salua.

_"Content de te revoir, Corvus. Dit Psaro, un sourire aux lèvres."

Chapitre 3.5

L'éclat de pierre rouge sang brillait dans la main ganté de l'homme qui la tenait. Il ferma un instant les yeux, cachant la pierre dans sa poche, puis rouvrit les yeux une fois débarrassé de la vue de ce caillou précieux. Ses longs cheveux argentés tombaient dans son dos par-dessus sa cape, et une mèche rebelle se dressait sur le sommet de son crane fin. Il se leva d'un bond de la souche d'arbre sur laquelle il était assis, et se tourna vers son étrange compagnie, un clown sinistre, et un ange déchu. Au-delà d'eux, une Tour se dressait vers les nuages, une Tour aussi vielle que le monde, et qui n'avait pas été battit par la main de l'homme. La troupe étrange se mit en chemin vers cette tour, après avoir mis au point un plan pour attirer leurs ennemis à l'intérieur. L'ange déchu avait aperçu un petit groupe de quatre jeunes dans les bois quelques jours auparavant, les trois comparses entendaient bien les tuer.

Il est des histoires qui commencent mal et se terminent bien. Ceci n'en est pas une. Ni pour l'homme aux cheveux argentés, ni pour l'ange déchu. Car si l'homme aux cheveux argentés ne fût pas toujours ce qu'il était aujourd'hui, l'ange déchu ne fût pas toujours déchu. Tous deux furent des guerriers œuvrant pour la lumière de la Déesse, des héros, des combattants de la paix, et au bout de quatre longues guerres, ils regagnèrent tous deux leurs mondes respectifs. L'homme aux cheveux argentés retrouva sa bien-aimée, une femme qui pleurait des rubis. Et l'ange retrouva sa bien-aimée, une mortelle qui lui sauva la vie jadis. Mais bien que vivant sur des mondes différents, ils vécurent tous deux la barbarie des hommes, et perdirent leurs amours à tout jamais. La tristesse se changea en colère, puis la colère en haine. Et la guerre recommença.

S'ils furent tous deux guerriers de la lumière, celle-ci leur fût arrachée par la haine de leur cœur brisé. Si bien qu'en arrivant sur le monde des Dieux, où se trouvaient la Déesse et Nokturnus, la Déesse les repoussa et c'est le dieux des Ténèbres qui les accueilli à bras ouverts. Et pour fêter leur renaissance dans son camp, il les gratifia d'un cadeau empoisonné, car les remords et le chagrin sont les ennemis du guerrier. Nokturnus effaça la mémoire de l'ange et de l'homme aux cheveux argentés, pour qu'ils oublient à jamais leurs années de service à la Déesse, qui devint dès l'heure leur ennemie. Le pouvoir des Ténèbres leur fût confié, et leur mémoire, perdue à jamais.

Les trois guerriers maléfiques arrivèrent rapidement au sommet de la Tour, et le bouffon commença rapidement ses bouffonneries. L'homme aux cheveux argentés jeta un dernier coup d’œil à l'ange déchu, avant que ce dernier s'envole haut dans les airs, et trouve une clairière ouverte pour s'y écraser, juste avant que les quatre jeunes personnes ne le découvrent et ne le prennent en pitié. Le bouffon prit alors son mal en patience, et attendit avec l'homme aux cheveux argentés, qui pour passer le temps ressorti le rubis de sa poche et ne le regarde fixement. Sa mémoire dérobée ne l'empêchait pas d'éprouver des sentiments, seulement de pouvoir les comprendre. Il savait que ce rubis était important, mais ne savait pas en quoi. Il cherchait sa réponse depuis de nombreuses années désormais, mais elle ne semblait jamais devoir venir. Il regarda le ciel, et contempla les nuages roses, quand il sentit une larme couler le long de sa joue. Ne comprenant pas ce qui lui arrivait, il réfléchit. Il savait que c'était parce qu'il était le plus fort qu'il avait survécut à temps de guerre, mais il savait aussi que les rares fois où il voyait du rose, il perdait ses moyens. Ce rubis était lié au rose, il le savait également, et comme seul les plus forts peuvent survivre, il décida, avec un pincement au cœur, de jeter la clef de sa mémoire par la fenêtre. Il devait tourner la page avec le passé. Il devait évoluer. L'évolution était la clef. La clef de la victoire, et la victoire pouvait se passer de la mémoire. Dans son dos, le bouffon qui l'observait depuis le début ricana.

Le soleil se couchait. La neige avait cessé de tomber quelques heures auparavant. Le plan du stratège avait était contrecarré vraisemblablement. L'homme aux cheveux argentés s'assit le dos contre un mur, puis ferma les yeux. Dans quelques jours, il tuerait encore des guerriers de la Déesse. Ceux que l'ange déchu conduira ici. La nuit finit par arriver, et il s'endormit, laissant le bouffon ricaner dans son coin.

Chapitre 4

Le soleil commençait à décliner quand les trois guerriers revenus de la Tour des Miroirs se réveillèrent. Roto, Solo et Eight avaient retrouvés leurs forces et se rendirent dans la salle principale de la maison que le petit groupe avait investi, et retrouvèrent Laurasia, Somnia et Avis -le jeune Célestellien-, qui finissaient de préparer les affaires dont ils auraient besoin pour leur nouvelle aventure. Eight s’approcha de ses nouveaux compagnons et discuta avec Somnia du plan qu’ils devraient suivre. La faculté d’Eight de ne pas pouvoir être affecté par les malédictions était leur seule chance de réussite dans l’exploration de la zone au-delà du Mur Invisible. Pendant que lui, Somnia et Solo allaient explorer cette nouvelle région, les trois autres avaient décidé de découvrir la raison pour laquelle le climat semblait se refroidir heure après heure.

Le premier groupe à partir se dirigea vers la cave une fois leurs équipements chargés, et ouvrirent la trappe qui y menait, avant de s’y engouffrer. Laurasia descendit pour souhaiter un bon voyage à son ami.

_"Ne t’en fais pas, je suis bien accompagné, il ne peut rien m’arriver Laurasia, le rassura Somnia. Toi sois prudent pour votre enquête sur le Grand Froid d’acc’ ? "

Laurasia acquiesça, et donna une dernière accolade à son ami, qui rejoint Solo, le Zénithien, et Eight, le Dragovien, sur la stèle de téléportation, avant de disparaître en même temps qu’eux dans un grand éclair bleuté. Le guerrier seul dans la cave désormais, remonta au rez-de-chaussée et rejoint Roto et Avis, qui élaboraient de leur côté le plan d’enquête. Le jeune célestellien pensait que cette dérégulation du climat était surement due aux sbires de Nokturnus, hypothèse que Roto ne partageait pas complètement.

_"Ça ne porte pas leurs marque non, il doit s’agir d’autre chose. Eux sont spécialisés dans les malédictions, pas dans le changement de climat, qui de doute façon ne pourrait pas être affecté de la sorte. "

_"Mais pourtant à part les guerriers des dieux, il n’y a personne d’autre sur ce monde, reprit Avis. Si ce n’est pas nous, alors qui cela peut-il bien être au juste ? "

_"Ba, c’est ce qu’on va essayer de découvrir Roto et moi, répondit Laurasia d’une voix guillerette. Il y a un problème, donc il y a forcément une solution et une explication qui va avec. "

_"Sans compter qu’on ne sait au final pas grand-chose de ce monde, reprit Roto. Si nous venons tous de mondes différents, qui nous dit que le monde où nous sommes n’est pas fait lui aussi de différent morceaux de nos mondes ? "

_"Ça tient la route oui, finit Laurasia. Mais dans ce cas, si c’est quelque chose qui nous est inconnu à tous, ça risque d’être coton pour le trouver. Sans compter que le froid deviendra insupportable avant qu’on le découvre si ça se trouve ! "

Roto conclu rapidement en annonçant que c’était une raison pour ne pas trainer, ce que Laurasia approuva. Avis ne pourrait pas les accompagner, le froid engourdirait ses ailes, et pourrait ce qui pourrait s’avérer dangereux pour lui. Au lieu de ça il tiendrait encore une fois la maison, et s’occuperait de surveiller le retour de l’autre groupe, ainsi que de protéger leur bâtisse d’éventuelles attaques.

Laurasia et Roto se couvrirent autant que possible, et se munirent de plusieurs torches pour ne pas être surpris par un froid trop important, puis finirent par quitter leur repère. Ils ouvrirent la porte d’entrée, laissant un courant d’air glacial se glisser à l’intérieur, puis fermèrent derrière eux. Ils convinrent de faire un bout de chemin ensemble, et de se séparer si les conditions le permettraient, pour couvrir une plus large zone. Roto assura à Laurasia qu’il n’était pas nécessaire d’aller en direction de la forêt car ni lui ni Solo n’y avaient vu quoi que ce soit de suspect, et conseilla plutôt d’explorer la zone au-delà du Village Abandonné, ce que son compagnon trouva être une bonne idée. Les deux guerriers partirent donc plus à l’Est de leur position, et s’aventurèrent dans une vaste plaine qui commençait elle aussi à subir les dérégulations du climat.

Les deux héros avançaient péniblement dans le froid et le vent glacial, mais leur résolution était plus forte que tout, et ils continuèrent malgré les éléments qui se déchainaient de plus en plus. Déjà le ciel, devenu noir de nuage, laissait échapper une neige épaisse et lourde, qui forma rapidement une couche compacte sur le sol, recouvrant ainsi les quelques repères que les deux jeunes hommes avaient laissé derrière eux. Roto se retourna quand il comprit qu’ils ne pourraient pas rentrer aussi facilement qu’ils l’avaient imaginé, et Laurasia le suivant dans son mouvement, ils finirent par perdre la direction qu’ils prenaient. Seuls, dans cette immense plaine recouverte de neige et sans lumière, ils commencèrent à douter de leur chance de réussite, voire même de survivre. Laurasia proposa à son compagnon de s’arrêter un peu plus loin en prenant une direction au hasard, pour monter un igloo où ils pourraient passer la nuit en attendant une accalmie. Roto lui répondit que ce n’était pas entièrement une bonne idée.

_"Il est encore loin de faire nuit, enfin d’être tard, puisque nous somme partie en début d’après-midi. De plus, rien ne nous dit que la neige s’arrêtera de tomber. Avis doit être à l’abri pour le moment, c’est déjà ça. "

_"Somnia et les autres aussi, pour l’instant, je pense. L’endroit où ils sont se trouve à plusieurs heures d’ici, peut-être même à l’autre bout de ce monde. La température ne doit pas les avoir encore atteints, lui répondit Laurasia, légèrement inquiet. "

_"Pour l’heure oui, mais cela finira par arriver jusqu’à eux… Nous devons trouver une solution, et le plus vite sera le mieux !, finit par crier Roto, le vent qui venait de se lever couvrant sa voix de plus en plus. "

Les deux guerriers reprirent donc leur route, le vent et la neige et le froid contre eux freinant leur progression. Ils marchaient encore et encore, infatigablement, ne pensant à rien d’autre qu’à un moyen de mettre un terme à ce problème météorologique, jusqu’à ce que la visibilité devienne si basse, qu’ils se perdent de vue. Roto se tourna et se retourna, criant pour appeler Laurasia, mais le vent couvrait ses appels et son compagnon ne l’entendait pas, ce qui ne l’empêcha pas de continuer. Il l’appela encore et encore, jusqu’à ce que, lentement, ses forces l’abandonnent. Ses genoux fléchirent sous la fatigue, et avant qu’il ne s’en rende compte il était déjà tombé dans la neige, qui commençait lentement à le recouvrir. Roto ferma les yeux. Il se demandait si c’était comme ça qu’il allait vraiment finir. Il s’était toujours imaginé périr glorieusement au combat, auréolé de gloire, et non pas vaincu par une météo capricieuse. Il essaya de bouger, mais le froid l’engourdissait tellement qu’il lui était impossible de faire le moindre geste… A moins que ce soit autre chose qui lui pompait ses forces ? Il était engourdi oui, mais il ne lui semblait pas avoir plus froid que ça ; il était la face dans la neige oui, mail il respirait sans réel problème ; il n’y avait aucun bruit autour de lui autre que le vent qui soufflait oui, et pourtant il entendait une voix dans sa tête…

_"Roto… Entend ma voix… C’est moi, la Déesse qui gouverne tout ce qui est bon. Bientôt Roto, tu te tiendras devant moi comme l’un des plus grand Brave que ce monde a porté, mais avant que cela se produise, je veux savoir quel genre de personne tu es réellement… "

Une douce chaleur enveloppa alors Roto, qui senti la neige autour de lui disparaitre progressivement. Il ouvrit un œil, et se rendant compte que ses forces étaient de nouveau en lui, se leva doucement, avant de regarder tout autour de lui pour chercher la salvatrice Déesse, qu’il ne trouva nulle part. La neige avait disparu autour de lui, mais recommençait déjà à tomber à ses pieds, lui laissant juste le temps de rassembler ses forces et d’appeler à nouveau Laurasia en reprenant la route d’un pas vif et assuré. Visiblement, sa fin n’était pas prévue pour l’heure ! Il arpentait à nouveau le sol neigeux glissant parfois, et bien heureux d’être seul quand il tombait, et finit par apercevoir ce qu’il pensa être Laurasia, à travers le rideau de neige qui lui barrait les yeux. Cessant d’appeler son ami, il courut dans sa direction, la buée qu’il exhalait lui arrivait dans le visage et accentuait sa cécité, si bien qu’il ne se rendit pas compte que la personne dont il approchait était tout sauf amical.


L’air crépita un instant autour de la stèle de téléportation, peu avant qu’une grande explosion lumineuse n’arrive, dévoilant après que la visibilité ait été rétablie, un petit groupe de trois jeunes hommes fraichement débarqués. Somnia sauta hors de la stèle quand ses deux amis, Eight et Solo avançaient tranquillement derrière lui, et il étira ses bras bien haut. Les transports par téléportation, bien qu’il les supportait bien mieux que Laurasia lui provoquaient facilement des démangeaisons dans les membres. Solo et Eight, qui arrivaient ici pour la première fois, s’éloignèrent de quelques mètres pour observer les alentours. Somnia les rejoints peu après, et leur décrivit rapidement la région côtière, la falaise, les grandes îles plus a Nord, et l’immense forêt visible au niveau du Mur Invisible. Se massant machinalement le nez à l’évocation de ce sortilège, il leur conseilla également de ne pas trop courir, une fois passé la monté devant eux.

Les trois jeunes hommes se mirent en route et avancèrent d’un bon pas, observant toujours cette partie du monde. Le soir commençait à tomber cette fois, ce qui étonna Somnia, qui leur expliqua que quand il était venu avec Laurasia à la même heure l’autre jour, le jour se levait une fois arrivé ici. Ne prêtant pas plus attention à ce détail, les amis arrivèrent rapidement devant le Mur. Solo et Somnia constatèrent qu’il était toujours présent lorsqu’ils le tâtonnèrent, et laissèrent le soin à Eight d’essayer de passer au travers. Le jeune homme approcha une main doucement, et toucha lui aussi le mur, mais le senti fléchir à son contact. Il poussa alors sa main d’un coup sec, et tout son avant-bras passa au travers, dans un grand bruit de verre cassé. Il tendit son autre main vers ses camarades, et telle une file indienne, ils avancèrent doucement à travers le Mur, grâce à la faculté d’Eight d’être insensible aux sorts et malédictions. Tous eurent l’impression d’une douche froide quand ils passèrent derrière le Mur, et ils fermèrent les yeux en traversant… Lorsqu’ils les rouvrirent, ils restèrent stupéfaits et pétrifiés, car devant eux se trouvait désormais non plus une vaste terre à l’herbe verte dans la continuation de ce qu’ils avaient pu voire en arrivant, mais une terre brûlée, désolée, où le ciel rouge sombre ne contrastait que très peu avec les rares arbres tous enflammés qui s’étendaient à perte de vue. Les trois guerriers étaient tétanisés devant cette vision cauchemardesque du monde, et c’est à pas feutrés qu’ils avancèrent, prudemment, évitant de faire le moindre bruit.

Ils marchèrent pendant quelques heures entre les ruines d’édifices épars et d’arbres enflammés, l’air ambiant, cette atmosphère lourde et irrespirable, les rendait irritable, comme si cette partie du monde elle-même souhaitait les mettre au défi de rester concentré sur leur mission d’exploration. Seul Eight semblait ne pas être vraiment affecté, et se contentait de suivre Solo de près, tout en faisant attention à ne pas froisser ses deux compagnons qui, lui semblait-il, n’avaient besoin que d’un prétexte pour exploser. Mais tout changement cette terre faisait, ne pouvais altérer l’incapacité de Somnia à rester silencieux trop longtemps.

_"Solo, tu peux pas avancer plus vite à la fin ? J’en ai plus que MARE de devoir me faufiler comme ça, siffla Somnia entre ses dents. "

_"Ferme la donc, crétin, tu veux nous faire tuer ? lui répondit Solo d’un air des plus agressifs. "

Somnia réagit au quart de tour quand Solo le qualifia de crétin, et il lui sauta dessus, prêt à se battre avec son ami, qui l’attendait de pied ferme. Eight intervint et se plaça entre les deux, les suppliant de se calmer, cependant la rage qui avait grandis en eux depuis deux heures de marche silencieuse devait être évacué, aussi Solo et Somnia ne l’écoutèrent que partiellement. Solo allait frapper Eight, la colère l’aveuglant, mais un éclair de lucidité sembla luire dans ses yeux, et de toutes ses forces il dévia son coup, qui finit dans le vide, quand Somnia lui, porta un coup au but, et décocha un coup de poing dans le bras d’Eight, qui tomba sur le côté sous la force de l’impact. Solo parvint à évacuer toute la colère accumulé en s’en prenant à un des arbres en flamme, lançant sort après sort, jusqu’à tomber à la renverse, épuisé par tous son mana utilisé d’un coup. Il se retourna sur le sol, haletant, et regarda Eight maitriser Somnia, qu’il avait cloué au sol. Le jeune homme se débattit quelques minutes, puis finit par s’arrêter, quand il comprit qu’il ne pourrait pas échapper à l’emprise d’Eight, et redevint calme à son tour. Solo se retourna à nouveau sur le dos, et fixa le ciel de ses yeux, avant de les fermer. Il respira longuement, pour reprendre son souffle, et fut bientôt imité par Somnia, épuisé par la lutte avec Eight, tandis que ce dernier, assis sur le sol, faisait dos à encore plus de ruines au-delà d’eux. Il n’était pas étonnant que dans un monde en proie à un conflit entre deux dieux certaines zones soient dominées par l’un ou l’autre. Mais aucun des trois amis n’auraient pu imaginer que l’influence sur leur comportement serait si grande, et aucun des trois n’osa prier la Déesse, craignant que dans cette partie désolé du monde leurs prières soient tournées contre leur grès à Nokturnus…

Tout occupé à leurs pensées, aucun d’entre eux ne vit la silhouette se dessiner dans les flammes des ruines derrière eux. L’ombre grandit jusqu’à atteindre la taille d’un homme de très grande taille, et deux grandes ailes se dessinèrent dans son dos, alors qu’une main violette sortit des flammes, et se prépara à lancer une immense boule de feu dans leur direction…


Laurasia commençait à s’inquiéter sérieusement : Roto était introuvable depuis bientôt une demi-heure, et sous cette neige fracassante, rien de bien ne pouvait lui arriver. Il reprit ses appels à pleins poumons, et restant sans réponses, continua de marcher dans le blizzard aveuglant qui faisait rage. Son incapacité à utiliser la magie lui avait fournie une importante condition physique, faisant qu’il ne craignait que très peu les grands froids, mais ce n’était pas le cas de son compagnon. Constatant qu’il n’avançait pas plus en marchant ou qu’en faisant du bruit, il décida de tendre l’oreille, pour écouter le vent lui indiquer une direction à prendre. Il ferma les yeux et se concentra… Et finit par entendre un léger bruit au loin. Il essaya de faire abstraction du vent qui sifflait autour de lui, et finit par distinguer le son des épées qui s’entrechoquent, ainsi que les cris d’un guerrier qui donne toute son énergie dans un combat. Laurasia fonça alors en direction des bruits, et finit par apercevoir deux silhouettes à travers le blizzard, qui se livraient un combat sans merci. Le jeune homme dégaina son épée, et sauta sur la silhouette qu’il distingua être un Manikin, la prenant par surprise, et planta son arme dans son dos jusqu’à la traverser de part en part. La créature poussa un cri strident, puis vola en éclat, tandis que Roto tombait en arrière, bien content d’avoir reçu un coup de main inattendu.

Les deux amis se remirent en route sans tarder, après la défaite rapide de leur ennemi. Plus ils en affrontaient, plus ils les vainquaient aisément, et ils ne s’en plaignaient pas ! Le blizzard gênait encore et toujours leur progression, mais à nouveau réuni et Roto se sachant investi d’un destin hors-du-commun, rien ne pouvait plus entamer leur détermination. Roto se sentait en meilleurs forme que jamais, et leur cœur étaient tellement débordant de confiance, qu’une aura semblait luire autour d’eux… Et ils se rendirent compte de cela, quand un escalier se dessina devant eux, à travers la neige épaisse, qui fit deviner ses marches invisibles aux deux héros. Laurasia resta bouche bée devant le prodige, et demanda à Roto s’il voyait bien la même chose que lui.

_"Le voire est une chose, le croire en est une autre, répondit le jeune homme brun, criant pour se faire entendre. Je suis prêt à parier ce que tu veux que cet escalier nous mènera directement à la source de cette tempête ! "

_"A moins que ce ne soit un piège de nos ennemis !, répondit Laurasia. De toute manière, au point où on en est, on ne risque rien à monter ces escaliers ! "

Ils décidèrent immédiatement d’emprunter les marches, et en quelques minutes ils n’eurent plus de vue sur le sol, ce qui fit légèrement paniquer les deux héros, qui ne s’arrêtèrent pas pour autant. Laurasia se cacha les yeux derrière ses lunettes d’aviateur, et tous deux finirent, au cours d’une longue ascension à atteindre le point final. Ils posèrent pieds sur une terre suspendue au-dessus des nuages, et un horizon blanc s’offrit à leurs yeux. Ils furent étonnés de voir que des arbres pouvaient pousser sur des nuages, et même que l’on pouvait marcher sur eux, et ils restèrent abasourdit de voir au loin un édifice, probablement construit par la main de l’homme. Ne trouvant rien d’autre d’intérêt, ils décidèrent de s’y rendre, et constatèrent que des montagnes devaient jadis découper le relief, mais qu’une catastrophe sans précèdent avaient dû les raser ; même si Roto pensa reconnaitre des coups d’épée dans la manière dont les montagnes avaient été tranchées. La course jusqu’à l’édifice fût rapide, les deux héros pouvant y aller sans faire de détours, et Laurasia poussa la porte d’entrée avec précaution. Roto lança une boule de feu sur les quelques torches qu’ils trouvèrent à l’intérieur, et allumèrent les différentes jarres éclairantes pour y voir plus clair. Les deux amis explorèrent rapidement les lieux, soucieux de mettre un terme à cet hiver précoce, et tandis que Laurasia ne trouvait rien d’intéressant, Roto mis la main sur un parchemin des plus étranges, ainsi que sur un objet, que Laurasia, une fois qu’il lui eut montré, identifia comme étant un instrument de musique. Comme ils ne trouvaient rien d’autre dans les environs, ils conclurent que cet objet devait être la clef de leur problème, et chacun leur tour ils essayèrent d’en jouer, sans que rien ne se passe.

_"De toute évidence, il faut jouer un morceau spécifique, ronchonna Roto. Saleté de flûte ! "

_"Les inscription sur le mur… On dirait des partitions tu ne trouves pas ? demanda Laurasia. "

Roto examina lesdites inscriptions avec attention, et conseilla effectivement à Laurasia de les jouer, ce qu’il fit sans problème. L’air s’envola dans les airs, et sembla faire léviter les deux compairs, qui s’en amusèrent, et volèrent dans l’air avec l’air joué sans s’en faire, et ne se rendirent pas compte qu’ils commençaient à disparaitre lentement, tant l’instant magique était grand…
Laurasia se réveilla dans son lit, et leva difficilement la tête. Il était de retour dans le campement, Avis s’occupant de Roto dans la pièce d’à côté. Quand le jeune Célestellien vint le voir, il lui demanda ce qui c’était passé, ce à quoi Avis répondit.

_"Vous étiez partie depuis plus d’une heure, mais l’air était devenu tellement froid dehors, que je me suis dit qu’il devait y avoir un problème, l’inverse eut été étonnant. J’ai mangé l’une des figues que Somnia a ramenées, ces fruits me donnent une patate d’enfer, et j’ai volé aussi vite que possible vers la direction que vous aviez prise, jusqu’à ce que je vous trouve tous les deux évanoui dans la neige. Vous avez dû tomber dans les vapes à cause du froid, ce qui n’est pas vraiment étonnant au fond. Je vous ai ramené aussi vite que j’ai pu, et j’ai joué mon rôle de sentinelle quoi. Mais pendant que vous dormiez vous aviez l’air de chanter, et quand vous eûtes fini, la neige à cesser de tomber d’un coup !"

Avis retourna s’occuper de Roto, laissant Laurasia seul. Il se laissa retomber sur son oreiller, et fixa le plafond. Il devait y avoir des choses dont on ne peut que rêver pensa-t-il.



Après un moment d’un silence pesant, Solo repris la parole sans bouger de sa position, et demanda à ses amis ce qu’il convenait de faire maintenant. Cet endroit les rendrait fous avant qu’ils n’en parviennent à bout, s’il y avait véritablement un bout. Somnia parla de la forêt qui se trouvait près de la Faille par laquelle ils étaient entrés, mais Eight refusait de quitter cet endroit. Solo, peu enclin à rester sur cette terre dévastée par les ténèbres, tendait à suivre la voix de Somnia. Chacun exposait ses arguments, et tous se montraient pertinent, mais, au grand dam du jeune homme au foulard orange, ses deux amis étaient du même avis : il leur fallait quitter cet endroit au plus vite. Pendant que les trois guerriers argumentaient, aucune d’entre eux ne s’aperçue de l’ombre qui sortait des flammes, et se rapprochait désormais d’eux, lentement.

Eight était sur le point de prendre parti avec ses camarades, quand il sentit quelque chose s’agripper à sa botte, et le tirer au sol avec une force inouïe. Solo et Somnia se levèrent d’un bond et sortirent leurs épées en même temps. Solo lança instinctivement un sort de foudre sur l’ombre, et la lumière qui en résultat la fit disparaitre l’instant d’une seconde, ce qui fut suffisant à Eight pour s’extirper de son étreinte. Lui aussi dégaina son épée, et fit face à leur assaillant, qui refusait de se montrer à ses adversaires, restant tapis dans l’ombre. Solo leva alors son sabre en l’air, et convoqua la lumière du Zénith à leur montrer cet ennemi fourbe, et un énorme fracas se fit entendre dans le ciel. Un éclair de lumière céleste avait heurté ce qui semblait être un dôme de ténèbres, celui-là même sous lequel ils se trouvaient. Solo resta figé de stupeur devant son incapacité à appeler la lumière à son aide, et un ricanement se fit entendre dans l’ombre, tandis que l’ennemi en sorti, comme rassuré. L’ombre était celle d’un vieux monstre vouté, portant une cape et ayant une sorte de bec, mais c’était un monstre de grande taille, doté d’ailes et d’une couleur violette qui émergea, avant de charger à toute vitesse les guerriers de la Déesse. Après son assaut il se retourna et leur fit face, avant de prendre la parole.

_"Ainsi donc la magie de mon Maître et Seigneur est suffisamment puissante pour empêcher le Zénithien d’utiliser la lumière ? Hahaha, voilà qui est mon jour de chance ! "

_"Bon sang, qui es-tu, démon ?, cracha Eight, perdant patience. "

_"Je me nomme Baramos, guerrier, Et je vous apporte un présent : la mort ! "

Sur ces paroles, Baramos fonça sur Somnia, mais le jeune homme était plus agile que son assaillant, et parvint à esquiver souplement la charge du démon, et porta une contre-attaque fulgurante, qui le fit tomber au sol. Dans un grognement rageur Baramos se releva, et cracha une boule de feu sur Eight, qui la trancha en deux, et profita de la fumée dégagée pour foncer à son tour sur le démon, qui se protégea avec ses ailes, bloquant sa vue, et Solo en profita pour charger dans son dos. L’épée transperça le démon qui fut jeté à terre, et changea alors d’apparence, pour celle qu’avait son ombre, un vieux monstre rabougri. Baramos regarda ses mains, et constata son changement d’apparence, avant de crier au ciel.

_"N-non, Maître, je peux encore vous servir, ne me reprenez pas la vigueur que vous m’avez rendu..! J’ai fait de trop nombreuse guerre pour finir comme ça, je me souviens de trop de chose de mon monde pour tout perdre maintenant ! "

Un cercle magique se dessina alors autour du démon, qui pleurait son désespoir, devant les trois héros, complétement déconfit. Un rire monstrueux résonna sous le dôme, tandis que la force vitale de Baramos était comme aspiré ailleurs, pompé hors de son corps. Il s’écroula alors au sol, une fois sa vie consumée, et toussota, grandement affaibli. Le rire s’estompa dans l’air, et les héros se rapprochèrent de leur ennemi.

_"Heu… Qu’est ce qui s’est passé au juste ?, demanda Somnia, effrayé. Toi là, Baramos, tu peux nous l’expliquer ? "

_"Ha… Ha… Mes nombreuses années de bons et loyaux services n’auront pas suffi pour me garder plus longtemps sur ce monde guerrier… C’est le sort qui nous attend tous, croyez-moi… Les dieux se moquent bien des pauvres mortels comme nous autres. Cette guerre, non, ces guerres ne s’arrêteront jamais, tant que des Braves naîtront ! "

_"Comment ça, « ces guerres » ? demanda Eight, paniqué. Qu’est-ce que tu veux dire démon ? "

_"Il y a eu jusqu’à présent, douze guerres entre votre Déesse et Nokturnus… Celle-ci était celle de trop pour moi… Je ne serai surement pas rappelé au combat… J’aurai tant voulu revoir mon monde-"

Baramos se tût, et les guerriers comprirent qu’il n’était plus. Mais au lieu d’être heureux de la défaite d’un des sbires de Nokturnus, ils étaient déboussolés par ce qu’il avait dit. Les trois amis se regardèrent, ne sachant que penser, et décidèrent de rentrer immédiatement au camp, pour prévenir les autres. C’est en repensant à eux qu’ils se demandèrent si leur enquête avait porté des fruits, si la tempête s’était calmée. Rebroussant rapidement chemin, l’esprit tellement chamboulé par les révélations du démon qu’ils ne prêtèrent même pas attention au différente formes qui bougeaient derrière eux, et encore moins à la petite boule jaune qui les suivait à grande vitesse.

Ils sortirent du dôme plus facilement qu’à l’aller, et se précipitèrent vers la stèle de téléportation, quand Solo arrêta le groupe, et montra quelque chose au loin, dans la direction de la forêt. Eight demanda ce qu’il avait vu, mais Solo ne répondit pas tout de suite. Il se tourna pour les regarder, et la petite boule jaune toujours derrière eux plongea au sol pour ne pas être vu, puis leur dit avoir vu un homme ailé tomber du ciel, et s’écraser dans la forêt. Il ajouta cependant qu’il ne devait pas s’agir d’Avis, car la corpulence était celle d’un homme adulte. Eight et Somnia restèrent silencieux un moment, puis demandèrent ce qu’il convenait de faire. Solo se mordit la lèvre, mais conseilla au groupe de se tenir à ce qu’ils avaient dit : retourner au camp pour avertir les autres des propos de Baramos. Ainsi fût dit ainsi fût fait. Le groupe sortit de la cave par la trappe, après avoir été téléporté, et remonta vite dans la pièce principale, retrouvant Roto et Laurasia à moitié réveillé, et Avis toujours à veiller sur eux.

Chapitre 5

Après s’être tous remis de leurs précédentes aventures, les guerriers se réunirent pour décider de la suite des évènements à venir. Avis souhaitait accompagner Solo pour découvrir qui était l’homme qu’il avait vu tomber du ciel, et le groupe n’y trouva aucune objection. Solo proposa de partir sur le champ, car chaque minute passé à parler rendrait la recherche plus longue et délicate. Le Célestellien prépara ses affaires, puis rejoins le jeune homme aux longs cheveux verts dans la cave, avant qu’ils ne s’avancent sur la stèle de téléportation, disparaissant dans l’éclair de lumière habituel. Laurasia, Roto, Somnia et Eight, au rez-de-chaussée, discutèrent alors des dernières paroles de Baramos, qui semblaient étrange aux deux n’y ayant pas assisté. Laurasia était persuadé qu’il avait simplement cherché à embrouiller ses amis.

_"Baramos, c’était un démon non ? Et c’est leur truc à eux, les démons, d’embrouiller les mortels. "

_"C’est vrai, mais j’ai senti qu’il était sincère lors de ses derniers moments, répondit Somnia. Je te jure Laurasia, ou en tout cas, il y croyait vraiment. "

_"je les crois pour ma part, avoua Roto. Avis pensait que Laurasia et moi avons fait seulement quelques lieux avant de tomber dans les pommes à cause du froid, mais j’ai la preuve que non. "

Les trois comparses regardèrent Roto avec curiosité. Laurasia pensait bien qu’il c’était passé quelque chose, puisqu’il avait fait le même rêve que Roto, où les deux montaient l’escalier invisible, mais cependant rien n’expliquait vraiment ça, et il avait fini par croire qu’ils avaient tout simplement déliré tous les deux à cause du froid. C’est alors que Roto sortit de sa poche un parchemin, qu’il étala sur la table, et dit à ses compagnons qu’il l’avait trouvé dans le Palais de l’Hiver, peu avant de donner de la flûte à Laurasia. Eight demanda comment un tel prodige avait pu se produire, et Somnia demanda s’ils pensaient être parti dans un genre de Royaume des Songes. Roto aima assez le nom, et entreprit alors à ses camarades de traduire ce qui était écrit sur le parchemin. Il s’agissait visiblement d’un extrait d’un journal intime, ou d’un carnet de bord, tenu par un homme appelé Ortega. Laurasia demanda à Roto s’il s’avait qui était cet homme, ce à quoi son ami lui répondit que bien que le nom lui rappelait quelque chose, il ne saurait pas dire s’il l’avait connu ou non. Le jeune homme reprit sa traduction.

« …ouvenirs de la guerre précédente me sont restés cette fois-ci. Psaro devait avoir raison, ainsi que Corvus ; gagner une guerre empêche de perdre les souvenirs durement gagné lors des combats. Mais cela me pousse à croire que c’est également un conflit sans fin… Plusieurs camarades n’ont pas été ramenés à la vie lors de la Purification, et je pense que les créatures cristallines qui sont apparu lors du précédent conflit en sont la cause. De plus, mes deux amis commencent à agir bizarrement : Psaro est resté comme en transe quand il a vu un rubis l’autre jour, et Corvus n’arrête pas de questionner la Déesse sur son passé. Leurs agissements suspects me font douter d’eux, et seul Petros semble digne de confiance au jour d’aujourd’hui. Que la Déesse nous protège tous, car nos rangs s’amenuisent de plus en plus. Heureusement, si ces créatures de cristal sont apparues, je pense savoir comment les faire disparaitre toutes pour toujours. Loin au Nord l… »

Les guerriers se regardèrent pendant quelques instants sas parler, jusqu’à ce que Somnia annonce qu’il y avait au moins un point positif, c’est qu’il y avait une solution pour éliminer les Manikins, ce à quoi Eight ajouta qu’il y avait une mauvaise nouvelle, c’est que cette solution était perdu dans le temps, et peut-être accessible seulement dans ce Royaume des Songes. Cependant, Roto fit remarquer que s’ils avaient trouvé un bout de parchemin dans ce royaume, ils pourraient en trouver d’autres ailleurs, ce que ses camarades trouvèrent être une bonne idée, en l’absence d’autre mission prioritaire. Somnia se proposa pour visiter ce royaume, pendant qu’un guerrier restera sur place pour le protéger pendant qu’il dormirait, laissant le loisir aux deux autres de vaquer à d’autres occupations.

Le guerrier aux cheveux bleus dormait depuis une dizaine de minute maintenant, grâce à un sortilège lancé par ses camarades, son ami Laurasia veillant sur lui. Les deux guerriers restant, Roto et Eight, décidèrent de partir en vadrouille pour s’assurer que les Manikins ne s’approchaient pas trop du camp, et pour ramener des vivres qui commençaient à manquer à la petite troupe. Ils sortirent donc dehors, inconscient de la petite boule dorée qui les suivait à nouveau quelques mètres derrière eux, en volant au-dessus du sol. Ils partirent donc en direction des arbres sur lesquels poussaient les fruits que leur ami endormi avait rapportés une fois, mais ne purent en ramasser un seul à cause du gel que le froid des précédents jours avait apporté. La petite boule dorée volait derrière eux, et accéléra pour se cacher dans les branchages de l’arbre, avant que les guerriers ne se retournent, pour échapper à leur vision, décida alors de partir plus loin dans cette forêt qu’elle n’avait encore jamais exploré, pour essayer de retrouver quelqu’un à qui elle tenait. Elle fila à toute vitesse, slalomant entre les arbres, traversant les bosquets sans problème, et s’amusa à faire la course avec le vent, mais, au fil des détours elle ne remarqua pas la présence maléfique qui grandissait plus elle s’approchait de l’ancienne Tour où Eight avait été libéré. Tombant sur l’édifice, la boule dorée fila dans les airs pour en trouver une fenêtre ou une meurtrière pour pouvoir s’y faufiler, et pénétra au bout de quelques minutes à l’intérieur, mais en ressortis aussi vite que possible quand elle vu qui il y avait à l’intérieur. Un démon de la pire espèce était apparu sous ses yeux, nimbé de flammes violettes, et d’une sphère de communication une autre personne lui parlait.

_"…Es sûr de ne pas vouloir d’aide Zoma ? Ton lieutenant a été éliminé par quelques-uns de ces guerriers après tout, fit la voix à travers la sphère. "

_"J’apprécie ta sollicitude, Vearn, mais la seule et unique raison pour laquelle ces gamins ont battu mon bras droit, et que j’en avais décidé ainsi. Je consacrais trop de mon énergie à lui faire garder sa jeunesse, et ce depuis trop de guerre. "

_"Je vois. Notre allié et moi-même restons de toute manière prêt à venir te prêter mains fortes si besoin est, Zoma. Ta perte serait une bien triste nouvelle pour notre cause, puisque tu es l’un des rares démons à faire trembler le grand Nimzo lui-même. "

_"Ah ! Ce parvenu n’est qu’un amateur, et le pouvoir ne lui sied guère, répondit Zoma avec dédain. "

Zoma mis fin à la discussion quand il se senti épié par quelqu’un, et il lança une boule de feu vers la présence qu’il sentait. La boule dorée, caché à côté de la meurtrière vu un torrent de feu en sortir et, effrayée, vola à toute vitesse vers le sol puis fonça à nouveau dans la forêt, laissant un Zoma perplexe qui se ressaisit aussitôt et ce qui se mit à descendre inexorablement les nombreux escaliers que comprenait la Tour.


Somnia se réveilla en sursaut dans son lit, si violemment qu’il en tomba sur le sol, et se relava en se massant le postérieur, avant de dire à ses camarades que ça n’avait pas marché. N’entendant aucune réponse, il regarda autour de lui, fouilla les différentes pièces de la maison, puis sortit dehors pour appeler ses camarades en criant. Devant ses appels sans réponses, Somnia croisa les bras et réfléchit un moment, avant de se rendre compte qu’il s’était trompé : il était bien dans le Royaume des Songes. Une fois l’information enregistré, Somnia montra son enthousiasme et sa curiosité habituelle, et chercha à trouver des différences entre ce monde ci, et le monde réel. Il sortit de la maison et constata que le village était comme neuf, aucune maison n’était détruite. Il rentra dans les différentes maisons et fût étonné de voir qu’il y avait des personnes à l’intérieur, personnes qui l’invitèrent chaleureusement à chaque fois. Un petit garçon aux cheveux blanc et tout habillé de bleu courrait dans le village, suivi par une petite fille aux longs cheveux blond, eux-mêmes suivit par un deuxième petite garçon roux, portant un casque en forme de noix épineuse et à l’air renfrogné. Ne comprenant pas tout, mais appréciant l’ambiance, Somnia se laissa porter par la foule qui affluait dehors, et se retrouva bientôt dans l’église du village, probablement rasé dans le vrai monde. Le temps passait différemment, et en quelques minutes le soir était déjà tombé. Le prêtre d’office se leva et demanda à un petit garçon vêtu d’un turban et d’une cape violette d’apporter un objet au nouvel arrivant. Somnia accepta avec plaisir ce que lui donna le jeune garçon, une carte, mais au moment où il la prit, le monde se figea. Tous les habitants, à l’exception des quelques enfants, se retrouvèrent immobile, ne respirant plus, quand soudain tous les adultes se mirent ricaner en même temps. Un grand éclair ébloui Somnia, mais dans le flashe lumineux, il aperçut avec horreur des squelettes à la place des adultes, et une fois la lumière dissipées, le temps sembla reprendre son court normal, comme si rien ne s’était passé. Le jeune garçon retourna s’asseoir, et le prêtre finit son sermon sur la bienveillance du tout-puissant.

En sortant de l’église, mal à l’aise, Somnia fût abordé par le prêtre qui lui proposa de rester pour la nuit, offre que le jeune homme déclina poliment. Le prêtre insista légèrement, prétextant que le tout-puissant lui-même avait placé Somnia sur sa route, pour qu’il puisse rester ici la nuit, et plus s’il en avait envie. Somnia ne trouva pas la force de répondre, et fini par accepter à contre cœur, tout en trouvant étrange que dans ce royaume des songes, la Déesse ait été remplacée par un homme, tout-puissant soit-il. Somnia fût loger dans une taverne, à l’orée de la forêt, autre bâtiment qui n’existait pas ou plus dans le monde réel, et se coucha immédiatement. Il réfléchit pendant un temps, sur la manière dont il allait pouvoir faire parvenir cette carte à ses camarades, puis ce qu’il se passerait s’il s’endormait. Allait-il se réveiller dans son lit dans le monde réel, ou bien si pour cela il devait se retrouver dans le même lit d’où il était tombé, à moins qu’il faille faire autre chose. Il ouvrit alors la carte pour voir ce qu’elle indiquait. Il s’agissait de l’emplacement de plusieurs antres, disséminé partout sur le monde où se déroulait le conflit entre la Déesse et Nokturnus, et sa curiosité l’emporta à nouveau sur sa légère inquiétude. Au moment où il allait enfin fermer les yeux, et peut-être rejoindre ses camarades dans le vrai monde, une lueur dans la rue du village le fit regarder par la fenêtre. Les quatre enfants qu’il avait vus suivaient le prêtre vers ce qui semblait être une maison à l’abandon. Intrigué, Somnia sauta or de son lit, ramassa ses affaires, et sortit discrètement de l’hôtel, puis se rendit vers la maison où étaient rentré l’étrange compagnie.

Il poussa doucement la porte grinçante, et vu alors le prêtre changer légèrement d’apparence, dévoilant deux crêtes rouges sur les côtés de sa tête, tandis que sa peau prenait une teinte bleutée. Somnia comprit qu’il s’agissait d’un ennemi, quand soudain-


Roto et Eight tenaient compagnie à Laurasia depuis un petit quart d’heure, regardant Somnia gesticuler dans son sommeil. Roto s’amusait par ailleurs à appuyer sur les joues du guerrier endormi, curieux de lui demander ce que cela provoquait dans le monde des rêves quand il l’avait fait. Eight finit par sortir dehors, et fût suivi par Roto, lassé du manque de réaction apparente du guerrier endormi. Ils discutèrent ensemble de ce qu’ils imaginaient à propos de l’homme que Solo avait vu tomber du ciel.

_"J’espère juste pour eux que ça ne mènera pas sur une impasse, dit Roto. "

_"Peut-être que cet homme, s’il est en vie, pourra nous donner des informations intéressante sur de futures quêtes. Pour le moment c’est un calme plat. "

_"Je ne m’en plaint pas. Depuis plusieurs jours on ne fait rien d’autre que bouger et combattre ces saletés de Manikins, un peu de repos ne pas faire de mal. "

Les deux guerriers discutèrent encore de longues minutes avant de se rendre compte qu’une masse imposante bougeait dans les bois plus loin. Eight remarqua en premier la forme qui déforma les buissons, et le fit remarquer à Roto. Ils s’en approchèrent doucement tous deux, et a mis chemins, Roto cria à Eight de se mettre à couvert au moment même où une lueur écarlate s’allumait derrière les buissons. Une boule de feu fusa aux oreilles de Roto, et finit sa course contre l’une des maisons abandonnées, qui explosa dans une gerbe de feu et de pierre. Eight se releva et sortit son épée, imité par Roto qui se protégeait derrière son bouclier. Une deuxième boule de feu fusa, mais Roto ne put l’éviter, et son bouclier bloqua l’attaque magique, mais le projeta au loin suite au souffle de l’explosion. Eight fût lui aussi jeté au sol, et abasourdi, il mit du temps à reprendre ses esprits. Zoma en profita pour sortir des fourrés, lançant une autre boule de feu dans la direction de Roto, son ennemi juré, ne prenant même pas la peine de regarder si elle atteignait sa cible. Il appuya son pied sur le torse d’Eight, encore secoué, puis dans un ricanement maléfique prépara une boule de feu qui lui était destiné. Il leva son bras, son sort prêt à tuer le Dragovien, quand un sort de glace fût jeté sur sa main, gelant la flamme sur place, qui finit par exploser. Zoma cria de rage, et se retourna pour voire d’où venait cette attaque, et Eight en profita pour lui asséner un coup d’épée dans le flanc, permettant ainsi au héros de se dégager de l’emprise écrasante du démon. Il courut en direction de Roto, jetant un regard en arrière, et vu que Zoma avait disparu. Roto se relevait douloureusement suite à l’attaque qui l’avait projeté au loin, et prit appui sur son épée pour se redresser entièrement. Eight aida Roto à se relever, et tous deux rentrèrent rapidement à l’intérieur, fonçant vers Laurasia qui les attendait, pour savoir ce qui s’était passé dehors.

_"C’est Zoma ! Zoma était là, il nous a vu, et sait surement pour le campement aussi, dit Roto en criant presque. Il va nous falloir partir et vite ! "

_"Partir ? C’est impossible, Somnia est encore endormi, et le réveiller de force peut s’avérer très dangereux pour lui, sans compter que Solo et les autres sont toujours de l’autre côté de-

_"Roto à raison Laurasia, on ne peut pas rester plus longtemps. Zoma peut revenir à tout moment, et peut être avec une armée de Manikin, ou d’autres guerriers de Nokturnus, dit Eight en lui coupant la parole. "

Laurasia comprit rapidement la gravité de la situation au ton paniqué de ses amis, mais ne pouvait se résoudre à quitter cet endroit comme ça. Tous trois discutèrent encore longtemps, sur la nécessité de veiller sur Somnia, qui lui était déjà là, et qui devait donc être protégé. Eight approuva et sortit pour monter un tour de garde sur l’idée de Roto, tandis que les deux autres guerriers préparèrent les fortifications de l’intérieur. Leur maison était la seule du village à être en pierre, ce qui leur donnerai au moins la protection de ne pas brûler vivant, tant qu’ils seraient à dedans, mais Laurasia trouvait cela plus qu’insuffisant. Roto lui répondit qu’aucun des guerriers présent ne pouvait lancer de sort de protection, et que les barricades ne serviraient strictement à rien face à leurs ennemies, sauf si elles étaient faites à l’intérieur, comme des meurtrières. Le jeune homme vêtu de bleue prit alors en charge leur établissement, et s’assura que la trappe serait toujours accessible lorsqu’il prépara les retranchements intérieurs. Laurasia continua ainsi pendant toute la nuit, laissant Eight et Roto veiller dehors à tour de rôle, et finit ses préparatifs au petit matin, quand le soleil commençait juste à se lever. Il sortit s’aérer, et observa les étoiles. Il aurait voulu pouvoir prendre un train pour les amener, lui et ses amis, hors de danger, mais il se doutait que cela ne serait surement jamais possible. Il vit la constellation de l’aigle briller au-dessus de lui, inspira profondément, et ramena son regard devant lui, juste à temps pour voir arriver un immense torrent de flamme continue dans sa direction, suivi d’un rugissement terrifiant. Il se souvenait de bruit, et cria à ses deux amis de venir au plus vite. Le Lordragon était venu lui aussi.

Chapitre 6

Avis voletait au-devant de Solo à vive allure, pressé de rencontrer cet autre homme ailé, et le Zénithien le suivait comme il pouvait, le terrain accidenté freinant ses déplacements. Le jeune Célestellien pressait son ami à aller toujours plus vite, et Solo faisait de son mieux pour suivre son ami, visiblement encore plus motivé que lui. Ils avaient dû affronter de nombreux Manikins en chemin, mais leur expérience dans l’élimination de ces créatures devenait telle, qu’ils ne leur posaient guère plus de problèmes, et les racines étaient de loin ce qu’il devait affronter de pire. Ils marchaient depuis près de quatorze heures, et la nuit allait bientôt tomber, ce qui poussa les deux comparses à chercher rapidement un abri, la luminosité de la forêt devenant quasi-nulle dès le déclin du soleil. Avis avait crû apercevoir une lueur au loin en hauteur, comme dans une tour, et Solo fût immédiatement d’accord pour se rendre à cette destination, se doutant que l’homme qu’ils cherchaient s’y rendrait probablement lui aussi. Ils cherchèrent donc un abri pour la nuit, et finir par découvrir une grotte, où ils trouvèrent un petit sachet, très surement perdu par des aventuriers. Ils montèrent un tour de garde pour la nuit, et se mirent en route le lendemain dès les premières lueurs de l’aube. Les deux jeunes hommes avancèrent d’un pas discret, jusqu’à apercevoir le sommet de la tour de loin. Ils observèrent la structure pendant un temps : elle était visiblement entretenue, ou en tout cas utilisée, sans quoi elle serait dans un état déplorable, ce qui n’était pas le cas. Toutefois, alors qu’ils allaient reprendre la route, Solo pointa rapidement du doigt le sommet, et Avis regarda juste à temps pour voire un énorme morceau de la tour s’effondrer, et chuter sur le sol. Ils entendirent un cri au loin, et se ruèrent alors au-devant, espérant que leur homme n’avait pas fini en compote.

Avis et Solo continuèrent d’avancer, pressant encore un peu le pas et restant aussi discret que possible, lorsqu’une lueur rouge attira leur attention. Avis voleta vers la source de la lueur, et trouva ce qu’il devina être un rubis, qu’il glissa discrètement dans la poche de son ami, tandis que Solo –regardant à nouveau le sommet de la tour- paniqua lorsqu’il vit deux personnes à l’aspect effrayant à travers une grosse fissure provoquée par la chute d’un pan de la tour. Il les pointa du doigt à Avis, et tout deux comprirent alors que l’homme ailé était en danger. Ils coururent alors vers la tour sans prendre la peine de cacher leur présence, et montèrent les escaliers de l’édifice quatre à quatre une fois rentrés. Ils arrivèrent alors dans une espèce de corridor, menant à une grande pièce circulaire, d’où venait de nombreuses voix.

_"…que tu nous as trahis, ordure ! On s’est occupé de toi comme d’un ami, on te faisait confiance ! Vociférait un jeune homme de petite taille qui se débattait avec hargne. "

_"Ooooh, mes pauvres amis, vous avez soignés les blessures factices d’un espion, ah ah ah ! Faut-il donc être idiot à ce point pour accepter quelqu’un sans demandé des renseignements sur lui ? Ricana un clown sinistre. "

_"Détache moi et laisse-moi te montrer qui est idiot, bouffon de mauvais augure ! Cria un jeune homme ébouriffé et vêtu d’une longue toge rouge. Je te ferai comprendre pourquoi je m’appelle Sword, quand tu auras la mienne planté dans ta chair ! "

Avis et Solo regardaient avec incrédulité la scène sous leurs yeux. L’homme ailé n’était pas un ange venu sur ce monde pour combattre les Ténèbres et les guerriers de Nokturnus, mais un corbeau malfaisant, partisan du dieu qu’ils combattaient ! Ne pouvant rester sans bouger, d’autant plus qu’un individu aux longs cheveux argentés s’apprêtait à donner un coup mortel aux guerriers de la Déesse retenue prisonnier, ils foncèrent soudainement à l’assaut, espérant surprendre leurs ennemis grâce à l’effet de surprise. Avis vola aussi vite qu’il pouvait, et plaqua ses pieds sur le côté plat de la lame du guerrier aux cheveux argentés, lui faisant lâcher son épée dans un cri de surprise. Le Clown sadique se tourna aussitôt vers le jeune Célestellien, et lança un sort dans sa direction, qu’Avis évita aisément en s’envolant haut vers le plafond. Le sort toucha alors le guerrier de Nokturnus de plein fouet, qui tomba à la renverse, tandis que Solo profitait que le mage soit distrait pour lui foncer dedans, le faisant lui aussi tomber à la renverse. Avis sortit son épée, et fonça alors vers les chaînes des guerriers de la Déesse, et entama de toutes les couper avec rapidité, libérant la jeune femme, ainsi que le jeune homme en toge rouge. Tous deux se lancèrent alors dans la bataille, s’occupant de l’homme ailé, Corvus, pendant qu’Avis s’attaquait au mage, Doulmaghus avec une férocité grandissante. Le bouffon sinistre lançait boule de feu après boule de feu, que le jeune Célestellien esquivait ou tranchait avec son épée, pendant que Maiyu –la jeune Orgas- brisait les chaînes de Daï et d’Abel. Solo se lança sur Psaro, mais son ennemi avait un net avantage, du fait de son expérience au sabre. L’homme aux cheveux argentés enchainait les coups avec une virtuosité sans égal, et Solo parait avec difficulté ses assauts grandissants, pendant que Corvus au-dessus de leurs têtes lançait sort après sort sur les quatre jeunes ex-otages. Se rendant compte de leur infériorité numérique, Corvus et Doulmaghus crièrent à Psaro de se replier, pour revenir écraser ces nombreux insectes plus tard, ce à quoi l’homme vêtu de noir répondit à ses deux complices de se retirer s’ils le souhaitaient.

_"Allez-vous-en tous les deux, je n’ai nul besoin de votre aide pour tous les écraser ! Hurla Psaro à travers le bruit de l’acier contre l’acier. L’évolution est ainsi faîte, seul les plus forts survivent, et si je suis arrivé à survivre jusque-là, c’est bien parce que JE suis le plus fort ! Je suis le maître de l’évolution ! "

Corvus prit son envol, jetant un regard de regret à celui qu’il avait considéré comme étant le plus proche d’un ami, tandis que le bouffon lui jetait un regard méprisant avant de disparaitre dans un éclair de fumée. Restant seul, Psaro inspira profondément, et redoubla d’effort pour défaire les guerriers de la Déesse. Les six jeunes hommes et femmes donnaient tous ce qu’ils avaient pour en venir à bout, mais sans y parvenir, Psaro étant un guerrier quasi-invincible : il parait leur coup, contre-attaquait, esquivait et attaquait avec une virtuosité inconcevable, tant et si bien, que les six guerriers commencèrent à reculer devant cet homme seul. Daï cria alors aux autres guerriers qu’un repli stratégique serait peut-être une bonne idée, avant qu’ils finissent par tous y passer, ce à quoi tous excepté Solo consentir. Le Zénithien ne voulait pas laisser passer la chance d’éliminer un puissant guerrier de Nokturnus, même s’il devait pour ça y laisser sa propre vie. Sword le rejoint, suivi d’Abel, qui finirent par approuver ce que disait Solo. Ce dernier ajouta à l’intention d’Avis d’amener les autres au campement au plus vite, et le jeune Célestellien y consentit avec plaisir, commandant à Maiyu et Daï de le suivre. Les trois guerriers partis, Solo, Sword et Abel firent face à leur ennemi, qui fronça les sourcils, avant de se lancer à l’assaut.



Somnia tomba brutalement du lit, après qu’une secousse l’en ait délogé. Il se releva, hébété puis chercha vite Laurasia du regard, mais ne le trouvant pas dans la chambre, il finit par se rasseoir sur son lit, avant de mettre sa tête dans ses mains. Il entendait de grands coups cogner contre les murs à l’extérieur, mais il n’arrivait pas à se concentrer dessus : tous son esprit était encore dans le Royaume des Songes, et il gardait en tête la porte qui menait à se faux prêtre. Il ne s’avait pas pourquoi, mais il se sentait comme happé là-bas, comme s’il devait y retourner, et y rester. Une secousse plus forte que les précédentes fit tomber de la poussière du plafond sur le nez de Somnia, qui secoua la tête pour l’en déloger, ce qui le ramena à la réalité. Il se leva d’un bond, chancela un peu, puis couru dehors pour voir ce qui se passait, et s’arrêta net sur le pas de la porte, quand il vit ses trois amis -Laurasia, Roto et Eight- en prise avec trois ennemi tous plus puissant les uns que les autres. Il entendit Roto crier à Eight d’éviter une boule de feu lançait par Zoma, tandis que Laurasia affrontait le Lordragon qu’ils avaient tous rencontré sur le chemin du village abandonné. Roto lui, affrontait un ennemi qu’il ne connaissait pas, mais qui semblait moins dangereux que les autres en apparences. Somnia finit par réagir, et se lança à l’aide de ses compagnons, tranchant un torrent de flamme en deux de son épée, et lançant un Premier Secours sur Laurasia dans la foulée.

_"Somnia ! Cria Roto d’un air réjoui. Content de te revoir parmi nous mon ami ! Ta présence ici nous donnera surement un net avantage. "

_"N’y compte pas trop fils d’Ortega ! Les insectes ont beau se rassembler en essaim, ils n’en restent pas moins des insectes ! Lança Zoma à Roto d’un ton rageur. Aujourd’hui vous mourrez tous ! "
_"Allons les amis, repoussons ces damnées créatures jusque dans leur trou, et éliminons-les ! Rajouta Eight. "

Laurasia se lança sur Zoma, para une boule de feu, et tenta de le frapper de son épée, mais un coup de queue du Lordragon l’envoya voler au loin, pendant que Roto se lançait sur Vearn avec ardeur. Vearn ne bougea même pas un doigt, et envoya Roto au loin par la force de sa pensée, là où Eight et Somnia attaquaient tous les deux le Lordragon qui, d’un coup de sa paire d’aile, provoqua une bourrasque assez forte pour les jeter à terre. Les quatre guerriers se redressèrent, mais comprirent que l’issu de la bataille ne pouvait être en leur faveur. Roto serra les poings, et ramassa son épée : il ne mourrait pas autrement qu’au combat. Ses amis l’imitèrent, et tous le regardèrent, s’inspirant de son courage, et lorsqu’ils entendirent Roto commencer à prier la Déesse, ils firent de même, fermant les yeux de toutes leurs forces pour rester concentrer et ne pas faire attention aux pas du Lordragon qui s’approchait d’eux à grande vitesse, chacun de ses pas raisonnant sur le sol faisant trembler jusqu’à la cime des arbres. Le sinistre personnage se leva alors sur ses pattes arrière ouvrit la gueule, prêt à lâcher un torrent de flamme sur les guerriers, quand soudain une lumière éblouissante éclaira la nuit. Un éclair zébra le ciel, et frappa Roto et ses amis de plein fouet, forçant le dragon à reculer devant la lumière dégagé par le phénomène. Zoma ricana, pensant que cet éclair serait mortel pour eux, et que Nokturnus lui-même souhaitez les voire morts. Il s’approcha de la source lumineuse, qui formait désormais un petit dôme éblouissant au-dessus des guerriers, de tel sorte qu’on ne pouvait plus voire de l’extérieur, et Zoma commença une incantation malfaisante, pointant ledit dôme du doigt…


Maiyu courrait au-devant de ses deux compagnons, son endurance ultradéveloppée d’Orgas lui permettait de courir plus vite et plus longtemps sans être fatiguée. Avis la suivait de près, en volant derrière elle deux mètres au-dessus du sol, tandis que Daï tentait de tenir la cadence, un peu derrière eux. Avis jeta un coup d’œil par-dessus son épaule, et aperçut le sommet de la Tour luire dans la nuit, avant que la foudre ne le frappe d’une étincelante lumière blanche, qui format rapidement un dôme couvrant l’édifice. Daï se retourna également, mais ne comprit pas pourquoi le jeune ange semblait si inquiet : seule la hauteur qu’avait pris Avis permettait à ce dernier de voire la Tour. Le Célestellien donna une impulsion dans l’air et passa devant Maiyu, pour leur montrer le chemin, mais il s’arrêta net quand il vit une horde de Manikins leur bloquer le chemin. Il fronça les sourcils, et fonça vers les ennemi, donnant des coups d’épée tantôt dans la tête des créatures, tantôt dans les jambes lorsqu’il volait en rase-mottes, et ses deux compagnons chargèrent les Manikins restant. Daï sortit sa dague, et lança des assauts à courtes portées dévastateur, là où Maiyu malgré son apparence de frêle jeune fille, massacrait les Manikins un par un à main nue.

Une fois leurs ennemis réduit en gravats luisants, le groupe reprit son chemin au pas de gymnastique pendant une vingtaine de minute, jusqu’à ce que la stèle fût en vue. Avis se posa au sol, et continua à pied avec Daï et Maiyu, qui n’étaient encore jamais venue de ce côté-ci de l’île. Le petit groupe grimpa sur la stèle, et se retrouva aspiré jusque dans la cave où Avis avait l’habitude de descendre désormais. Ce dernier s’apprêta à appeler joyeusement ses amis, mais une secousse qui ébranla tout l’édifice lui en coupa l’envie. Il sortit en courant de la cave, juste à temps pour voire Somnia courir vers ses amis. Un torrent de feu barra la route des trois nouveaux arrivants, qui durent attendre que les flammes s’apaisent pour passer. Avis ouvrit alors les yeux en grand, quand il vit à nouveau la foudre tomber sur ses camarades, et former à nouveau un dôme autour d’eux. Cependant, quand il vit la boule de feu de Zoma ricocher sur la surface ronde du dôme, il se dit que cette chose n’était pas fatalement un mauvais présage. Se retournant vers Daï et Maiyu, muets devant ce qu’ils voyaient, il les encouragea à charger l’ennemi avec lui, pour donner le temps à ses amis de faire ce qu’ils devaient faire sous ce dôme de lumière. Ils acceptèrent avec joie, et les trois guerriers sortirent de la maison en courant et en volant, criant après les guerriers de Nokturnus. Zoma se retourna juste à temps pour recevoir une droite de Maiyu -qui sauta avec l’élan prise par sa course pour lui donner son magistral uppercut- tandis que Daï chargeait Vearn, qui ne semblait pas ravis de voir ce jeune homme arriver de nulle part. Avis vola au-dessus du Lordragon qui crachait du feu autant qu’il pouvait, sans toucher le Célestellien, sans égal dans l’esquive dans les airs. Voyant Maiyu en difficulté face à Zoma, Avis plongea vers elle et la poussa, le Lordragon voyant Avis descendre, cracha un nouveau torrent de flamme, mais la cible étant retourné dans les airs, Zoma reçu les flammes ardentes de plein fouet et hurla de rage contre son acolyte. Daï de son côté esquivait grâce à sa petite taille chaque coup porté par Vearn, jusqu’à ce qu’un sort de Zoma le paralyse, et qu’il trébuche. Avis vola à son secours mais reçus la queue du Lordragon de plein fouet dans le ventre, Tandis que Vearn lançait un sort de Glace sur Maiyu, qui donna un grand coup de poing dans le sortilège pour le détruire, mais qui l’activa à la place, se retrouvant avec les deux membres supérieurs pris dans une glace indestructible.

_"Heh bien, heh bien, votre intervention héroïque aura été de courte durée, guerrier de la Déesse, ricana Vearn. "

Le petit groupe serra les dents, prêt à sentir la mort venir les chercher, quand un bruit de craquement se fit entendre. Tout le monde tendit l’oreille, mais personne ne trouva d’où venait le bruit.

_"Il semblerait au final, que la victoire revienne bel et bien au mal. Nos Manikins marchent en masse vers votre déesse affaibli après tant de défaite, souffla Zoma, qui débordait de joie mauvaise. "

Le craquement se fit à nouveau entendre, mais cette fois Maiyu tourna la tête discrètement vers le dôme et donna un coup de coude à Avis pour le lui montrer. Le jeune Célestellien eu du mal à dissimuler un sourira.

_"Une dernièrrre volonté avant de mourrrirrr ? Grogna le Lordragon. "

_"Puisse la Tortue vous vaporiser jusqu’au dernier, répondit Maiyu avec un sourire vengeur sur le visage. "

Vearn s’approcha pour lui demander ce qu’elle voulait dire, mais à peine avait-il fait un pas en avant que le dôme explosa en éclats brillants, éclairant la nuit aux alentours, et faisant plisser les yeux de tous les guerriers. Les quatre guerriers se levèrent alors dans la lumière, leurs forces retrouvées, et même décuplées. Eight fût le premier à charger l’ennemi le plus proche, et son bandeau vola derrière lui, dévoilant des cheveux violets dressés sur sa tête. Il fût suivi par Laurasia, qui dégaina une épée semblable à la foudre. Il descendit ses lunettes d’aviateur sur ses yeux, et sauta haut dans le ciel, puis retomba sur Vearn avec la puissance d’un éclair. Pendant ce temps Roto et Somnia chargeaient Zoma, Roto auréolé de lumière et un orbe doré flottant au-dessus de sa tête, tandis que Somnia paraissait comme un fantôme, intangible, comme s’il n’était pas vraiment là. Zoma recula face à cet assaut, là où le Lordragon tentait de mordre Laurasia, qui esquivait avec une rapidité foudroyante chaque morsure, puis répliquait immédiatement avec un coup d’estoc. Eight frappait Vearn aussi fort qu’il pouvait, sans que celui-ci ne puisse rien faire, et constatant qu’ils ne pourraient pas gagner, il cria à ses compagnons de faire un repli stratégique, ce que Zoma approuva totalement. Dans un dernier regard de haine vers Roto, le démon jeta une immense boule de feu vers le village derrière eux, puis disparu dans l’air, en même temps que Vearn.

Le Lordragon les regarda partir, sa transformation en dragon le rendait plus fort et plus résistant, mais l’empêchait de disparaitre à volonté, et il comprit rapidement qu’il était coincé ici, et même condamné. Il se tourna vers les quelques guerriers, et vomit un torrent de flamme ardentes dans leur direction, mais les héros renforcés les évitèrent facilement, et finirent par l’encercler. Le soldat de Nokturnus déploya alors ses ailes, et prit rapidement de l’altitude, ses puissantes membranes le soulevant d’un mètre à chaque battement, tandis que le souffle dégagé par les mouvements faisait reculer ses ennemis. L’espoir de l’évasion lui revint alors en tête, mais Laurasia sauta à sa poursuite et retomba si fort dans son dos, qu’il le cloua à nouveau au sol avec une grande facilité, la puissance de l’impact étant telle, qu’il coupa la respiration du dragon pendant un temps. Le Lordragon ne s’avoua toutefois pas encore vaincu : ses écailles le rendaient suffisamment résistant pour l’instant, et un plan germa dans sa tête cornue. Il fixa de ses yeux jaunes les héros qui lui faisaient face, et choisit de s’en prendre à eux séparément, afin d’éviter un assaut frontal de toute leur bande. Il fonça droit devant lui à la surprise générale, et ouvrit grand ses pates avant pour se saisir des deux héros devant lui –Avis et Somnia- mais Maiyu, réalisant ce que leur ennemi comptait faire, sauta en avant et éjecta Avis de la trajectoire du dragon, prenant sa place malgré elle, n’ayant pas eu assez d’élan pour sauver les deux hommes. Le Lordragon continua sa lancée, vers le village, déjà presque entièrement en ruine, et cracha des flammes ardentes sur la bâtisse des héros, allant jusqu’à faire fondre les pierres des murs, puis prit de l’altitude pour que personne ne puisse intervenir. Somnia entendit ses compagnons crier en bas durant leurs ascension, mais restait impuissant face à l’étau de fer des pates du dragon, tandis que Maiyu, un bras libre, frappait aussi fort qu’elle pouvait, sur la créature qui ne bronchait pas. Le jeune homme aux cheveux bleus réfléchis aussi vite qu’il pouvait, et finit par trouver une solution : il se concentra autant qu’il pût, et finit par devenir presque intangible, passant à travers les griffes de son geôlier, et redevint consistant juste avant de tomber dans le vide. Il se raccrocha alors à la pâte noueuse qui le tenait quelques secondes auparavant, et força sur ses bras pour remonter sur le dos du dragon, qui finit par remarquer qu’il manquait quelqu’un entre ses griffes. Maiyu tenta d’attirer l’attention de la bête au maximum, en le frappant à s’en faire mal au bras, ce qui laissa le temps à Somnia de dégainer son épée, et de frapper son ennemi aussi fort qu’il pouvait, mais la peau écailleuse du dragon était trop épaisse pour qu’il sente les coups. Somnia se concentra à nouveau pour rendre uniquement son épée intangible, et la fit rentrer sous les écailles de la bête comme s’il la faisait rentrer dans le vide, avant de lui rendre sa consistance. Le Lordragon hurla alors de douleur, tandis que Somnia faisait tourner son épée sous sa peau, et dans sa douleur, il desserra son étreinte, permettant à Maiyu de se libérer et de rejoindre Somnia sur le dos de la créature en vol. Elle prit l’épée des mains de son compagnon, et l’enfonça si fort et si profondément que ses avant-bras plongèrent dans la chair de la créature –qui périt sur le coup- et que la pointe de l’épée perfora la peau plus mole du ventre.

Les guerriers restés au sol, et incapable de faire quoi que ce soit, virent alors une silhouette fendre le ciel et se rapprocher du sol en chute libre, bien trop rapidement pour qu’Avis ou Laurasia puissent faire quoi que ce soit, et assistèrent malgré eux à regarder leurs amis chuter du ciel, accroché au dragon par l’épée. La masse finit par s’écraser sur les ruines encore en feu du village, et dans une gerbe de braise lorsque le corps toucha les édifices, trois âmes s’élevèrent des flammes, deux âmes bleutées, et une noircie, s’élevant à leur tour dans les airs, pour disparaitre au vent. Incapable de dire un mot devant cette horreur, les guerriers survivant observèrent leur maison brûler, détruite, puis finirent par tomber de fatigue et de détresse, avant que la dernière braise s’éteigne. Lorsqu’ils se réveillèrent et se rapprochèrent des gravats fumant, ils ne virent nul corps mais seulement l’épée de Somnia, plantée dans les décombres. Un long silence s’était imposé, et c’est Eight qui le rompit, se souvenant de quelque chose.

_"Qu’est devenue la stèle de téléportation ? On avait encore du monde de l’autre côté !"

Roto ouvrit grand les yeux, réalisant que son ami avait raison, et commença à essayer de retirer les pierres, mais le brasier de la veille les avait rendu bouillante, même plusieurs heures après que les flammes se soient éteintes.

_"Ce n’est pas possible, il doit bien y avoir un moyen de retirer tout ça, cria Daï, inquiet pour les amis qu’ils avaient laissé dans la Tour. Il faut trouver une autre stèle, celle-ci doit être en miette ! "
_"Pas forcément, lui répondit Avis. La stèle était placée dans une cave tu te souviens ? Elle a dû être protégée du désastre. "

Daï se retourna vers Avis, et lui jeta un regard noir, serrant ses poings. Avis comprit le motif de son énervement immédiatement.

_"Hey, écoute Daï, je n’ai jamais demandé à ce qu’elle prenne ma place moi ! Elle a réagi d’elle-même, sans que je puisse rien faire, ni avant ni après ! "

Les paroles véridiques d’Avis calmèrent Daï, sans le soulager pour autant, et il finit par tomber en arrière, les larmes aux yeux. Il regarda le ciel du petit matin, encore partiellement étoilé, le soleil n’étant pas encore entièrement levé, et se demanda combien de ses amis allaient encore périr sans qu’il puisse rien y changer. Roto s’approcha de lui et lui tendit une main, pour l’aider à se relever. Tous se concertèrent alors, et se mirent en route pour trouver un nouveau foyer, tournant le dos au malheur fumant, et aux ruines de leur ancien chez eux.

Chapitre 6.5

Une sphère noire gonflait sur une terre désolée, et en sortir deux êtres aux âmes ténébreuses, Zoma et Vearn, deux démons qui venaient d’essuyer une défaite cinglante, et pire encore, la perte d’un allié précieux, le Lordragon. Le plus vindicatif des deux, Zoma, hurla de rage et jeta une boule de feu devant lui, faisant fondre le pan de mur d’une ruine au loin. Dans cette guerre que menaient la Déesse de Lumière et son éternel rival, Nokturnus, ils n’étaient que des pions, des guerriers destinés à combattre jusqu’à la mort, dans le seul but d’être ressuscité plus tard, pour commencer une nouvelle guerre. Cependant, au fil des combats les guerriers, amnésiques lorsqu’ils sont appelés à combattre, regagne peu à peu leur précieuse mémoire, et la garde s’ils gagnent la guerre actuelle. Zoma pesta contre le destin, lui qui avait été un dieu autrefois, et jura de ne pas perdre les souvenirs accumulés pendant huit longues guerres, à servir son sombre maître. Vearn ne comprenait que trop bien l’état d’esprit de son compagnon : même s’il avait été invoqué seulement à partir du dixième conflit divin, il aurait beaucoup à perdre s’il venait à mourir, et son alliance avec Zoma et le Lordragon était l’une des raisons de leur alliance. Seulement, les guerriers adverses avaient fait preuve d’une résistance qu’il ne leur avait jamais connue, et que Zoma semblait redouter, à juste titre. Tous deux marchèrent silencieusement dans cette région du monde coupé de l’œil des deux dieux grâce à un sort de Zoma lui-même. Il avait très vite souhaité, après avoir été invoqué sur ce monde pour la première fois, un endroit où il pourrait créer ses plans d’actions en paix, et ses partisans furent vites légion aux débuts des premières guerres. Hydra, Baramos, et même le puissant Imagine l’avaient rejoint, avant de périr les uns après les autres ; cependant, s’ils avaient laissés ces soldats à œuvrer pour lui, il n’avait que peu d’estime pour eux. Vearn était l’un des rares compatriotes en qui il avait confiance, et ce dernier le lui rendait bien : leur collaboration avait permis la défaite pure et simple de beaucoup de leurs ennemis.

Les deux alliés finirent par arriver devant une forteresse sinistre -un vestige tiré d’un des mondes existant dans lesquels les dieux avaient piochés pour créer ce monde- le Palais Klenfer. Zoma marcha devant, et Vearn admira les longs corridors éclairés par de sombres flammes violettes, qui projetaient sur le mur des ombres inquiétantes, tandis que les peintures, déformées par la présence du mal, semblaient animées d’une vie fantomatique. Ils rentrèrent dans une pièce circulaire, et s’assirent sur les chaises autour de leur table de discussion. Un silence s’observa, quand ils regardèrent les nombreuses chaises vides autour d’eux, et alors que Zoma allait prendre la parole, un rire cristallin résonna dans la pièce.

_"Heeeeeeeeh bien, on dirait que vous êtes en sous-effectif, messire Zoma, et messire Vearn. Quelle pitoyable histoire que la vôtre : des guerriers du chaos qui cherche à empêcher l’apocalypse, mais qui sont pourtant les ennemis de tout le monde…"

Piqué au vif, Zoma resta assis et garda son calme légendaire, regardant à peine la nouvelle arrivée, et d’une voix dédaigneuse lui répondit après un long silence.

_"Si tu es venue te moquer je t’invite à t’en aller, sorcière, pendant que je t’y autorise encore. D’ici quelques secondes tu n’auras peut-être plus cette possibilité. "

_"Quelle cruauté de me parler sur ce ton Zoma très cher. Surtout quand on sait dans quel but je suis venue ici ! "

_"N’œuvrais-tu pas avec ce comploteur de Nimzo jusqu’à maintenant ? Je me doute que ta présence ici ait un lien avec la défaite de son agent, Doulmaghus dans la Tour au Nord d’ici, lui répondit Vearn, le regard noir. Ou peut-être en as-tu assez de vivre ? Dans ce cas nous devrions pouvoir trouver un arrangement ! "

Zoma imposa alors le silence à son complice, quand il vit que leur invitée sortait quelque chose de son dos, et il se leva d’un bond quand il vit de quoi il s’agissait, laissant Vearn dans l’ignorance. Il regarda la sorcière avec de grands yeux étonnés, comme pour lui demander s’il s’agissait bien de la vraie, et tandis qu’elle acquiesçait avec un léger sourire, il se rassit. Zoma joignit ses mains ensemble, et demanda alors ce qu’elle désirait en échange.

_"Je suis peut-être une guerrière de Nokturnus, mais je suis avant tout une femme censée. Nimzo ne réussira pas à mettre son plan à exécution, et quand bien même, je ne veux pas que cela arrive. J’ai donc volé ce qu’il t’avait volé il y a longtemps, Zoma. En échange d’un petit service, bien entendu. D’abord, je veux être admise à votre table, et avoir le même égard auquel à droit Vearn. Ensuite, il y a ce guerrier de la Déesse… Ce nigaud me nargue depuis de trop nombreuses années. Je veux qu’il soit le prochain à mourir. Pour la suite, je verrai plus tard, dit la femme en jouant avec sec cheveux. "

Zoma posa ses mains sur la table, puis sans quitter l’objet des yeux, il répondit d’une voix grave.

_"Magargie, pour m’avoir ramené l’Orbe de Lumière, je peux t’assurer que je m’occuperai personnellement de réaliser la moindre de tes envies. "
"Physician, heal thyself..."
5590
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Dragon Quest SlimeDragon Quest SlimeDragon Quest SlimeDragon Quest SlimeDragon Quest Slime
Lundi 20 Mai 2013 à 22:28
En voilà une fan fic qu'elle est bien =). On ressent bien l'univers de Drake c'est plutôt cool. Surtout tu lui donnes un côté plus réaliste. Moi j'aime bien !
"Jamais dans la tendance, toujours dans la bonne direction."

Loutre !
Lundi 20 Mai 2013 à 22:37
Merci bien merci bien ! Je suis bien déçu par le rendu complètement différent entre Word et ici cela dit, ça ressemble à un gros pavé illisible. XD
Pour l'ambiance, je voulais que ça se rapproche un peu des jeu de rôle plateaux comme Donjon et Dragon, Talisman, Heroquest etc... Si j'ai au moins un avis positif, c'est que le mélange doit bien marcher. ^^
"Physician, heal thyself..."
5590
Membre
Dragon Quest SlimeDragon Quest SlimeDragon Quest SlimeDragon Quest SlimeDragon Quest Slime
Lundi 20 Mai 2013 à 22:55
Mouais je trouve pas la mise en page indigeste. A la limite un espace entre les paragraphes et les dialogues ce serait bien.

"Jamais dans la tendance, toujours dans la bonne direction."

Loutre !
(Modérateur)
27959
Modérateur
Dragon Quest SlimeDragon Quest SlimeDragon Quest SlimeDragon Quest SlimeDragon Quest Slime
Lundi 20 Mai 2013 à 23:24
Je te souhaite un bon courage pour continuer ... J'aime bien ce mélange que tu mets en place dès le début.
Rôliste passionné, je fais du JDR. Mon boulot sur DQ fan ? Vous aider !
Lundi 20 Mai 2013 à 23:43
L'histoire est bien, j ai hzge de voir la suite
L'homme qu'il faut, là où il ne faut pas, peut faire toute la différence.
Mercredi 29 Mai 2013 à 11:57
Chapitre 2 déposé ! J'espère qu'il plaira, et pis heu... Voilà quoi. XD
Toujours pareil, si vous avez des remarques, questions, critiques à faire, sur le fond ou la forme, n'hésitez pas. ^^

Edit : le chapitre 3 est en préparation, et sera focaliser sur un autre groupe de héros. Il sera également plus "sombre" dans l'ambiance. Il n'y aura que 4 personnages : un de spinn off, deux de manga/animé DQ, et une fille d'un DQ de la saga principale ! \o
"Physician, heal thyself..."
Samedi 1 Juin 2013 à 00:10

Très bonne fic , elle mérite les 6 étoiles ! Continue comme ça !! ^^ Et bon courage ^_^

Les adieux font le temps.
Le temps sont les adieux.
Adieu.
Samedi 1 Juin 2013 à 10:40
J'adore ta fanfic, pas un seul moment où mon ennui a été détecté, c'est bien.
Et je précise quand même que c'est très difficile de faire une fic avec des personnages que l'on ne voit presque jamais parler. En plus certains deux viennent d'un autre monde que les autres.
Samedi 1 Juin 2013 à 10:43
Bon courage pour la suite! =)
Joue à dragon questIV,V etIX.
Samedi 1 Juin 2013 à 10:50
Merci à toutes les deux, ça me va droit au cœur. \o
En fait le principe de Dissidia facilite bien les choses : comme chaque guerrier devient amnésique quand il se retrouve invoqué par un dieu, ça permet de les "reconstruire" en quelque sorte, et donc d'en faire ce qu'on veut. ^^
Après pour les personnalités des protagonistes, les noms des jeux, les poses dans les artworks et les différents médias aident pas mal aussi. Par exemple le célestellien (à qui il faut que je donne un nom d'ailleurs... XD) possède deux artworks le représentant. L'un d'eux le représente sans armes, l'autre avec une épée mais en posture plutôt défensive, et comme le titre du jeu porte le nom de "Sentinelles", j'en déduis que c'est un jeune homme qui n'aime pas vraiment se battre, mais qui reste près à se salir les mains pour protéger les autres, quand veiller sur eux ne suffit plus.
C'est un peu bateau, je le reconnais, mais ça marche, enfin je trouve. ^^'
"Physician, heal thyself..."
14836
Miss DQFan
Dragon Quest SlimeDragon Quest SlimeDragon Quest SlimeDragon Quest SlimeDragon Quest Slime
Samedi 1 Juin 2013 à 10:58

Non justement, donne pas de nom au Célestellien, ça peut donner un joli effet qu'on sache pas son nom, même ses amis.
Ou bien, tu lui donne un nom et pis tu le garde secret jusqu'à la fin pour faire du suspens x)

Je suis la Petite Sayo, et j'aime les pizza
Samedi 1 Juin 2013 à 11:10
Dans ce cas lui donner au moins un surnom, parce que de voir toujours l'appeler "le célestellien" c'est, comment dire, lourd. X)
C'est Angelo qui m'avait donné une piste sympa : Aquila, Corvus etc, sont des noms d'oiseau en latin (Aigle et Corbeau si je me souviens bien) donc je pensais chercher comment dire moineau en latin... X)
"Physician, heal thyself..."
14836
Miss DQFan
Dragon Quest SlimeDragon Quest SlimeDragon Quest SlimeDragon Quest SlimeDragon Quest Slime
Samedi 1 Juin 2013 à 11:21

je te déconseille, c'est vraiment un nom pourri x) c'est "passerem" en latin
Sinon, va sur http://www.oiseaux.net/
t'en trouveras plein ;) (c'est ce que j'ai fait pour ma fic xD)

 

(EDIT) Ah ouais, mince xD. C'est passerem et non Passer. Merci ;)

Je suis la Petite Sayo, et j'aime les pizza
Samedi 1 Juin 2013 à 11:26
sayofan je croit que moineau en latin c'est plutôt "passerem" non?
Joue à dragon questIV,V etIX.