Dissidia Dragon Quest - Saison 2
Corvus et Psaro seront des personnages très important pour le final qui arrive. Faut bien fidéliser comme on peut, en prenant des personnages appréciés, heh heh. ;)
Eight tentait de trouver un moyen pour se sortir vivant du pétrin dans lequel il se trouvait, mais son imagination était visiblement tarie. Ses deux alliés étaient au sol, il était acculé contre une montagne, protégeant une statue d’un guerrier pétrifié, et face à lui une armée de Manikins commandée par Nimzo, le cerveau des sbires de Nokturnus. La situation aurait pu être plus glorieuse.
Tandis que l’ennemi s’approchait lentement, se délectant de la panique grandissante visible sur le visage d’Eight, ce dernier serra machinalement son épée. Il ne voulait pas laisser un seul de ses camarades derrière lui, mais constata que Nimzo avait déjà dépassé Corvus et Psaro, ce qui signifiait qu’ils seraient probablement les derniers à y passer. Les Manikins ne les attaqueraient pas non plus. Il était donc la prochaine victime, puis après viendrait le guerrier pétrifié. La seule option valide était donc de retourner à l’intérieur, et de prier pour qu’il s’éveil rapidement.
Tournant les talons d’un seul coup vif, Eight fonça à l’intérieur, surprenant Nimzo qui pensait qu’il l’affronterait. Le jeune guerrier se dirigea d’une traite vers la statue, et pria en accéléré la Déesse de lui rendre la liberté. Voyant qu’elle devait être occupée à autre chose, il secoua le guerrier pétrifié, lui ordonnant de se réveiller, sans grand succès. Il tendit l’oreille et entendit Nimzo marcher à pas lent, sûr de sa victoire. Eight se concentra, et se souvint alors que quand lui-même avait été libéré d’une malédiction, il y a longtemps, Roto avait simplement crû en lui.
Nimzo poussa la porte de sa main verte, avant de caresser sa barbe devant le guerrier qui se trouvait face à la statue de celui qu’il avait lui-même pétrifié. Il entendait le jeune héros chuchoter, mais ne comprenait pas ce qu’il disait, et s’en moquait profondément d’ailleurs. Il leva sa main droite et créa une boule de feu au-dessus de son index, puis visa les deux êtres faces à lui, quand un faisceau de lumière perça la pierre du pétrifié. Ecarquillant les yeux, il jeta la boule de feu en vitesse, paniquant légèrement.
Tout se passa très vite, et pourtant Eight vécu tout, comme en ralentit. La chaleur de la boule de feu s’approchait de lui, il le savait clairement, mais ses yeux étaient rivés sur la statue, qui se délitait de plus en plus tandis que la vie retournait en son sein. Gotha respira pour la première fois depuis longtemps, expulsant la fine couche de pierre aux quatre coins de la pièce, découvrant devant lui un compagnon d’arme, qui le poussa au sol violemment, en souriant. Gotha ne comprit que l’instant d’après qu’il venait de lui sauver la vie. La boule de feu frappa Eight de dos, et ce dernier n’eut même pas l’occasion de crier, les flammes consumant ses chairs bien trop vite. Il resta debout, en proie aux flammes, pendant quelques secondes, mort, cachant son camarade réveillé à son ennemi. Gotha restait bouche-bée, ne sachant quoi faire, quand un grand fracas à l’extérieur se fit entendre. Nimzo se retourna, au moment où Eight tombait au sol, dévoilant son bourreau au guerrier, qui reconnut celui qui l’avait maudit. Gotha chargea alors un sort, et l’envoya de toutes ses forces sur Nimzo, qui fut projeter avec tant de violence qu’il traversa les murs jusqu’à se retrouver dehors.
Nimzo se releva, constatant que les Manikins étaient tous défaits. Corvus et Psaro, debout, le regardaient avec mépris, et virent via les trous dans les murs, le corps d’Eight calciné, et Gotha derrière lui. Ce dernier fonça à travers l’édifice qui commençait à s’effondrer et se joignit à leurs côtés, face à Nimzo.
Ils n’eurent pas besoin d’explication pour comprendre la situation. Tous se préparèrent simplement à faire chèrement payer le stratège ennemi la mort de leurs ami, et de leur sauveur.
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D’immenses éclairs violacés fondaient du ciel vers le sol partout autour d’Hargon. Sa métamorphose était de plus en plus énorme. L’énergie qui se déversait en lui, le changeait en un monstre immense et son visage était déjà déformé par de longs crocs et un rictus mauvais. Le sol tremblait sous ses pas, quand il agita ses ailes, provoquant des bourrasques qui firent voler les tuiles des maisons alentours.
Terry regardait encore Craps, calciné sur le sol, incapable de bouger. Alefgard se protégeait tant bien que mal derrière son bouclier, évitant les éclairs qui tombaient trop près de lui, et inspirant ses compagnons à en faire de même. Fudumo et Gantz essayaient de suivre le rythme, mais avaient grand mal à y parvenir. Gantz d’un bond d’esquive arriva à hauteur de Terry et tenta de le tirer de sa torpeur. Sans lui, Alefgard n’aurait aucune chance face à Hargon, s’ils devaient s’en sortir ce ne serait que grâce aux deux adultes.
-"Terry, réveil toi allez !, cria Gantz, tirant sur la manche de son camarade. Sans toi on est tous foutu ! "
-"Gantz à raison, crièrent Alefgard et Fudumo de là où ils se trouvaient. Je n’arriverai à rien seul, continua le guerrier au casque à corne. "
Mais rien n’y faisait. Terry était tétanisé, et n’osait rien faire. La fulgurance avec laquelle la mort venait de faucher un de ses compagnons, de ses amis, le laissait dans un état second. Il ne comprenait plus ce qui se passait. D’un regard hébété il tourna sa tête vers Alefgard et haussa les épaules la bouche mi-close, comme s’il lui demandé de l’aide pour résoudre un problème trop compliqué pour lui.
Hargon de son côté, n’attendait pas que Terry se réveil. Ses plans étaient plutôt simples à suivre : il voulait remplacer Nokturnus sur cette terre, et d’après la puissance qu’il acquerrait de plus en plus, il n’aurait aucun mal à y arriver au bout de quelques heures.
Une nouvelle salve d’éclair frappa le sol de manière erratique, creusant des cratères chaque fois plus profond. La seule bonne nouvelle pour ses adversaires, était que leur puissance les rendait plus facile à anticiper. Fudumo les voyait venir avant les autres et se déplaçait sans problèmes, mais il ne pouvait simplement pas tenter d’affronter son adversaire au corps-à-corps : en effet, les écailles semblaient aussi dur que la pierre, et des griffes poussaient sur chacun de ses membres. Il se ferait tailler en pièce.
Alefgard était légèrement plus lent, à cause de son armure, mais s’approcha de Terry, qui ne le regardait même pas, et lui donna un violent coup de poing. Le saisissant par les épaules il le secoua comme un prunier, et lui cria de se remettre en condition. Gantz, lui, s’approchait de Fudumo, sous l’œil de Terry, quand un éclair violé lui barra la route et le fit tomber en arrière. Terry voulu se dégager de l’emprise d’Alefgard, et de crier, mais aucun son ne sortait de sa bouche. Son ami tourna la tête à temps pour voir Gantz au sol. Ce dernier n’eut en revanche pas le temps de voir l’éclair qui lui tomba dessus. En une fraction de seconde, la Déesse venait de perdre un autre guerrier.
Terry se dégagea d’Alefgard, et dégaina son épée avant de foncer vers Hargon, qui flottait encore en l’air, les yeux révulsés tandis qu’il baignait dans sa nouvelle puissance. Terry sauta en l’air et abattit sa lame sur la cuirasse du monstre, qui ne réagit même pas. Un long et lugubre hurlement se fit entendre, et il tomba au sol, sous la surprise de tout le monde, tandis que les éclairs cessaient de tomber.
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Nimzo regardait l’assemblée devant lui, et ricana. Il était un stratège, il prévoyait déjà chacun de leur pas à l’avance. C’était sa spécialité. Avant qu’aucun d’entre eux ne réagisse, il lança une boule de feu semblable à celle qui venait de consumer Eight en direction de Psaro. Il pouvait s’occuper des jeteurs de sorts, Gotha et Corvus, sans problème, mais Psaro était un épéiste hors-pair et n’avait aucune envie de se retrouver au bout de sa lame.
La boule de feu brula l’herbe et le sol autour d’elle et fila vers Psaro. Nimzo savait que ce dernier allait sauter en l’air pour attaquer dans son angle mort, et c’est pour ça qu’il avait prévu une batterie de piège pour les cibles volantes –qui marcherait également dès que Corvus s’envolerait- mais à sa grande surprise, Psaro fendit la boule de feu de son sabre. Nimzo ne perdit pas espoir et lança cette fois des boules de feu successive, sur chaque ennemi. Gotha créa un bouclier magique qui encaissa les boules de feu, Psaro les détruisit toutes, et Corvus se protégea de ses ailes, qui perdirent de nombreuses plumes, dévoilant une peau verdâtre ainsi qu’une ossature proche de celle des ailes de chauve-souris.
-"C’est finit Nimzo, tu n’as plus personne pour faire le sale travail à ta place, dit Corvus, dont l’auréole s’effritait. Tu as tué celui pour lequel nous nous retenions de montrer notre véritable puissance et nature, imbécile. "
-"Et si j’ai juré de ne plus me transformer en monstre, continua Psaro, Corvus n’a pas fait cette promesse… "
Gotha ne disait rien, mais préparait ses sorts les plus puissants. Il avait été enfermé pendant des années dans cette statue, et n’avait qu’une envie : se venger. Peu lui importait que Nimzo fût un guerrier de Nokturnus, ou qu’il se trouvait dans un conflit divin. Il voulait juste lui faire payer ces années volées. Un sort de glace fendit l’air et vint érafler la joue du comploteur. Ce dernier commençait à se sentir mal, mai savait qu’il avait toujours une carte dans sa main. Si Corvus se transformait, lui aussi pouvait le faire. Il aurait alors un avantage de taille.
Une sphère noire se formait justement autour de Corvus, tandis que ses plumes tombaient les unes après les autres… Psaro fonça vers Nimzo qui déclencha un piège juste devant lui, que l’épéiste ne put éviter. Psaro se retrouva projeté sur un côté, et roula au sol, pour tomber sur un autre piège qui l’envoya en l’air. Nimzo plissa les yeux. Corvus était occupé à se changer, Psaro allait déclencher ses pièges aériens –qui toucherait également Corvus- ne resterait plus que Gotha qui ne représentait pas un problème.
D’un claquement de doigt, et Psaro encore dans les airs suite au deuxième piège, se retrouva canardé par des dizaines de projectile magique. La sphère de Corvus fut également touchée, et des fissures se dessinèrent sur sa surface lisse, mais ne causèrent pas plus de dégât. Psaro finit par retomber lourdement au sol, blessé. Il se redressa en s’appuyant sur son épée, ses longs cheveux argentés tombant en cascade sur son visage. Gotha harcelait Nimzo de sort, mais ne pouvait pas faire grand-chose d’autre, et Corvus ne pouvait pas aller plus vite dans sa transformation. Psaro tourna la tête à temps pour voir le pied de Nimzo lui foncer dessus.
Psaro roula au sol, en grognant. Nimzo ne s’occupait que de lui, et c’est ce qu’il voulait. Corvus ne volait à sa plus haute vitesse qu’en étant transformé, et il allait avoir besoin d’autant de vélocité que possible pour transporter ce guerrier de la Déesse avec lui. Quant à Nimzo… S’il n’arriverait pas à le tuer, au moins allait-il le blesser dangereusement.
Le comploteur s’approcha de Psaro. Il donna un coup de pied sur l’épée de Psaro –qui était toujours en appuie sur elle- et ce dernier retomba au sol. Nimzo ramassa alors l’épée, et la planta avec force dans le dos de son ennemi. Psaro poussa un grognement tandis qu’il sentait son énergie le quitter lentement. Il jeta un coup d’œil à Corvus, dont la sphère finit par voler en éclat. Sous son apparence démoniaque, il empoigna Gotha, qui ne comprenait pas ce qui se passait, et s’envola avec lui. D’un signe de tête de Psaro, Corvus comprit qu’il devait activer le sort qu’ils avaient préparé à l’avance. Tandis que le sol s’éloignait d’eux à grande vitesse, Gotha regarda Psaro se faire planter par son propre sabre deux fois, avant qu’une explosion gargantuesque ne retentisse, ratissant la forêt et calcinant tout sur son passage. Il tourna la tête vers Corvus, dons les cornes luisantes réfléchissaient le soleil, et lui demanda où ils se rendaient.
-"Là où le vent nous portera, guerrier de la Déesse. Comme Psaro le souhaitait. "
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L’épée de Sword se planta dans l’épaule de Xyphos, qui sembla ne pas broncher. Accroupit sur le dos du démon, retenu par l’épée qu’il avait planté en lui, Sword s’accrocha de toutes ses forces quand sa monture improvisée s’ébroua dans tous les sens pour le faire tomber. Voyant qu’il n’y arrivait pas, Xyphos se concentra et deux nouveaux bras lui poussèrent, ainsi qu’une paire d’ailes assorties d’une queue de combat. Surpris par cette transformation soudaine, Sword retira son épée et sauta en arrière, pour rejoindre Daï et Avis.
L’Observatoire tremblait de plus en plus sous les assauts magiques combinés de Mortamort et Doulmaghus. Roto, Abel et Laurasia tentèrent de sortir à l’extérieur pour faire cesser cette attaque, mais le chemin se bloqua d’un coup d’éboulis de pierre, juste devant eux.
-"C’était moins une, s’écria Abel, content de ne pas avoir été un peu plus vite. Mais maintenant il va falloir trouver une autre solution pour sortir, et c’est Avis qui est l’expert de cet endroit. "
-"Il faut trouver l’autre groupe donc, continua Laurasia. Si on veut pouvoir s’en tirer, il faut qu’on puisse se diriger plus facilement, ce qui implique de trouver notre ami célestellien. "
Roto avait vu l’autre groupe prendre le tournant gauche quand ils s’étaient séparés, ce qui devait dire qu’ils étaient montés dans les étages supérieurs, tandis que lui et ses deux compagnons étaient descendus dans les étages inférieurs, vers les racines de l’arbre. Il leur fallait donc remonter aussi vite que possible et essayer de ne pas se perdre dans le labyrinthe d’escalier qui allait s’offrir à eux.
Le petit groupe se mit en marche aussi vite que possible, restant alerte quant aux pierres qui tombaient encore du plafond. De leur côté, Sword et ses amis affrontaient Xyphos dans un couloir. L’avantage que les héros avaient été de taille : les nombreux bras de leur ennemi, ainsi que ses ailes, l’empêchaient de bouger aisément. Son épée, énorme, était elle aussi très vite bloquée par des murs ou des colonnes intérieurs. Xyphos pestait contre ces couloirs trop étroits, tandis qu’il essayait de se protéger des sorts de Sword, Daï et Avis, sans grand succès.
-"Raaaaa, ce n’est pas vrai, vociférait Xyphos, ces satanés ploucs sont à ma merci et je ne peux même pas les étriper moi-même ? La peste soit de… Très bien, si je ne peux pas le faire, les Manikins s’en chargeront ! "
Les trois guerriers se regardèrent, quand un bruit sourd retentit devant eux. Xyphos joignit ses mains ensemble, et un portail semblable à celui des stèles de téléportation s’ouvrit, duquel se déversa une trentaine de Manikins de toutes tailles, formes et couleurs. Xyphos ordonna à ces créatures de déchiqueter tous les guerriers de la Déesse qu’ils trouveraient, et de lui rapporter leur tête et leur cœur.
Loin dans les cieux, une silhouette ailée portant un humain volait avec grâce. Corvus filait dans les airs à une vitesse vertigineuse, sans que cela ne dérange Gotha. Ils ne savaient pas où ils se rendraient pour continuer le combat contre Nokturnus. Gotha avait cependant une vague idée de ce qu’il conviendrait de faire.
-Quand j’étais dans le monde des rêves, j’y ai croisé un gars, Terry. Il m’a expliqué que certains guerriers de la Déesse avaient… Comment dire, une sorte de dons. Tous ne l’ont pas, certains sont plus élus que d’autre. Ça se manifeste par une sorte d’aura bleutée chez ceux qui l’ont. Apparemment je l’ai moi-même.
-Et qu’est-ce que ça change ?, demanda Corvus avec intérêt.
-Heh bien, le plan de Terry et de son groupe était de faire en sorte que les guerriers élus meurt maintenant, afin qu’ils puissent revenir lors d’un prochain combat. L’énergie que la Déesse met à appeler des dizaines de guerriers l’épuise. Si elle mettait l’énergie nécessaire pour appeler trente guerriers dans seulement dix guerriers par exemple…
-Alors vous seriez trois fois plus fort..!, finit Corvus. Je comprends le raisonnement, et ça me semble assez proche de ce que fait Nokturnus lui-même. Heh, c’est quoi ce bâtiment dans l’air, là-bas ? Je sens des Manikins dedans… Ainsi que trois guerriers de Nokturnus, et six de la Déesse. Les Manikins sont votre mort définitive, tu le sais n’est-ce pas ? Un guerrier tué par un Manikin ne sera jamais ramené pour un autre combat.
Gotha ferma les yeux et se concentra. S’il y avait un lien entre les guerriers à l’aura bleutée, il devrait pouvoir sentir qui la possède. Il en était sûr. Il rouvrit les yeux, et demanda à Corvus de le faire se poser sur l’édifice volant, l’Observatoire.
-Concentre-toi avec moi, dit Gotha à Corvus une fois qu’ils furent tous deux sur le sol pavé de l’Observatoire. Il y a ici trois guerriers qui ne sont pas « élus ». Et pour gagner la bataille finale… Il va falloir que je meure ici, avec les trois qui possèdent le même don que moi.
Corvus voulu dire quelque chose, mais il savait que leur temps était compté de toute manière. Les assauts magiques des guerriers de Nokturnus contre l’édifice était trop puissants pour ne pas faire s’écraser le bâtiment entier. Il ferma les yeux et consenti à la requête de Gotha. Le sol tremblait sous leurs pieds, tandis que des pans entiers de l’Observatoire tombaient vers la terre ferme. Sans qu’ils le sachent, l’Orion Expresse lui aussi tomba vers le sol, s’écrasant et se brisant en des dizaines des morceaux de métal tordu.
D’un sort commun, Corvus et Gotha téléportèrent sans crier gare trois guerriers de la Déesse. Corvus les envoya à l’emplacement de la cathédrale où, dans le monde des rêves, Gotha avait entendu le plan d’Hargon, dans l’espoir qu’ils arriveraient à le stopper, même si leurs chances étaient plus que mince. Avant de disparaître, Corvus renvoya également les Manikins qu’il sentait sous ses pieds, dans un dernier essai pour aider les trois guerriers restant. Puis il se téléporta, pour ne plus être vu.
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Gantz brûlait encore quand Hargon s’écroula au sol. Terry se releva et retira son épée de sa carcasse, l’air absent. Alefgard se rapprocha, suivit de Fudumo, pour tenter de calmer Terry, mais il n’y avait rien à consoler.
Terry s’éloigna du cadavre, et dit simplement à ses deux compagnons que la mission devait continuer.
-La mission, s’enquit Fudumo, quelle mission ? Celle qui consistait à vaincre ce type ? Ou à fermer le portail ?
-L’autre mission, répondit froidement Terry. Celle qui consiste à éliminer les guerriers élus de la Déesse. Cette faille ne posera pas de problème à vous deux. Vous n’avez pas besoin de moi pour la fermer. Je les tuerais tous, ces guerriers élus. Jusqu’à ce qu’ils cessent d’être rappelés pour combattre !
-Attendez… Mais alors, Arus, Solo… C’était vous deux..? Vous avez tués nos amis ? C’était bien vous ?! Bande de… Salauds !
Fudumo fonça vers Alefgard et frappa son armure épaisse de toutes ses forces, tandis que des larmes coulaient sur son visage. Le guerrier au casque à corne se retrouva prit de court. Il comprenait bien que son ami, Terry, puisse craquer après la perte de deux amis, mais il aurait préféré que ce fût à un autre moment. Fudumo tomba au sol et cacha son visage dans ses mains, pleurant toujours.
-Terry, la mission consiste avant tout à ce que les prochaines guerres puissent être gagnées par notre camp. Si la Déesse gagne une guerre, le cycle pourra être rompu, et tous retourneront chez eux. Ce n’est pas pour nous que nous nous battons, mais pour eux, pour Elle ! L’as-tu oublié ?
-Non je n’ai pas oublié, crétin arrogant, cria Terry, mais peut-être que je commence à croire que la Déesse n’est pas la plus charitable des divinités présente dans ce conflit ! Nokturnus ne force pas ses guerriers à tuer leurs camarades, lui ! Peut-être que j’aurai plus ma place chez eux si tu veux tout savoir !
Alefgard recula de quelques pas en entendant ces mots. Il n’en croyait pas ses oreilles. Terry était comme son frère depuis qu’ils voyageaient ensemble. S’il devait se retrouver à combattre son ami… Il ne le supporterait pas. Et tandis qu’il voyait Terry combattre avec ses doutes et ses démons intérieurs, il pria la Déesse pour ne pas le laisser s’échouer sur une plage qui ne serait pas la sienne. Il la supplia de sauver son ami, et de l’empêcher de devenir ce qu’il devait combattre, quand il entendit Terry hurler de haine.
-TOI !, vociféra Terry en direction d’Alefgard. TOI ! Tu n’as pas le droit d’en être un, non ! On a décidé ENSEMBLES de tuer nos camarades, nos amis, et TOI tu aurais un passe-droit ? On a décidé ENSEMBLES de renoncer à être sauvé par la Déesse, pour qu’eux puissent être sauvés, et tu, tu..!
Alefgard ne comprenait pas de quoi parlait Terry, jusqu’à ce qu’il regarde ses propres mains, et constate qu’une aura bleuté flottait autour de lui. Il était un des élus. Il se releva d’un coup, comme sur un ressort, et essaya de faire disparaître l’aura de son corps, mais sans succès. Regardant frénétiquement autour de lui, paniqué, cherchant pour des réponses, il vit Terry attraper son épée.
-Non, chuchota-t-il, ne fait pas ça Terry, ne me fait pas te combattre… S’il te plait, non… je t’en prie Terry, arrête ! Je ne veux pas te combattre, je refuse ! Mon frère d’arme, arr-
Dans un trône noir, perché au sommet d’un monticule de ténèbres, Nokturnus, se mit à sourire.
Terry retira sa lame du torse d’Alefgard. Celui-ci tomba sur le sol comme un pantin sans fil, les yeux encore ouvert, fixant le vide avec stupéfaction. Le guerrier se tourna vers Fudumo, qui poussa un cri d’effroi en reculant. Il avait beau entendre Terry lui dire qu’il ne lui voulait aucun mal, il avait du mal à le croire… Le meurtrier d’Alefgard allait dire quelque chose, quand un sort de téléportation s’ouvrit à deux mètre du sol. Trois masses tombèrent du trou dans le ciel, et se relevèrent péniblement.
-On est où, demanda l’un des guerrier à ses compagnons. Abel, Sword, une idée ?
-Pas la moindre Daï, répondit Sword en se frottant l’arrière de la tête. Mais au fait, bon sang, nos amis ! Ils sont seulement trois contre les soldats de Nokturnus et les Manikins, cria Sword.
Dans l’agitation générale, Fudumo continua de reculer, jusqu’à ce qu’il touche quelque chose de son dos. Il se retourna et vit Hargon –ou ce qu’il en restait- le regarder. Le jeune homme voulu crier à l’aide, mais le monstre fut trop rapide. Fudumo n’eut que le temps de sentir les griffes de la chose se planter dans sa chaire, et d’en ressortir une poignée de viande. L’air se chargea en électricité, et les quatre jeunes hommes regardèrent autour d’eux.
La faille, présente depuis l’arrivée sur les lieux d’Alefgard et ses amis, s’était ouverte en grand, et un Manikin en sortit, suivit d’un deuxième, puis d’une multitude d’autre. Les guerriers levèrent instinctivement leurs armes. Terry chercha Fudumo des yeux, et finit par l’apercevoir au milieu de la foule des êtres cristallins. Et tandis qu’il pleurait intérieurement son jeune ami, il se dit que lui mort, aucun des trois guerriers qui venaient d’apparaître ne saurait qu’il avait tué un élu de la déesse, ce qui lui sauverait probablement la vie.
Daï, Abel et Sword étaient déjà au cœur de la mêlée, se battant comme des braves, parant, esquivant, ripostant autant qu’ils pouvaient, ne concédant pas un pouce de terrain à l’ennemi pourtant si nombreux. Terry hésitait à les rejoindre. Les Manikins semblaient déjà l’ignorer, il pouvait partir maintenant, et sauver sa vie et reprendre sa recherche de l’épée légendaire, pour mettre fin à la guerre… Mais un sursaut de bonté en lui, rappela au jeune homme qu’il devait venger la mort de Fudumo. Il pouvait tuer le monstre, et par conséquent il devait le faire.
Terry fonça vers les Manikins, esquivant ceux qu’il pouvait et éliminant ce qu’il voulait, jusqu’à se frayer un chemin vers sa cible. Il était probable que ce soit lui qui permettait l’ouverture de cette faille, aussi éliminer la friture ne servirait à rien, tant que la source était toujours là. Les trois guerriers s’en sortaient très bien tout seul, pensa-t-il, puis il se glissa vers ce qu’il pensait être Hargon. Ce dernier était mort lors du coup qu’il lui avait donné, mais l’entité qu’il avait appelée subsistait elle. Sidoh de la Destruction marchait sur ce monde. Un troisième dieu venait d’apparaître. Quelque part, deux créatures qui ne devaient pas être réveillées avant longtemps, émergèrent de leur sommeil suite à cette fraction de l’équilibre des forces.
Sidoh cherchait déjà à modifier le corps qu’il habitait pour lui rendre son apparence véritable. En attendant c'était la nature même, autour de lui, qu’il changeait. Terry attendit qu’il tourne le dos pour lui sauter dessus une nouvelle fois. Sidoh n’était toutefois pas un adversaire à se laisser avoir deux fois de suite. Il se retourna et attrapa immédiatement Terry à la gorge. Grondant comme le tonnerre qu’il faisait pleuvoir autour de lui, et maintenant à des kilomètres à la ronde, il tourna la main pour que Terry voie les trois jeunes hommes se battre. L’un d’eux étaient déjà blessé, Daï. Abel fonça pour l’aider. Il esquiva un coup d’estoc d’un Manikin, mais dans sa lancée ne pouvait éviter le coup d’un deuxième Manikin en face de lui. La lame de cristal de la créature pénétra lentement ses chairs, jusqu’à ressortir de l’autre côté de son torse. Daï cria en direction de son compagnon, qui s’effondra sur le sol pour ne plus en bouger. Sword se tourna et vit Daï tomber à son tour, un Manikin passant ses doigts griffus sur sa gorge, avant d’en sectionner les parties les plus tendres.
Son épée à la main et des larmes pleins les yeux, Sword tenta de se dégager, d’échapper à une mort certaine. Terry le regarda combattre avec autant de détermination que de désespoir, mais le sort cruel du guerrier ne pouvait être retardé. Sword s’écroula lui aussi au sol, et une fois les trois guerriers éliminés, les Manikins cessèrent de bouger, comme s’ils n’avaient plus la moindre raison de se battre. Sidoh retourna alors Terry pour le regarder dans les yeux.
-Et… Maintenant, monstre ?, demanda Terry d’une voix étouffée.
-Maintenant ?, répondit Sidoh, d’une voix doucereuse, maintenant c’est la fin de la guerre. De celle-ci, et de toutes celles à venir. Maintenant je-
Un coup d’épée coupa net la phrase de Sidoh. Terry regarda le monstre lâcher la prise qu’il avait sur lui, pour se tenir le visage. Un homme ailé voletait autour de Sidoh, la lame de Terry (que ce dernier avait faite tomber peu avant) tenu fermement dans sa paume. Il avait donné un coup d’épée rapide, sur les yeux du monstre qui maintenant meuglait de douleur, ses mains cachant ses yeux morts. L’homme ailé s’approcha de Terry, tandis que Sidoh ordonnait aux Manikins d’éliminer cet intrus. Mais ces derniers ne pouvaient s’en prendre à des guerriers de Nokturnus.
Terry regarda l’homme s’approcher de la faille, et la fermer à tout jamais. Les Manikins ne pourraient plus proliférer, leur nombre était désormais finit. Il n’y aurait une infinité d’entre eux, seulement ceux qui restaient sur ce monde, en cet instant précis. Le jeune homme se dit qu’un jour peut-être, les guerriers de la Déesse –dont il savait ne plus faire partie- pourraient gagner la guerre. Corvus s’approcha de lui, et comprit en un regard que ce jeune guerrier avait renoncé à la Lumière. Il voulut le lui reprocher mais se retint de le faire. Après tout, lui-même l’avait de nombreuses guerres en arrière.
Sans demander son reste, l’homme jeta l’épée de Terry et s’envola au loin, laissant le jeune guerrier seul, entouré d’une armée de Manikin inoffensif pour lui et de Sidoh, aveugle, qui frappait dans le vide à la recherche de celui qui venait d’anéantir ses rêves. Terry ramassa son épée et s’approcha lentement du monstre ayant tué Fudumo, et Craps, et Gantz. Sidoh était un dieu à n’en pas douter. Terry souhaita s’entraîner à en tuer.
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L’Observatoire tombait en chute libre du haut du ciel. Mortamort et Doulmaghus se délectait du spectacle, ne donnant pas la moindre pensée pour Xyphos, toujours à l’intérieur. Le soldat de Nokturnus se débattait pour sortir des murs étroits qui risquaient de devenir un sarcophage de gravât, mais ne s’en pouvait défaire. Les pierres volaient en tous sens. L’une d’elle avait frappé Roto, l’assommant en un coup. Laurasia seul de son côté et Avis qui était toujours en compagnie de Roto, tentaient de se sortir de ce chaos.
Le jeune célestellien ne comprenait pas comment une telle chose pouvait se produire. Toutes ses prières pour la Déesse ne suffirent pas à lui donner une seule réponse. L’arbre bleue, que ses amis et lui avait réveillé tentait bien de réparer les dégâts de la chute libre, mais il était abimé bien plus vite qu’il ne pouvait se réparer. Sa lumière pourtant, se transmis aux guerriers de la Déesse, révélant ainsi qui serait rappelé au combat lors du prochain cycle.
Xyphos vit Laurasia s’illuminer d’une douce aura bleuté en face de lui, et comprit que la fin était proche. Il était habitué maintenant à voir ces lueurs vers la fin des conflits. Il attendit que la lueur rouge des guerriers de Nokturnus le recouvre. Et il attendit encore, jusqu’à ce qu’il comprenne qu’il ne serait pas réanimé cette fois. Une immense rage le prit alors, puis il se calma, et reprenant sa forme semi-humaine, il attendit la mort venir le chercher.
-Après tout, dit-il à Laurasia qui le regardait d’un air surpris, la vie est une bataille qu’on ne peut que mener tambour battant, mais quand la fin arrive, il faut savoir l’accepter, quel qu’en soit l’issu.
La chute sembla durer une éternité pour Gotha, qui devait se maintenir accroché à une racine pour rester solidaire de l’Observatoire. Mais il sentait que le sol se rapprochait. C’était ainsi qu’il devait mourir, non pas de la main des Manikins. Ainsi il s’assurait presque un retour pour la prochaine guerre, bien que son statut d’élu lui ait été d’une plus grande aide. Et enfin, le sol trembla, tandis que des tonnes et des tonnes de pierres le touchèrent, ne laissant pas le moindre survivant.
Dans leurs tanières respectives, deux guivres se levèrent enfin. L’une noire et l’autre blanche. Elles prirent leur envol en même temps, et tournèrent tout autour du monde, cherchant les guerriers des deux camps à réanimer pour la prochaine guerre. La blanche passa au-dessus du Grand Rondin, et emporta avec elle Solo et Arus. La noire passa devant l’ancien camp abandonné des guerriers où gisait le corps du Lordragon, et l’emporta avec elle.
Terry regarda le ciel tandis que la guivre noire passait au-dessus de lui, et une aura rougeoyante se mit à luire autour de son corps et du corps de Sidoh, qui reprit la forme d’Hargon. Une chaleur réconfortante s’empara du jeune homme tandis qu’il se sentait s’envoler, avant de disparaître. Alefgard disparu à son tour lorsque la guivre blanche passa, emportant le brave dans son sillage.
Leur danse céleste continua tout le jour, et ne s’arrêta qu’à la nuit tombée, mettant ainsi fin à cette guerre.
La Déesse, assise sur son trône, attendait patiemment que la guivre blanche, Grizius, rapporte les guerriers récupérés. Nokturnus, assis sur son trône, attendait patiemment que la guivre noire, Barbarus, rapporte les guerriers récupérés. Le monde fut alors nettoyé de toute trace de combat. Les dieux contemplèrent une dernière fois les guerriers qui ne seraient pas ramené à la vie, puis les redéposèrent dans leur monde respectif.
La divinité de la Lumière se tourna vers les guerriers restants, les guerriers du dragon blanc, puis les fit se réveiller. La mémoire de la guerre qui venait de se terminer fut effacée pour tous ceux morts avant que le dragon ne passe pour eux. Les autres ne s’en souvinrent que par brides infimes. Quelques rares souvenirs de leur monde d’origine leur furent inscris en mémoire.
-Guerrier, commença-t-elle. Vous êtes les braves choisis pour mener à bien une guerre unique de la plus haute importance. Vous représentez un espoir pour se monde, et la seule chance de gagner sera pour vous, de vaincre le seigneur des ténèbres, Nokturnus.
Et tandis que les guerriers buvaient le poison d’une divinité lumineuse, une nouvelle guerre commença.