Dissidia Dragon Quest - Saison 2

Lundi 10 Février 2014 à 14:10

Previously in Darkwillalex's Dissidia Dragon Quest : Après une attaque conjointement mené par Zoma, Vearn et Lordragon, le camp de Roto et compagnie se retrouve détruit entièrement. La mort du Lordragon est cependant éclipsé par la mort de deux de leur amis : Somnia et Maiyu. De l'autre côté du monde, Solo, Sword et Abel étaient resté coincés dans la Tour pour affronter Psaro dans un combat à mort, qui semblait devoir s'éterniser...


Dissidia Dragon Quest Saison 2

Chapitre 1

-"Tous sur lui !" cria Solo à ses compagnons, qui chargèrent sur son ordre. "Ensemble on peut le défaire !"

Solo et ses deux compagnons attaquèrent tous les trois Psaro, tandis que le tonnerre commençait à gronder au-dessus d’eux. La Tour était si haute qu’elle touchait presque les nuages, et les éclaires devenaient à leur tour un danger supplémentaire. Faisant fît de tout cela, l’ennemi esquivait les arcs électriques, et parait chaque coup qu’on lui assenait avec une grande dextérité. Psaro jouait littéralement avec Solo et ses amis, un sourire sur le visage, mais l’envie de tuer dans les yeux.

Le soleil se coucha lentement derrière les montagnes embrumées, estompant le peu de lumière tamisée qu’il envoyait sur le monde. La Tour se retrouva bien vite dans le noir le plus total, seulement éclairé par les maigres torches protégées de la pluie battante qui s’était mis à pleuvoir et par les éclairs zébrant le ciel, qui frappait par moment l’édifice lui-même. Les quatre combattants entrechoquaient leur lame dans un vacarme assourdissant, noyé dans le bruit du temps exécrable. La pluie devenait si intense qu’aucun des guerriers ne voyait à plus d’un mètre devant lui, rendant le combat impossible. Sword n’en pouvant plus il appela ses compagnons, Abel et Solo, haussant la voix pour se faire entendre malgré le torrent qui leur tombait sur la tête.

-"C’est inutile de continuer le combat dans ces conditions, cria-t-il, on n’y voit pas plus loin que la portée de nos épées ! Il faut qu’on aille se mettre à l’abri avant de se faire tuer dans notre folie ! "
Solo entendit raison et se rangea du côté de son partenaire. Il tourna sur lui pour essayer de se repérer, mais sans grand succès. Ne trouvant pas d’autre solution pour s’éclairer, Solo leva son épée haut vers le ciel, et un éclair vint frapper la lame au bout de quelques secondes. Abel eut le temps de voir la direction à suivre grâce à la lumière dégagée par la foudre qu’avait appelé Solo, et rejoint rapidement ses compagnons. Sword avait lui eut le temps de retrouver les escaliers, et prenant ses amis par les manches, les amena vers les marches. Solo jeta un coup d’œil en arrière pour essayer de trouver Psaro du regard, sans y parvenir : le guerrier de Nokturnus avait dû trouver un moyen de s’enfuir autrement. Les trois jeunes hommes s’engouffrèrent dans l’escalier et furent content de se retrouver à l’abri sous le sommet de la Tour. Tous les trois s’ébrouèrent comme des chiens mouillés, pour faire quitter l’eau de leurs cheveux, puis remirent leur épée dans leur fourreau, avant de se mettre en marche vers les étages inférieurs, pour regagner l’extérieur.

Ils avaient descendu sept étages déjà, quand une secousse ébranla la Tour entière. Ils prirent appuis sur les murs et les grilles les plus proches, protégeant leurs yeux des miettes de roche et de la poussière tombée du plafond pendant la secousse, quand une deuxième vague –plus intense que la première- réussi à les faire tomber au sol. Paniqué, ils se levèrent aussi vite que possible et coururent vers la sortie à toute vitesse, quand une paire de griffe énorme déchira le mur en face d’eux, et creusa un trou béant menant vers l’extérieur. Abel avança furtivement la tête pour essayer de voir ce qu’il se passait, quand un visage monstrueux se mit en face de l’ouverture, et le fixa avec un sourire malsain. La créature passa alors une main dans le trou, et arracha tous les étages au-dessus des trois guerriers, dégageant des tonnes de roches et d’acier formant pas moins de huit étages d’un seul coup. Ils purent constater l’énormité du monstre en face d’eux, quand ils comprirent que le visage qu’ils voyaient était au niveau de son ventre. La créature se pencha pour voire les guerriers -sa masse était telle qu’il les couvrait même de la pluie- et d’une voix grondante s’adressa à eux :

-"Je vous l’avais bien dis, humains : seul les plus fort peuvent survivre. Je me trompais lourdement. Seul LE plus fort DOIT survivre ! "
Solo reconnu le monstre, et comprit qu’il s’agissait de Psaro, transformé en une créature de plusieurs dizaines de mètres.

-"Psaro, cesse cette folie, cria le Zénithien en direction de son vielle ennemi. Tu perds tout ce qu’il te restait d’humanité en faisant ça ! "

-"Solo, je ne pense pas que restait humain soit ce qu’il veut au fond de lui, chuchota Sword à Solo. Regarde-le : il est devenu un monstre de son plaint grès ! "

-"Psaro ! Cria Abel, c’est la dernière fois que tu t’en prends à nous, sois en assuré. Tu es peut-être le plus fort, surement même, mais nous avons quelque chose qui te fait cruellement défaut ! "

Abel jeta un regard à ses camarades, qui comprirent son intention. Abel, Sword et Solo sortirent leurs épées d’un même mouvement, et firent face ensemble à Psaro, se préparant à bouger tandis que leur ennemi raclait l’étage où ils se trouvaient de sa main, qui se rapprochait de plus en plus d’eux…

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Les ruines fumantes au loin devenaient de plus en plus petites, au fur et à mesure que le groupe d’aventurier mené par Alefgard et Terry (les deux chefs de leur bande) s’éloignait d’elles. Ils avaient assurés à eux deux la défense de leur campement contre une invasion de Manikin quelques jours auparavant, mais leurs efforts n’avaient pas été suffisant : malheureusement plusieurs de leur camarades avaient été tué, pendant que ceux qui avaient orchestrés l’attaque, Zoma et ses comparses, avaient détruit leur camp pourtant fortifié, obligeant la troupe à reprendre le chemin du vagabondage une fois de plus. C’est sous la pluie battante qu’Alefgard avançait au-devant de ses amis, coupant de son épée et dégageant de son bouclier les lianes qui entravaient leur longue et pénible avancée à travers la jungle hostile. Terry formait l’arrière garde, il veillait à ce que tout le monde suive le pas, son épée ballottant dans son dos, et s’assurait que personne ne les suivait. Le temps maussade déteignait sur les braves qui avançaient, coûte que coûte, à la recherche d’un nouveau refuge pour se reposer. Ils marchaient depuis deux jours sous la pluie battante, et bien qu’Alefgard fût un guerrier charismatique sachant guider les autres, la fatigue était en train de prendre le dessus sur la volonté des autres à le suivre. Sentant la tension monter, Terry appela son compagnon à travers le déluge, et se fraya un chemin jusqu’à lui pour lui parler. Il lui fit comprendre que la grogne gagnait les autres, et qu’une halte, bien que dangereuse pour tout le monde, serait bénéfique pour le moral du groupe.

_"J’entends bien les soupirs de mécontentement Terry, lui répondit Alefgard l’air grave, mais comprend bien qu’on ne peut pas se permettre de se reposer. La zone grouille de Manikin, et les sbires du Chaos sont peut-être encore dans les parages, à nous chercher. "

_"Mais ça, c’est une menace qu’on peut gérer, qu’on sait gérer, Alefgard. Si nos amis en ont assez par contre, comment pourra-t-on les convaincre de rester avec nous, les persuader de ne pas partir chacun de leur côté ? Il y a deux maîtres de monstres parmi nos compagnons et contrairement à moi, ils ne savent pas se battre sans monstre, chose qui manque cruellement sur ce monde, souffla Terry à voix basse. On a aussi un explorateur de donjon, très utile pour vérifier les grottes et autres cavités, mais qui ne se bat presque jamais. Sans nous deux, sans vouloir paraître orgueilleux, ils n’auraient aucunes chances de survie ! "

Alefgard comprit le raisonnement de son ami, et bien qu’il répugne à faire ce genre de chose, il grimpa au sommet d’un gros rocher, surplombant ses compagnons, puis s’adressa à eux. Il les rassura tout d’abord, leur dit qu’il comprenait leur mauvaise humeur, leur fatigue, et qu’il la partageait, qu’il souhaitait lui aussi y mettre un terme. Le jeune homme retira son casque à corne, dévoilant une chevelure blonde ébouriffé, et très vite mouillée par la pluie, puis leur dit qu’il était dans la même situation qu’eux. Il les invita alors à arrêter de marcher sans but, de fuir leur ancien campement, et de chercher un endroit pour se poser, pour se reposer. Content de pouvoir souffler, les compagnons des deux héros semblèrent se radoucir, la plupart étant encore des jeunes adolescents ils se calmaient dès qu’ils avaient ce qu’ils voulaient, et se mirent vite à scruter à travers les bois pour trouver un endroit où dormir.

Pendant une longue demi-heure tous cherchèrent assidument un endroit où s’abriter, mais sans grand succès, jusqu’à ce qu’Arus, un jeune homme tout vêtu de vert, se mit à crier à travers les fougères qu’il venait de trouver une trappe, cachée entre les immenses racines d’un énorme arbre. Alefgard le rejoint le premier, courant entre les épaisses branches au sol et jette un coup d’œil sur la trappe. Il entreprit de l’ouvrir quand le reste de la troupe fût arrivé. La trappe menait vers un long tunnel souterrain, qui serpentait à travers les racines et semblait allait directement dans l’arbre. Fudumo, l’un des plus jeunes hommes du groupe, se porta volontaire pour explorer ce donjon :

-"Explorer les donjons c’est mon talent principal les gars, laissez-moi être utile un peu ! Celui-ci est loin d’être le plus effrayant de ceux que j’ai déjà parcouru en plus. "

-"Sois prudent petit, lui répondit Terry. Les donjons sont parfois traîtres. Tu es sur de ne pas vouloir que je t’accompagne ? "

-"Non, non, répondit Fudumo en secouant la tête. Si des Manikins débarquent, Alefgard sera bien content de t’avoir à ses côtés pour protéger les autres. Vous êtes les deux plus expérimenté du groupe, donc on ne peut pas se permettre de perdre l’un de vous comme ça. "

Constatant la maturité du garçon, Terry posa sa main sur son épaule, lui tandis une torche et lui souhaita bonne chance, avant de le voir s’enfoncer dans le gouffre et disparaître très vite dans un virage. Il se retourna vers ses compagnons, sourit avec un air qui se voulait rassurant et annonça qu’ils n’avaient plus qu’à attendre de ses nouvelles en se mettant à l’abri de la pluie battante.
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Les trois jeunes hommes sautèrent au dernier moment, évitant ainsi une baffe qui aurait fait véritablement très mal. Sword et Solo coururent après la main, et Solo réussit à s’accrocher dessus. Sword se retourna et courut vers Abel, qui lançait des sorts de feu sur Psaro pour distraire son attention du mieux qu’il pouvait. Sword l’accompagna en jetant des sorts de glace, les deux amis visant les yeux de leur ennemi. Solo se mit debout sur la main, essayant de trouver l’équilibre malgré les secousses incessantes, et s’avançait précautionneusement sur le membre géant. Il atteint l’avant-bras et s’accrocha sur une des aspérités que la transformation de Psaro en monstre avait causée, et s’assura une bonne prise. Il jeta un coup d’œil à ses amis, et frissonna en voyant la hauteur à laquelle il se trouvait. Par chance, Psaro était absorbé par les compagnons de Solo, qui évitèrent une nouvelle vague de la main gauche de leur ennemi, Sword essayant de donner un coup d’épée au passage. La nouvelle peau de Psaro était trop épaisse pour être entamé ainsi hélas, et ce dernier éclata de rire face à l’impuissance de ses adversaires.

Psaro ferma sa main droite pour donner un violent coup de poing sur le plancher de l’étage où ils se trouvaient, et Solo –accroché sur le bras droit- dû se cramponner de toutes ses forces pour ne pas se retrouver projeté au loin dans le mouvement. Il profita en revanche de l’angle que forma le coude de Psaro quand il donna le coup de poing pour sauter et s’accrocher à l’épine sur son épaule, se glissant dans l’angle mort de l’Exterminateur. Solo se mit debout sur son l’épaule, son épée rangée à sa ceinture, et s’accrocha à la corne que Psaro avait sur sa tête pour l’escalader. Au sol, Sword et Abel suivaient avec angoisse la dangereuse ascension de leur ami, tant et si bien qu’ils furent trop absorbé pour éviter le coup en ciseau que Psaro fit. Il ferma ses deux poings et les frappa aussi fort qu’il pût sur les côtés de la Tour, brisant à nouveau la roche comme du verre, et faisant s’effondrer l’étage sur lui-même. Abel et Sword essayèrent de se raccrocher à des pans de mur, pour ne pas se retrouver écraser sous des tonnes de pierres brisées, et réussirent in-extremis à s’en sortir. Tandis que Psaro, absorbé par sa soif de sang, oubliait de compter combien d’ennemi il combattait, Sword et Abel se laissèrent tomber sur les gravats imposants, et essayèrent de gagner les escaliers pour reprendre la descente de la Tour.

Solo réussi à grimper sur le sommet du crâne de Psaro, et se mit à cheval dessus, passant ses jambes derrières les cornes pour s’assurer une bonne prise. Il réfléchit alors à un moyen d’arrêter ce monstre, et se souvint de la foudre qu’il avait appelé : si les épées ne pouvait entamer l’épaisse cuirasse de peau de Psaro, la foudre elle pouvait le cuir de l’extérieur ! Il dégaina son épée, mais se retrouva projeté en avant quand Psaro s’accroupi et se pencha en avant pour regarder Abel et Sword, tout juste sorti de la Tour. Solo lâcha son épée pour rester accroché à se place, tandis que ses deux amis regardaient bouche-bée la scène qui se passait sous leurs yeux. Abel se ressaisit à temps pour récupérer l’arme de Solo, mais l’éclat luisant de celle-ci se fit se souvenir à Psaro l’existence du troisième membre. Il balaya les environs du regard, et comprit que Solo se trouvait sur lui. Il se releva avec furie, et essaya d’attraper le Zénithien, mais ses muscles hypertrophiés l’empêchaient de l’atteindre. Solo constata la précarité de sa situation, et se décida d’improviser : son épée était tombée, il devrait lancer le sort sans elle pour guider la foudre. Abel et Sword regardaient le combat titanesque, la silhouette immense de Psaro se découpant des nuages noirs au-dessus d’eux, éclairée seulement par le tonnerre qui grondait mais qui ne couvrait les mugissements du monstre. Le terrible spectacle se termina pourtant, quand la silhouette de Solo se découpa à son tour. Il leva les deux mains haut vers le ciel, hurla en même temps que le tonnerre gronda, et juste avant que l’éclair ne frappe le crâne de Psaro. La foudre invoquée frappa pendant de longues secondes la créature titanesque, qui tomba à genoux, les yeux mi-clos, avant de s’étaler de tout son long sur le sol. Solo resta accroché aux cornes de Psaro jusqu’au dernier moment, et sauta vers le sol, se rattrapant avec une roulade pour éviter de se rompre le cou, et atterrit juste devant ses camarades. Il se releva, récupéra son épée, les regarda puis leur sourit, avant de leur donner une accolade et de dire en rigolant :

-"Ce n’était pas si compliqué que ça finalement. Bon, on y va ? "

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Fudumo marchait depuis une vingtaine de minute à travers les corridors tortueux sous le sol et l’arbre, éclairé par la torche qu’il tenait au-dessus de sa tête. C’est en respirant l’air humide de ce donjon qu’il se rendit que cela lui avait manqué, et il était heureux d’arpenter à nouveau les galeries creusées par dieu sait qui. Il baissa la tête pour éviter une racine qui pendait du plafond de terre, et se retrouva à un carrefour. Il suça un doigt et le leva au-dessus de sa tête, puis se concentra pour voir dans quelle direction le courant d’air allait. Il se tourna vers la gauche, et emprunta le chemin qui devait le mener à la sortie d’un pas rapide, car sa torche commençait à s’épuiser. Fudumo commença à sentir la chaleur du feu se rapprocher de sa main, preuve qu’il serait bientôt dans le noir total faute de torche, et il se mit à courir le long du tunnel : il suivit chaque virage dans le sens qui lui paraissait être le bon, donnant un coup de couteau dans chaque racine qu’il voyait pour marquer son chemin. Il baissa à nouveau la tête pour éviter un morceau de roche qui dépassait du plafond, tourna à droite, donna un coup de couteau, puis à gauche, encore à gauche, à nouveau à droite, tout droit, puis à gauche encore, et se retrouva dans un cul de sac. Il lâcha sa torche presque morte, qui s’éteignit sur le sol, et laissa monter de la fumée qui se détachait dans l’obscurité. Fudumo colla son dos contre la paroi, et regarda la volute s’élever dans les airs, puis disparaître au niveau d’une grosse racine dans le plafond. Il réfléchit un moment, puis se dit tout haut :

-"La fumée ne disparaît pas comme ça sans laisser de traces… Il doit y avoir une ouverture là-haut ! "

Il sortit son couteau et le planta dans la terre compacte des murs, et s’en servit pour essayer d’atteindre le plafond, qu’il gratta de sa main valide. La terre lui tombait sur le visage, mais il continua en fermant les yeux, jusqu’à ce qu’il sente un filet de lumière chaude toucher son visage. Il dégagea la terre de son visage et ouvrit les yeux. Il passa sa main à travers le trou, et tira d’un coup sec pour faire tomber un gros morceau de terre, formant ainsi un trou assez large pour qu’il puisse y passer en entier. Il décrocha son couteau en se tenant accroché à une dalle de pierre, et tira de toutes ses forces sur son bras, pour se hisser au-dessus du trou. Il s’épousseta comme il put, puis regarda autour de lui, essayant de distinguer l’étrangeté des lieux : les murs semblaient être fait en bois vivants, pas en planche. Il leva la tête, et ne distingua pas le plafond, la lumière venait des quelques orifices étroits en hauteur, semblable aux trous dans lesquels certains animaux vivent.

Fudumo explora un peu l’étrange étage où il se trouvait, et trouva une torche inutilisée dans un coffre ouvert, qu’il préféra garder pour le chemin du retour. Il tendit l’oreille et n’entendit rien de suspect. Il retourna en courant vers le trou, et sauta dedans, alluma la torche et repéra facilement les entailles qu’il avait fait sur les racines du plafond. Il courut jusqu’à l’entrée de la trappe, et appela ses compagnons, contents d’avoir de ses nouvelles. Il leur détailla l’endroit où la trappe menait, et expliqua que c’était un endroit sûr. Alefgard et Terry firent passer les jeunes d’abord, puis descendirent à leur tour, le guerrier au casque à corne passant en dernier, prenant bien soin de fermer la trappe, après avoir mis des buisson dessus, de tel sorte que lorsque la trappe se scella, personne ne pourrait la voire. Ils suivirent l’explorateur en vitesse, et arrivèrent tous dans la pièce étrange que Fudumo avait légèrement exploré une dizaine de minute auparavant. Terry proposa de se séparer pour explorer plus facilement ce rez-de-chaussée, ce qu’Alefgard accepta de bon cœur.

Le guerrier en armure bleue avança seul dans les méandres de l’intérieur de l’arbre géant, et trouva plusieurs escaliers creusés à même la chair de la plante. Laissant l’exploration des étages supérieurs à plus tard, il choisit de regarder plutôt les différentes pièces sans porte qu’il trouvât. Dans l’une d’elle il trouva ce qui semblait être une salle de repas, tandis que la suivante ressemblait à une bibliothèque… Alefgard en déduit que des gens vivaient là, il y a longtemps. Les meubles, les murs, tout semblait indiquait que les lieux était déserts depuis des décennies, et que les habitants avaient dû quitter l’endroit au plus vite pour quelques obscures raisons.

De leur côtés, les quelques jeunes exploraient ensembles une partie de l’arbre. Fudumo, Gantz, Craps et Arus s’étaient vite serré les coudes à leur arrivée sur ce monde : étant des enfants, à peine adolescent, ils étaient souvent considéré non pas comme des poids morts, mais comme des jeunes sans défense et pire, sans ressources. Pourtant Fudumo l’explorateur de donjon se battait convenablement, et Arus se débrouillait très bien au glaive et à l’épée courte ; Gantz et Craps étaient quant à eux des Maîtres Monstres. Ces deux derniers étaient peut-être les plus fragiles du groupe, se reposant en temps normal sur des légions de monstres à leurs ordres –grâce à un anneau pour Craps et à un gant pour Gantz- ils étaient impuissants dans ce monde. Ils avaient bien essayé de contrôler des Manikins, mais ils semblaient en être incapables, la nature de ces créatures étant encore très mystérieuse. Pour compenser leur manque d’efficacité au combat, les deux jeunes hommes essayaient d’apprendre la magie, et commençait même à se débrouiller pas trop mal.

La petite troupe avançait dans les couloirs et explorait minutieusement chaque pièce, ne laissant rien échapper à leur vigilance. Ils finirent par retomber sur la bibliothèque qu’Alefgard avait trouvée et s’attardèrent sur les étagères, qui ne comptaient plus qu’une dizaine de livre jaunis par le temps. Gantz attrapa le premier qui lui tomba sous la main, pendant que ses amis en prenaient chacun un également, puis l’ouvrit sur une page au hasard avant de commencer à lire la page de droite :

« …his, malgré mes nombreuses mises en garde. Aucun ne m’a écouté, et voilà que je me retrouve seul survivant dans cet arbre désolé. J’aurai pu stopper l’invasion et la prolifération de ces damnées créatures cristallines s’ils m’avaient écouté, mais il a fallu que mes compagnons soient tous des imbéciles. L’Ange a éliminé son élève, Aquila, et Petros a disparu la nuit dernière, probablement emporté par la même créature qui rôde dans cet édifice végétal. Il ne reste plus beaucoup de temps avant la fin de notre ère de soi-disant héros. La Déesse devra en trouver de nouveaux pour les prochains combats, j’en ai peur. Notre héritage sera… »

Gantz tourna la page pour lire la suite, mais les pages suivantes étaient toutes vierges, mais il remarqua cependant que beaucoup de feuille avaient été arraché du livre. Il décida de garder son ouvrage pour en lire les pages précédentes plus tard, et demanda à ses amis ce qu’ils avaient trouvés. Arus n’avait rien découvert d’autre qu’un livre de menuiserie, Craps –rouge comme une tomate- un livre remplie d’histoires cochonnes, et Fudumo n’avait lu que des livres vierges mais dont la tranche annonçait le titre. Ils demandèrent à Gantz ce que lui avait trouvé, ce à quoi il répondit qu’il avait trouvé un livre sans importance mais dont l’histoire était intéressante. Ils regagnèrent la place centrale, et y trouvèrent Alefgard et Terry, qui avaient fini leurs explorations du rez-de-chaussée. Terry regarda les escaliers face à eux, qui menaient vers des étages non éclairés, et proposa de passer devant pour la suite de la découverte des lieux. Il avait en effet l’impression d’être déjà venu dans cet endroit étant enfant, mais ne parvenait pas à s’en souvenir clairement, et il espérait que cela lui reviendrait plus distinctement au fil de leur ascension. Le groupe monta alors les marches doucement, à la lumière des deux torches qu’ils avaient, dans ce qu’ils appelaient le Grand Rondin.


Chapitre 2


Solo, Sword et Abel quittèrent les ruines de la Tour ravagée par Psaro, laissant la dépouille fumante de leur ennemi derrière eux, avant de prendre la direction de la stèle de téléportation qui les avait amenés sur ce continent. La pluie avait cessé de tomber après la défaite du guerrier de Nokturnus, pour laisser place à une pleine lune éblouissante dans un ciel sans nuage. La marche du retour serait longue toutefois, puisque l’immense forêt devait être traversée avant d’arriver au pied du Mur Invisible.

Le petit groupe pénétra dans l’immensité végétale, et se fraya un chemin à coup d’épée à travers les lianes denses qui se dressaient devant eux. Chaque jour de nouvelles plantes semblaient pousser, rendant toute tentative d’identification de leur position impossible, ils devaient donc compter sur leur instinct. Par chance, la nuit les empêchait de voire des formes trompeuses, et ils avancèrent rapidement jusqu’à la clairière où Sword et Abel avaient trouvé Corvus, il y a plusieurs jours de cela. La lune éclairait cet endroit dégagé, et ressentant enfin les effets de la fatigue, le groupe décida de faire une pause dans la zone. Ils s’allongèrent et contemplèrent la lune pendant un moment, avant que Sword ne rompe le silence :

-"Vous pensez que les autres vont bien ? On ne sait pas si Maiyu, Daï et le p’tit ange sont arrivés à destination. "

-"J’ai toute confiance en Avis, malgré sa petite taille il est capable de prouesse au combat. Il m’a sauvé la vie plusieurs fois, avant même que notre groupe soit vraiment formé, répondit Solo. Si vos compagnons sont avec lui, ils ne craignent rien. "

-"Je ne demande qu’à te croire Solo, dit Sword en se tournant vers lui, mais peut-on vraiment garantir la sécurité de quelqu’un dans un monde en guerre ? "

Solo s’apprêta à répondre, mais n’en fit rien. Il savait que ce n’était pas le cas, mais ne pouvait le dire à haute voix. Il leva les yeux au ciel, et dit qu’il avait simplement foie en ses camarades, ne sachant que dire d’autre. Abel, resté silencieux jusque-là, demanda alors à Solo comment ils allaient rejoindre son groupe.

-"La stèle de téléportation. C’est elle qui nous y amènera, lui répondit-il. Il nous suffira de marcher dessus pour se retrouver instantanément au camp de mes amis. L’endroit est bien plus hospitalier que celui-ci."

Solo se tourna alors vers Abel et lui demanda de lui parler de l’endroit d’où il venait. Il ne connaissait pas grand-chose de l’histoire de ses camarades d’infortune après tout.

-"On était un groupe assez important à la base, mais beaucoup des nôtres sont mort pendant l’attaque d’une horde de Manikins, commandés par des soldats de Nokturnus. Yangus s’est interposé entre les Manikins et un groupe d’enfant, mais… Ils sont morts quand même. Sword, Daï, Maiyu et moi sommes les seuls à avoir survécu à l’attaque de notre campement, raconta Abel, avec un pincement au cœur. "

-"On a marché dans la forêt en fuyant les Manikins qui nous suivaient en trop grand nombre, pour pouvoir nous battre plus tard une fois nos forces retrouvées. Mais une tempête de neige a stoppé les Manikins et nous a permis de nous reposer pendant un temps. "

-"Je me souviens de cette tempête, dit Solo. Deux de mes compagnons étaient partis enquêter sur ce phénomène justement. "

-"Et le lendemain elle avait disparue. Heureusement d’ailleurs, sinon nous aurions finit en surgelés. On a repris la route le lendemain, pour garder une distance convenable avec les Manikins, et on est tombé sur la clairière où nous sommes actuellement, où on a trouvé le type ailé, Corvus, qui s’est avéré être un agent de Nokturnus infiltré… Mais au fait, comment est-ce que vous nous avez trouvés d’ailleurs ? "

Solo se tourna vers Abel pour lui répondre. Il lui raconta qu’en revenant d’une exploration il y a quelques jours, ils avaient vu un homme tomber du ciel dans la forêt, et qu’ils avaient décidé de partir voire ce que c’était le lendemain.

-"Je vois, repris Abel. La suite tu la connais déjà : on s’est retrouvé piégé dans la Tour, et au moment où on allait se faire zigouiller, vous êtes arrivés. "

Un bruissement dans les arbustes au loin se fit entendre dans le silence qui suivit l’histoire contée par Abel. Sword tendit l’oreille, mais c’est Solo qui entendit les bruits suivant. Branches qui se cassent, feuilles et lianes qu’on écrase, sol martelé d’un pas réguliers, comme une armée en marche. Le Zénithien se releva, légèrement inquiet, et demanda à ses camarades ce qu’il était advenu des nombreux Manikins qui les poursuivaient dans leur histoire.

-"Ils sont tous repartis d’où ils venaient… J’imagine, répondit Abel avec hésitation. On n’a pas vraiment pensé à regarder derrière nous sur le coup. "

-"On n’a surtout pas eu l’occasion de vérifier ça, reprit Sword, qui c’était levé lui aussi. Mais je ne pense pas qu’ils seraient restés dans un endroit sans personne qui passe par là. A moins que…"

Les trois guerriers pensèrent immédiatement à leurs compagnons, qui étaient justement passé par cette forêt il y a peu de temps, et un vent de panique sembla souffler autour d’eux. Ils sortirent leurs épées de leurs fourreaux, et se tournèrent dans tous les sens pour voir de quelle direction provenait les bruits et pour en identifier les responsables au plus vite, quand surgit une véritable légion de Manikins assoiffée de combat, et de sang. Les trois guerriers furent rapidement encerclés, mais réussirent à se frayer un chemin à coup d’épée et de sort dans les rangs ennemis. Ils détalèrent droit devant eux, fuyant cette masse compacte de cristaux humanoïde vivant, courant aussi vite qu’ils pouvaient vers leur seul salut en tête : la stèle.

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Alefgard s’empara d’une des torches et posa un pied sur la première marche de l’escalier principal, suivit de près par les jeunes –Gantz, Craps, Fudumo et Arus-, pendant que Terry fermait la marche, assurant leurs arrières. Le héros en armure avançait d’un pas décidé et arriva bientôt au premier palier, faisant signe aux autres qu’ils pouvaient monter sans crainte jusqu’à ce niveau. Le palier se séparait en deux escaliers qui partaient en boucle pour se rejoindre au premier étage, mais Alefgard soupçonnait l’un des deux escaliers d’être piégé. Il demanda à Fudumo de les examiner avec attention, pour voir s’il décelait le moindre indice indiquant au groupe lequel il devait emprunter. Le jeune garçon s’attela à la tâche avec précision et fût heureux de constater qu’il n’y avait pas le moindre piège, laissant le héros corné libre de s’aventurer à pas feutrés sur l’escalier de gauche, pendant que Terry prenait celui de droite. Les jeunes se séparèrent pour suivre chacun l’un ou l’autre des meneurs, et tous se retrouvèrent au premier étage, indemne.

Les guerriers se séparèrent à nouveaux pour explorer ce nouvel étage, les jeunes partant avec entrain dans les pièces les plus proches, espérant trouver quelques objets intéressant. Gantz cependant, trop impatient pour attendre de lire le livre qu’il avait découvert, se mit à l’écart des autres, assit contre la rambarde et se mit à lire la première page du livre. Ses yeux, comme aspirés par le livre, ne pouvaient plus s’en défaire.

« Je m’appelle Ortega, je suis l’un des quelques guerriers invoqués sur ce monde pour combattre les forces de Nokturnus, et ceci sera mon journal, dans lequel je relaterai tout ce qui se passe, afin de ne rien oublier des événements que j’aurai vécu.
Je n’ai pas eu le temps de reprendre ma plume depuis quelques jours, notre groupe s’étant séparé un matin. Un de nos alliés requiert notre attention pour éliminer son ennemi : la guerre est presque terminée, et seul la mort des derniers guerriers ennemi nous permettra à moi et à mes compagnons de retourner chacun dans notre monde. La Déesse, bénit-soit-elle, nous a assuré que notre foyer sera là tel que l’on la laissé en étant appelé sur ce monde, construit des fragments de différents mondes. Petros, Claymore, Corvus et moi sommes donc le groupe chargé d’éliminer les ennemis restant. Je prie pour que cela soit rapidement terminé : les nombreux combats que j’ai faits m’ont permis de me souvenir qu’un fils m’attend chez moi.
»

Gantz continua de lire page après page, dévorant les mots les uns après les autres, ne sachant quoi penser du contenu de ce livre. Etait-ce les frasques d’un ivrogne qui imaginait une histoire intéressante sur son monde d’origine, et dont le livre avait été emporté sur ce monde ? Ou bien était-ce réellement un guerrier de la Déesse qui s’était mis en quête de tout consigner ? Les informations qu’il décrivait seraient alors des plus précieuses. Gantz souhaita avoir la possibilité de savoir si ce livre était authentique, pour pouvoir faire part de ce qu’il contenait à ses amis. C’est alors qu’une voix dans son oreille se fit entendre, une voix de femme, douce et paisible, apaisant à chaque mot le guerrier troublé.

-"Gantz, jeune héros, fit la voix, pourquoi cette inquiétude dans ton esprit et ton cœur ? "

Gantz se retourna pour voire qui lui parlait mais ne vit personne. Il ferma les yeux pour tenter de visualiser la femme qui lui parlait, et fut surprit par la clarté éblouissante qu’il perçut en fermant ses paupières. Il articula faiblement, s’adressant à la femme :

-"Déesse, est-ce vous ? "

Gantz eut pour seule réponse une tiède chaleur sur son épaule, et un murmure dans l’oreille, lui répondant « oui, mon agneau ». Le jeune homme se leva brusquement pour se montrer digne de parler à celle qui l’avait amené sur ce monde pour faire la guerre. Il remarqua Alefgard qui s’approchait, mais en regardant de plus près il s’aperçut que l’homme était comme figé, le regard dans le vide, et Gantz comprit que le temps s’était arrêté. Il retourna à sa place, impressionné, et parla à voix haute à la Déesse, lui demandant avant tout ce qu’était ce livre.

-"Il s’agit d’un ouvrage écrit par un grand héros mon enfant. Son nom était Ortega. Il mena de nombreuses batailles sur son monde, mais finit par périr des mains d’un monstre terrible. "

-"Ce n’est pas ce que je veux savoir Déesse, répondit timidement le jeune homme. Ce livre, où a-t-il été écrit ? Ortega parle de vous et de Nokturnus dedans, est-il un de vos guerriers ? "

-"Gantz, fit la Déesse d’une voix impassible, toutes les réponses ne peuvent être dites hélas. Apprend juste que Nokturnus est un démon puissant, capable de voyager entre les mondes et les dimensions. Sa présence sur le monde d’Ortega fut donc possible, mon enfant, finit-elle, et voyant que Gantz allait lui poser d’autres questions, elle prit les devants. Jeune homme, reprit-elle, mon temps ici, à te parler, est une grâce et un privilège rare. Je suis votre déesse et me dois de veiller sur vous, il est vrai, mais beaucoup d’autre combat m’attendent, aussi suis-je contrainte de me retirer, pour l’heure. "

Gantz voulut poser un millier d’autre question, mais il sentit la présence s’éloigner avant de disparaître complètement. Il regarda Alefgard, qui reprit sa marche au bout de quelques secondes, comme si rien ne s’était passé. Il fut surprit de voire Gantz au milieu du couloir, et lui demanda ce qu’il faisait seul, ce à quoi Gantz ne sut que répondre. Le garçon cacha le livre dans son dos, et se dandina sur ses pieds, en bafouillant une excuse. Alefgard sourit face à la gêne du jeune guerrier face à lui, et lui dit de vite rejoindre ses compagnons, puis regarda Gantz courir vers le bruit que faisaient ses jeunes camarades. Cependant, une feuille du livre se détacha pendant que le garçon courait et vint voler vers Alefgard, qui la ramassa, surprit. Il jeta un coup d’œil intrigué sur le texte, et stupéfait, il sortit les feuilles volantes qu’il avait lui-même trouvé avec Terry il y a longtemps de cela, constatant que l’écriture était la même. Alefgard relut ses propres feuilles, qui prenaient soudain un tout autre sens : ce qu’il pensait être des pages d’un livre perdue, était en réalité la clef de leur salut à tous.

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Les trois guerriers couraient à en perdre haleine sans s’arrêter, cherchant à distancer les Manikins le plus vite possible, sans savoir s’ils les suivaient toujours, ne pouvant prendre le temps de se retourner pour vérifier. Par chance Solo se souvint du chemin par cœur, l’adrénaline lui faisant retrouver les sentiers d’instinct, et il guida ses compagnons sur la bonne voie. Ils sortirent de la forêt après une course effrénée qui leur parut n’avoir duré qu’une dizaine de minute, mais ne purent s’arrêter pour reprendre leur souffle, car déjà les Manikins sortaient des buissons en trombe, brisant les arbres devant eux, telle une marée inhumaine… Abel demanda à Solo dans quelle direction se trouvait la stèle, leur seul et unique espoir de s’en sortir, et Solo pointa la direction du doigt, avant de reprendre la course pour la vie.

Les Manikins gagnaient le terrain, grignotant centimètre après centimètre, se rapprochant inexorablement des guerriers toujours devant eux. Solo et Sword jetaient des sorts par-dessus leurs épaules, espérant toucher ou ralentir quelques-uns de leurs ennemis, ce qui ne manquait jamais d’arriver, tant leur nombre était important. Un Manikin touché par un sort de glace tombait et entrainait une dizaine de ses semblables avec lui dans sa chute, mais était immédiatement remplacé par une nouvelle vingtaine des monstres cristallins, toujours plus féroce, toujours plus près. Abel regardait droit devant lui, et poussa un cri de bonheur quand il vit enfin la stèle, leur porte de secours, à quelques dizaines de mètre. Les trois guerriers donnèrent un puissant coup d’accélérateur, sentant leur cœur battre la chamade comme s’il allait exploser dans leur poitrine. Les mètres restant furent vite engloutis par tout le monde, guerriers et Manikins, et déjà les derniers tendaient leurs mains pour attraper les héros et les écharper. Sword fut le premier à bondir sur la stèle, disparaissant aussitôt dans un éclair bleuté. Abel vit son ami disparaître, et une boule au ventre, sauta à son tour, disparaissant lui aussi dans un éclair d’une lumière éblouissante. Solo, qui courait moins vite que ses amis pour les laisser passer en premier, sentit alors la main d’un des Manikins lui attraper l’épaule, et le faire dévier de sa course. Dans son élan il chercha à retrouver son équilibre mais il trébucha et tomba à terre, roulant sur le sol en tonneau, poursuivit par tous ses ennemis. Certains marchèrent sur la stèle, mais aucun d’eux ne pouvaient être téléporté, de par leur nature non-organique et maléfique. Solo essaya de se relever, mais le pied d’un des monstres le cloua au sol en lui marchant dessus. Les mèches de cheveux vertes lui tombaient sur le visage, pendant qu’il voyait le même Manikin lever son sabre haut dans le ciel, et l’abattre à la vitesse de l’éclair…

Les téléportations habituelles se faisaient entre deux stèles, reliées magiquement l’une à l’autre, et le voyage se faisait quasi-instantanément. Ce que Solo ignorait en parlant de cette échappatoire à ses compagnons d’infortune, était que la stèle d’arrivée n’existait plus, détruite pendant l’attaque de Zoma, Vearn et du Lordragon sur le camp de ses amis. Le résultat fut pour le moins inattendu : Sword et Abel, ignorant tout de ce fait, se retrouvèrent projetés à une vitesse vertigineuse vers un autre point d’attache. Les deux guerriers appartenaient à la Lumière, et se retrouvèrent appelés vers la plus proche concentration de Lumière existante. Le destin –ou l’intervention de la Déesse- voulu que cette concentration la plus proche fût celle que Solo souhaitait justement revoir : le groupe mené par Roto.

Le dit groupe avait fui son ancien campement après sa complète destruction qui avait entraîné la mort de Somnia et de Maiyu, deux guerriers de la Déesse. Avis volait à la cime des arbres pour voire au loin et assurait une vision global de l’environnement au groupe, pendant que Roto et Daï ouvraient la marche. Laurasia, encore atteint par la mort de son plus proche ami, marchait derrière accompagné par Eight qui partageait sa peine. Le groupe avait marché depuis le petit matin, et les ruines étaient déjà à plusieurs kilomètres derrière eux, ne laissant plus que des plaines à perte de vue comme seul paysage. Le soleil commençait à baisser et la visibilité diminuant de fait, Avis ne voyait pas plus loin que ses amis. Il quitta les cieux et piqua vers le sol, atterrissant juste derrière le groupe de tête, qui le remercia d’avoir veillé sur eux pendant tout le jour. La région semblait vide de Manikin, et tous décidèrent donc de s’arrêter là pour l’instant, afin de monter un bivouac et de reprendre des forces pour le lendemain. Le groupe s’installa à la lisière des bois, et regarda silencieusement la lune s’élever dans le ciel, dépassant les constellations d’Orion, et d’Aquila, avant qu’elle ne les éclaire d’une lumière blafarde, de plus en plus forte. Daï plissa alors yeux quand il crût distinguer quelque chose qui s’approchait d’eux dans la lumière, mais avant qu’il ne pût identifier clairement de quoi il s’agissait, un éclair éblouissant frappa le sol devant les guerriers, provoquant un vacarme assourdissant, avant que la lumière ne disparaisse dans un bruit de succion, laissant deux corps fumants derrière elle. Roto se leva d’un bond, dégainant son épée et la pointant vers les deux formes.

-"Qui vive, demanda le farouche guerrier d’un air inquisiteur. Qui êtes-vous ? "

Daï s’approcha un peu quand il vit les formes remuer, et courut vers elles quand il les entendit grogner d’une manière qui ne laissait aucun doute :

- "Sword ! Abel !, s’écria Daï, heureux de retrouver ses deux amis. Comment avez-vous fait ? "

Les deux guerriers téléportés mirent une bonne heure avant d’être en état de parler convenablement, mais la fatigue avait quitté le groupe qui attendit patiemment. Au clair de la lune, tous narrèrent leurs aventures, de la défaite de Psaro à la mort de Maiyu et Somnia. Étonnement, personne ne fit mention de Solo, comme si le guerrier n’avait jamais été présent avec les deux guerriers, qui semblaient l’avoir purement et simplement oublié…

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Alefgard regarda Gantz rejoindre ses amis, puis se retourna, troublé par la lecture de la feuille qu’il venait de ramasser. Il ne savait quoi faire des informations et des idées qui lui traversaient l’esprit, et en désespoir de cause, il rejoint Terry pour lui faire part de son trouble. Terry l’écouta parler attentivement pendant des dizaines de minutes, avant de lui couper la parole :

-"Ce ne sont que des suppositions mon ami, rien n’est sure dans ce que tu avances. Ecoute Alefgard, je ne remettrai jamais ton jugement en question, ni même ta loyauté envers la Déesse, mais prend garde à ce que tu dis. D’autres que moi pourraient penser que tu passes à l’ennemi, finit par chuchoter Terry, comme s’il craignait que les murs l’entendent."

Alefgard le remercia, et regarda le rayon de lumière qui éclairait la pièce disparaître au fur et à mesure que la nuit tombait. Il quitta la compagnie de son ami, et voyant de la lumière dans la pièce où les jeunes dormaient, il s’en approcha. Il savait qu’il avait raison, et le livre de Gantz était la seule preuve dont il avait besoin.

« …les combats contre ces soldats ennemis s’éternisent : ce qui devait être un simple coup de main envers un camarade est devenue une course contre la montre. Des ennemis que l’on pensait éliminés sont de retour sur le monde des vivants, et semble plus fort qu’avant, comme si quelques démons les avaient rendu plus fort. Kill-Vearn, Baramos et Meurtor semblent commandé par un être d’une malfaisance sans pareille : Nimzo. Des nouvelles tendent à croire que Psaro nous a trahis après une confrontation face à ce même Nimzo. Il a dût jouer avec son esprit, mais ce qui est sure, c’est que le retour chez nous n’est plus à l’ordre du jour. Nous, soldats de la Déesse, sommes victorieux depuis les premiers affrontements, mais la balance est en train de pencher en notre défaveur j’en ai bien peur. Je ne sais pas combien de temps nous tiendrons à ce ryt… »

Un bruit de pas dans un couloir extirpa Gantz de sa lecture. Il ferma son livre prestement, et le cacha sous son sac de voyage, quand il vit l’ombre d’Alefgard dans l’encadrement de la porte. Il s’assit sur son bivouac et regarda le guerrier avec étonnement, et lui demanda ce qu’il se passait. Alefgard s’approcha de Gantz en silence, et lui demanda de lui donner le livre qu’il lisait, après lui avoir dit qu’il l’avait vu plus tôt dans la journée. Gantz hésita mais finit par remettre le journal au héros, sa foi envers lui était trop grande pour qu’il lui refuse cette demande. Alefgard le remercia du fond du cœur, et partit consulter le livre immédiatement et pendant de longues heures après avoir été rejoint par Terry. Ils réussirent à replacer la plupart de feuilles volantes et le contenu devint aussi limpide que terrible : la guerre qu’il menait ne serait pas la dernière, tout comme elle n’était pas la première. Terry regarda Alefgard, l’air sombre, et lui dit qu’ils devraient dormir, prendre du repos pour mieux y réfléchir le lendemain. Et tandis que les deux guerriers quittaient la pièce la mine basse, ni l’un ni l’autre ne vire la lumière bleutée qui traversa l’un des trous au sommet du Grand Rondin, et qui vint déposer un corps inanimé, figé dans le temps, aux pieds des escaliers du rez-de-chaussée.


Chapitre 3

Lorsque le soleil pointa le bout de ses rayons, le groupe se leva plus heureux que la veille grâce à la présence réconfortante des deux amis de Daï dans leur rang. Roto demanda l’attention de tout le monde, afin d’organiser les nouvelles directives de chacun, avec l’aval de Daï : la nouvelle priorité serait de trouver un nouvel endroit où les guerriers pourraient se reposer, un nouveau quartier général pour organiser les raids et les missions suivantes. Le groupe salua cette décision unanimement et se mit en marche pour trouver l’endroit qui serait le mieux apte à les protéger des dangers de ce monde. Tous convinrent qu’un simple édifice du même style que les maisons qu’ils avaient ne serait pas suffisant, l’idéal serait de trouver une place forte, un véritable bunker, mais personne dans le groupe n’avait de souvenir d’une telle chose sur aucun de leur monde d’origine. Avis prit les airs et monta haut dans le ciel, scrutant les horizons aussi loin qu’il pouvait, mais ne vit rien sur les dizaines, les centaines de kilomètres qui s’étalaient devant lui. Il regagna la terre ferme et annonça à ses amis sa bien triste nouvelle : rien dans les environs, ni même au-delà, ne conviendrait à leurs attentes. Roto sembla réfléchir un moment : ils n’auraient jamais le temps ni l’envie de construire eux-mêmes un tel abri, et de toutes manières les Manikins ou les guerriers de Nokturnus les auraient trouvés avant qu’ils ne l’achèvent. Il ne leur restait plus qu’à passer à une autre étape, avant de reprendre la recherche d’un bastion, et la chose suivante était de trouver un endroit où manger et boire, se ravitailler, car les réserves qu’ils avaient emmené avec eux se faisaient de plus en plus maigre. Ils avancèrent tout le jour, et même à la lueur des étoiles et de la lune ils continuèrent à avancer, mut par une volonté nouvelle de s’en sortir. Avis planait au-dessus de ses compagnons, et regardait le ciel étoilé, comptant et nommant les constellations qu’il reconnaissait : il voyait Sirius à droite de la lune, Apodis tout à côté d’Aquila juste au-dessus d’Orion… Mais en regardant plus intensément, ce n’était pas la constellation d’Orion qui se trouvait à sa place. Avis regagna le sol en vitesse, et demanda au groupe de s’arrêter un instant. Roto lui demanda ce qu’il se passait, et quand Avis lui dit qu’une constellation n’était plus à sa place, il lui dit que l’étude des étoiles n’était pas leur priorité numéro une.

-"Je suis une Sentinelle les gars, c’est mon boulot de veiller à ce que tout soit toujours en ordres, sur terre comme dans les cieux, et je vous dis que même le ciel part en vrille, dit Avis entre l’exaspération et la colère. "

-"Le monde sur lequel on marche est fait de fragment de nos mondes respectifs, il y a des chances pour que le ciel soit de-même, lui répondit Laurasia. "

Abel et Roto acquiescèrent en signe d’approbation. Les propos de Laurasia étaient plus que logique et faisaient sens pour eux, comme pour le reste du groupe.

-"Orion était dans le ciel pourtant il n’y a pas si longtemps que ça, juste à la place qu’elle avait d’habitude. Avant que Laurasia ne rejoigne le groupe, je me souviens encore l’avoir vu briller comme jamais auparavant, continua Avis, qui n’en voulais pas démordre. "

-"Et qu’est-ce que ça changerait en soit, qu’une constellation se fasse la mal ? Elle a quelque chose de particulier ?, demanda Daï étonné de voir Avis autant impliqué dans l’astronomie. "

Avis prit alors le temps de leur expliqué la légende de la constellation d’Orion : dans son monde d’origine, Orion était un moyen de transport plus rapide que n’importe quel autre moyen de locomotion, et il permettait de rejoindre un refuge dans le ciel. Du moins c’est ce dont il se souvenait, sa mémoire, comme celle de tous ses compagnons, ayant été tronquée lors de son invocation sur cet agglomérat de mondes. Le groupe se mit à réfléchir ensemble : dans un univers où les monstres, la magie et les dieux existaient, une légende pouvait bien avoir une part de vérité après tout. Et un refuge dans les cieux pourrait être un endroit idéal pour éviter les assauts des Manikins et de la plupart des guerriers adverses. Sword demanda à Avis comment l’Orion venait à ceux qui en avait besoin dans la légende, s’il fallait l’appeler ou lui faire une offrande, ou quoi que ce soit d’autre, ce à quoi le Célestellien répondit qu’il ne fallait que prier la Déesse de bien vouloir l’amener, et prier l’Orion lui-même de bien vouloir venir les chercher.

Le groupe prépara l’endroit, de petits feux allumés par-ci et par-là servaient pour éclairer la grande étendue autour d’eux car le groupe s’était éloigné des bois pour se placer dans un champ couvert d’herbes basses. Certains s’assirent pour prier la Déesse, tandis que d’autre -Avis, Laurasia, et Sword- priaient l’Orion de descendre vers eux. Ils prièrent, et prièrent encore pendant de longues minutes, en silence, lorsqu’une légère brise vint caresser leur douce espérance, faisant danser les flammes de leurs feux en rythme. Avis se tut pendant un moment, ouvrant un œil pour voir ce qu’il se passait, puis invita d’un geste de la main ses compagnons à continuer de prier. La brise reprit de plus belle, devenant un vent, puis une bourrasque, avant de devenir une véritable tempête, soufflant les feux et les éteignant comme s’il s’agissait de grosses bougies. Les guerriers cessèrent de prier, et virent deux grosses étoiles foncer vers eux, haut dans le ciel, accompagnées d’un bruit métallique strident. Avis tendis l’oreille et sut qu’ils avaient été entendu par la Déesse et par l’Orion. Les deux étoiles se rapprochèrent l’une de l’autre, avant d’éblouir les guerriers de mille feux, puis de tourner vers la droite, faisant un tour complet dans les cieux, et dévoilant dans le procédé une carlingue dorée brillante, mais de toute évidence négligée, comme laissée à l’abandon pendant des dizaines d’années. Le train descendit des cieux et s’arrêta juste devant les guerriers de la Déesses, bouche bée. Avis s’approcha alors du train, ouvrit la portière qui se trouvait devant lui, et annonça d’une voix fanfaronnante :

-"Le train en direction de l’Observatoire partira d’ici deux minutes, merci de faire confiance à notre compagnie, et bienvenue à bord de l’Orion Expresse ! "

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Alefgard se leva dès les premières lueurs de l’aube, avec un air maussade dût à sa très mauvaise nuit : il n’avait pas beaucoup dormit à cause de sa discussion de la veille au soir avec Terry. Leurs découvertes dans le journal étaient graves, et fondées cette fois-ci, et il ne se savait pas quoi faire, ni qu’elle était la bonne décision à prendre. Ce journal était la preuve qu’il y avait eu d’autres guerres entre la Déesse et Nokturnus, avec d’autres soldats dans les deux camps. L’auteur, Ortega, avait parlé de deux Dragons Célestes, frères jumeaux, qui d’après lui, serviraient de « purificateurs » dans les deux équipes une fois la guerre finit, et que la mémoire revenait plus vite aux guerriers qui étaient en vie lors de la bataille précédente. Alefgard avait vite compris que pour gagner, la Déesse devrait infuser une partie de sa propre essence dans certains guerriers : si elle donnait un dixième de sa force vitale, sa force divine, dans un de ses soldats, alors celui-ci aurait une chance bien plus grande de vaincre ses ennemis. Le problème était que peu de guerriers avaient malgré tout une chance de vivre assez longtemps pour en recevoir… Alefgard méditait sur ses sombres pensées, quand une clameur le tira de sa réflexion. Il se leva précipitamment, heureux d’avoir une excuse pour penser à autre chose, et courut en direction de brouhaha général. Craps s’était levé tôt pour explorer le rez-de-chaussée et voire s’il n’y avait pas à manger en bas, et avait découvert un homme aux cheveux verts étendu sur le sol. Craps pensait qu’il était mort, mais dans un grognement inaudible, il avait réussi à lui attraper la jambe, faisant pousser un cri de surprise au jeune homme.

Terry, déjà sur place, avait libéré Craps de l’emprise de l’homme, et avait aidé ce dernier à s’asseoir, avant de lui demander son nom. L’homme, qui n’était autre que Solo, lui expliqua avec difficulté sa situation précaire, avec les Manikins qui l’entourait. Arus, assit près de lui, l’écoutait attentivement, et lui posait de nouvelles questions sans cesse, heureux de savoir qu’il existait encore d’autres groupes de combattant.

-"Je croyais qu’on était les derniers tu vois ?, s’écriait le jeune homme plein d’énergie. Mais savoir qu’il y en a d’autres, c’est simplement grandiose ! "

-"Vous dites que vous étiez une dizaine environ ? C’est plus grand que notre propre groupe, confessa Terry, avant de regarder Alefgard descendre les escaliers. Je suppose qu’on va te garder avec nous pendant un bout de temps, puisque ton moyen de transport miraculeux ne pouvait servir qu’une fois. "

-"M-merci à vous tous, articula Solo, encore endolorie. Me feriez-vous les présentations avec les membres de votre groupe ? "

-"Celui avec le casque à cornes, c’est Alefgard, notre chef, annonça Arus, tout content de pouvoir enseigner quelques choses à une grande personne. Celui avec le turban bleu c’est Terry, le second en chef. Après celui en rouge c’est Craps, le premier en bleu là, à gauche c’est Fudumo, le deuxième c’est Gantz, et moi c’est Arus. Ravis de faire ta connaissance ! "

Solo fut transporté dans une des chambres à l’étage afin de le laisser se reposer et récupérer de ses blessures, pendant que les jeunes entretenaient un feu dans une cheminée improvisée, laissant une épaisse fumée sortir par l’une des ouvertures de l’arbre géant. Les deux adultes du groupe, Terry et Alefgard, profitèrent de ce moment de répit pour discuter de la suite de leur plan. Tous deux avaient convenu qu’il y avait eu d’autres guerres par le passé, et qu’il y en aurait d’autres dans l’avenir. Ils étaient également sure que les guerriers étaient ramenés d’une guerre à l’autre, sous certaines conditions, puisque qu’Ortega disait dans son journal qu’il se souvenait avoir participé à au moins trois guerres. Le point où tout avait basculé dans l’équilibre, était l’arrivée des Manikins : s’ils devaient faire quelque chose pour renverser le cours de cette guerre, c’était donc d’empêcher la prolifération de ces maudites créatures. Il ne leur restait plus qu’à trouver comment. Terry supposait qu’ils devaient sortir de quelque part, qu’il devait y avoir une espèce de nid d’où ils naissaient et qu’il fallait donc écraser tous les œufs. Alefgard lui, pensait autrement : il avait eu le temps d’observer plusieurs spécimens de Manikin, et à chaque fois il avait eu l’impression de regarder un guerrier qu’il connaissait. Un Manikins ressemblait tantôt à Terry, tantôt à lui-même, et maintenant qu’il avait rencontré Solo il savait que certains des Manikins lui ressemblait également. Il raconta cela à Terry qui l’écouta, surprit.

Gantz était sorti de la chambre, en prétextant aller chercher des couvertures pour Solo, et s’était avancé dans le couloir du premier étages pour écouter la conversation des deux adultes. Lui-même avait commencé à se poser des questions après avoir lu le journal d’Ortega, et l’apparition de la Déesse ne l’avait pas vraiment aidé à cesser de se poser des questions, bien au contraire. Aussi était-ce d’une oreille attentive qu’il écoutait la discussion, et aussitôt son imagination bouillonnât. N’en pouvant plus, il décida de descendre les escaliers, surprenant Alefgard et Terry qui se turent immédiatement. Gantz raconta à Terry que c’était Alefgard qui lui avait pris le journal afin de l’étudier, mais qu’il en avait lu suffisamment pour avoir compris la véritable nature de la guerre entre Nokturnus et la Déesse. Le jeune garçon demanda alors à ses deux compères, ce qu’ils comptaient faire, quelle serait leur manœuvre d’action.

-"Il est évident que certains d’entre nous disparaîtront une fois cette guerre terminé. J’imagine que seuls ceux qui seront digne de la Lumière, ou de la Déesse elle-même seront rappelés au combat, dit Terry d’une voix grave. "

-"Ou plus simplement ceux qui meurt d’épuisement, ou qui se font éliminer par les Manikins, continua Alefgard. J’en suis sure, ces créatures ont le pouvoir d’éliminer définitivement les guerriers de la guerre. "

-"Ce qui signifie, reprit Gantz, en suivant votre logique, que si nos camarades venaient à être frappés par nos lames… Nous perdrions les faveurs de la Déesse, mais nous leur assurerions une réincarnation pour la prochaine guerre, non ? "

Terry et Alefgard se regardèrent un instant, aucun d’eux n’avait voulu utiliser des termes si crûe, mais l’idée était exactement la même. Devant le silence des deux hommes, Gantz comprit qu’il avait vu juste, et soupira profondément. Il demanda à ses deux amis adultes qui seraient ceux qui devraient être frappés par les leurs, mais eux-mêmes ne le savaient pas. Terry avança tout de même, en disant que ce devrait être les plus droit, les plus justes, ceux qui s’opposeraient à leur plan, et les deux autres approuvèrent. Gantz remonta à l’étage, laissant les grands en bas préparer les activités de la journée comme si rien ne s’était passé, et retrouva Solo, assit dans son lit en train de plaisanter avec Arus, Craps et Fudumo. Il les regarda un long moment, pensant que chacun d’entre eux pourraient bientôt être éliminé non pas par l’un des guerriers de Nokturnus, ni même par un Manikins, mais par un ami, un allié, et frémit à cette pensée. Il savait que c’était un mal nécessaire mais qui, dans cette assemblée, penserait la même chose ?

Arus remarqua Gantz dans le coin de la porte et s’approcha de lui quand il vit qu’il était inquiet. Il passa un bras sur les épaules de son ami, et lui demanda ce qui n’allait pas. Gantz lui répondit qu’il avait simplement besoin de réfléchir à quelque chose, et Arus n’insista pas. Il quitta la pièce, laissant Arus avec les autres, et partit en bas pour trouver Alefgard. Il l’appela en chuchotant, mais n’entendit aucune réponse. Étonné, Gantz continua plus bas, et regarda dans les pièces du rez-de-chaussée les unes après les autres, mais ne le trouvant nulle part il décida de vérifier les pièces de l’étage, quand il entendit un raclement venant du sol sous ses pieds. Il se mit à quatre pattes, décidément très intrigué, et constata que le raclement devenait de plus en plus fort. Il se releva un peu, inquiet, quand il vit un des pavés qui formaient le sol se mettre à bouger comme si on le tirait par-dessous, avant de le voir tomber dans la galerie souterraine. Gantz s’approcha doucement du trou dans le sol, ses yeux s’habituant à l’obscurité rapidement, quand un visage presque collé au sien se dessina dans l’ombre.

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Daï, accoudé à la fenêtre du train volant, ne croyait toujours pas à ce qu’il vivait, ni ne voyait. Cela faisait plus d’une heure qu’ils filaient tous dans le ciel à bord de l’Orion Express, et ce n’était que maintenant qu’ils se rendaient tous compte de l’immensité du monde où ils évoluaient. Avis était coincé dans la salle de commande, pour s’assurer que tout fonctionnaient comme il fallait, mais n’avait en réalité rien à faire : le train semblait animé par une volonté propre, et semblait même apprécier la présence du Célestellien, comme s’il s’agissait d’un vielle ami retrouvé. Le jeune homme ailé tapota tendrement le tableau de bord, puis quitta la pièce pour rejoindre les passagers. Roto et Laurasia étaient collés aux fenêtres, et regardaient le monde défilé et s’éloigner d’eux la bouche grande ouverte face à ce spectacle inattendue, des étoiles pleins les yeux. Sword était terrorisé dans un coin, ne voulant rien d’autre au monde que poser pied à terre. Abel, lui, dormait sur une banquette, et semblait faire un rêve agréable vu le sourire béat qui se dessinait sur son visage.

Avis s’approcha de Sword, ayant de toute évidence besoin d’être rassuré. Il s’assit à côté de lui, et posa une main sur son l’épaule, avant de respirer un grand coup et de prendre la parole. Il lui dit que le trajet serait bientôt terminé, ce à quoi Sword répondit par un gargouillis sonore, qui ne donna à Avis que l’envie de s’éloigner, l’air passablement dégoûté. Le jeune homme retourna en salle des commandes, car il sentait que le train arriverait sous peu au terminus de sa destination. Avis aperçut en effet une masse de terre élevée dans un ciel nuageux à travers les fenêtres de la locomotive. Il prit le parlophone et s’adressa aux passagers, annonçant tel un marin « terre, terre droit devant ! » pour les prévenir. Il resta aux commandes pour veiller à ce que tout ce passe bien, et le train alla se poser bien au-dessus des nuages, au sommet de l’Observatoire.

Les guerriers descendirent prestement, certains ne désirant que retrouver le contact du sol sous leurs pieds, d’autres simplement excité à l’idée de fouler un édifice très ancien suspendu dans le vide. Avis eut alors une série de flash intérieur, signe qu’il retrouvait peu à peu des souvenirs de sa vie avant d’être appelé sur ce monde en guerre par la Déesse. Il regarda l’édifice d’un œil soudain bien différent : dans les souvenirs qu’il avait, cet endroit était d’une splendeur et d’une majesté sans égal, car il s’agissait de la demeure de son peuple céleste, mais ce qu’il voyait devant lui n’était que ruines miteuses et délabrés. Le jeune célestellien ne se laissa pas aller à ces élans de nostalgie nouveau, et prit la tête du groupe, suivit par Daï et Roto, puis par Laurasia, Abel et Sword, entrainant ses compagnons dans de longues galeries détruites.

Ils avançaient prudemment, de peur de faire s’écrouler quelques pans de mur en marchant trop vite ou trop fort. La lune éclairait leur chemin à travers le plafond défoncé par endroit, et les ombres qui dansaient sur le chemin semblaient animées d’une vie propre, effrayant les plus sensibles du groupe. Tous suivaient Avis, qui semblait marcher d’instinct dans les longs dédales de pierres. Ce dernier marchait d’un pas timide et mal assuré, comme s’il avait du mal à se souvenir où menait chaque chemin. Ils finirent par arriver dans une grande salle, qu’Avis considéra comme le rez-de-chaussée, et décidèrent d’explorer plus en avant à partir d’ici. Laurasia rejoint Daï, Roto Sword, et Abel Avis, pour rester au moins avec un coéquipier. Les différentes salles menaient vers des bibliothèques remplies de livres moisies, des salles dont le sol était recouvert d’armes rouillées et de pots brisés. Des entailles profondes dans les murs indiquaient que des batailles sans merci s’étaient déroulées en ces lieux, et Avis ne put s’empêcher d’avoir un pincement au cœur en constatant l’état de cet édifice. Il savait qu’il avait vécu ici, en d’autres temps, mais tout lui semblait étrange pourtant. La mousse et les lichens qui recouvraient les murs avaient dut pousser depuis des décennies, tout comme les épées n’avaient pu rouiller en moins de vingt ans !

Les trois groupes se retrouvèrent après plus d’une heure d’exploration pour un compte rendu de l’état du rez-de-chaussée. Tous s’accordaient à dire que l’endroit étaient désert, et partiellement détruit, mais les marques semblaient se limiter réellement à cet étage. Daï avait en effet remarqué que les traces de destruction diminuaient à l’approche des escaliers descendant et ascendant. Espérant trouver des indices du passé de l’endroit vers le sommet, Avis demanda d’y aller au plus vite. Roto décida qu’il l’accompagnerait, et Daï les rejoignit à eux avec empressement. Les trois autres partirent en direction des étages inférieurs, tandis que le groupe grimpait vers le sommet.

Avis voletait devant les deux autres, les distançant facilement, suivant le couloir principal comme ils l’avaient convenu pour ne pas se perdre. Roto et Daï suivaient comme ils pouvaient en courant derrière leur compagnon, l’apercevant parfois dans un virage avant de le voir disparaître à nouveau. Les étages défilèrent les uns après les autres, quand enfin, ils débouchèrent à l’air libre, et constatèrent l’ampleur du bâtiment flottant dans les cieux, celui-ci se perdant dans des nuages sombres et menaçant. Avis s’envola d’un coup d’ailes pour atteindre le sommet au plus vite, laissant à ses deux amis la tache de grimper marche après marche. Lorsqu’ils atteignirent le sommet, ils trouvèrent Avis assis en tailleur, effondré, devant un arbre pourri et mort, recouvert de champignons nauséabonds. Ils restèrent interdits devant ce triste spectacle, devant cet arbre qui devait autrefois être animé d’une vie et d’une splendeur bien plus grande que n’importe quel autre végétal. Avis se leva sans rien dire, et descendis à pied les interminables escaliers que ses amis venaient d’emprunter. Roto et Daï ne comprirent pas sur le fait ce qu’Avis ressentait, et se contentèrent de le suivre en marchant derrière lui, n’osant pas lui poser de question.

Laurasia suivait Sword de près, dans les sombres couloirs qui s’enfonçaient sous les fondations de l’édifice flottant. Ce dernier était le seul à qui il restait une torche, et il avait insisté pour prendre la tête de la formation, ce que ni Laurasia ni Abel n’avaient cherché à contester. Personne ne savait combien d’étage inférieur l’endroit possédait, aussi avançaient-ils à tâtons le plus totalement possible. Ils arrivèrent bientôt dans une salle circulaire, en tous points semblable à celle du rez-de-chaussée. Abel s’approcha de son centre et vit une table de pierre sculptée, recouverte de runes inconnues de tous les trois. Laurasia remonta au croisement pour appeler Avis, Roto et Daï à les rejoindre, ce qu’ils firent au bout d’une dizaine de minute. Ils se regroupèrent tous autour de la table, et demandèrent à Avis s’il arrivait à déchiffrer les symboles runiques gravées dans la roche de la table. Avis l’examina attentivement, se pencha pour regarder dessous, puis sembla toucher une partie du pied de la table. Une lueur émana alors de chacune des runes, éclairant la pièce d’une aura fantomatique, tandis que la table se mettait à trembler. La présence d’un célestellien avait en effet réactivé toutes les fonctions de l’Observatoire, qui lentement, se reconstruisait de lui-même : les pierres et pans de murs retournaient à leur place, les racines pendantes au plafond rentraient entre les pierres ou s’oblitéraient entièrement. Enfin un éclair partit de la table, foudroya le plafond et monta étage après étage, jusqu’à toucher l’arbre mort que les guerriers avaient vu, insufflant un nouveau souffle de vie au végétal.

Les six guerriers restèrent interdits, personne ne comprenait ce qui venait de se passer. Cependant, ils comprirent tous que cet événement était une bonne chose, car ils se sentirent tous instantanément plus vigoureux, et leur force augmentait lentement mais surement, à mesure que l’arbre reprenait vie. La Déesse avait insufflé, lors du premier conflit entre elle et Nokturnus, la possibilité pour ses guerriers d’augmenter leur force en puisant dans les forces d’Yggdrasil. Seulement le temps avait fini par avoir raison de la force de l’arbre sacré, qui avait dépérit. La Déesse eut alors l’idée, lors de la onzième guerre divine, d’insuffler une partie de sa puissance dans une poignée d’élue. Les guerriers qui reçurent cette force s’assureraient une renaissance entre chaque guerre, tandis que les autres périraient alors, avant de disparaître de la mémoire de leurs compagnons d’armes… La puissance que la Déesse avait transmise à ces quelques guerriers n’était pas éternelle, et était volatile, attendant de trouver des guerriers dignes d’elle. La renaissance de l’arbre sacrée était cependant un acte tel, que trois guerriers présent lors de ce miracle furent choisit. La Déesse assura ainsi la victoire au combat de trois guerriers dans la pièce, tandis que trois autres finiraient par périr et disparaître, mais cette assurance affaiblit la divinité lumineuse, la privant d’une partie de sa propre vie…

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Gantz recula avec frénésie quand il constata que le visage n’avait pas d’yeux et qu’il luisait comme un cristal. Il détala et cria à ses compagnons qu’un Manikin était dans l’enceinte du Grand Rondin, alertant ainsi tous ses compagnons du danger. Alefgard, Terry, Arus et Solo sortirent leurs épées et ceux qui en avaient préparèrent leur bouclier, avant de se diriger vers la fosse d’où Gantz disait qu’il sortirait. Alefgard passa en tête, la lame de son épée posée à plat sur le haut de son bouclier, marchant lentement pour ne pas être surpris par le Manikin, et d’un mouvement de tête fit venir Solo à ses côtés. Le Zénithien imita son compagnon dans sa posture de combat, et tous deux firent un bouclier de leur corps pour protéger les autres. Ils entendirent le raclement des pieds cristallins sur le sol au détour d’un couloir, et Solo passa la tête pour voir clairement où se trouvait leur cible. Alefgard lui demanda en chuchotant ce qu’il avait vu, et il lui répondit qu’ils auraient peut-être un problème : le Manikin n’était pas venu seul.

Terry demanda à Arus de rejoindre les autres, et malgré ses protestations il finit par y aller, se doutant qu’on l’y envoyait pour les protéger en cas de danger. Terry se détacha des deux compagnons et siffla en direction des Manikins présent, pour les faire venir à eux. Ils levèrent leurs têtes dans un crissement puis chargèrent immédiatement le jeune homme, donnant ainsi à Alefgard et Solo l’occasion de les charger en retours sur leurs flans et de les faucher comme du blé. Terry s’occupa de les achever, tandis que les deux autres fonçaient désormais sur les quelques Manikins qui restaient dans la pièce, formant un duo parfait au combat. Terry se dirigea vers le trou dans le sol, et planta son épée sur chaque ennemi qui passait à portée, jusqu’à ce que l’amoncellement de leur corps empêche toute autre créature de passer. Ils rengainèrent leurs épées dans leurs fourreaux et se félicitèrent chacun pour leur performance, avant de rejoindre le groupe des jeunes, qui les attendaient avec impatience.
Alefgard s’approcha de Terry et lui indiqua qu’il désirait lui parlait un instant, laissant Solo avec les jeunes qui l’appréciaient un peu plus à chaque instants passé avec lui. Gantz remarqua la disparition des deux autres guerriers, et comprit qu’ils allaient aborder leur sujet délicat. Gantz savait que c’était là de la trahison envers la Déesse, mais il avait fini par accepter l’idée que c’était une nécessité absolue pour gagner la guerre à long terme. Solo racontait -en mimant- la manière dont Terry avait attiré à lui les Manikins pour qu’Alefgard et lui-même puissent les charger, et en profita pour donner des conseils tactiques à ses élèves improvisés, qui buvaient ses paroles. Il était le seul adulte depuis longtemps à prendre le temps de leur apprendre quelque chose. Tous s’amusaient désormais avec Solo, grimpant sur son dos et essayant de le faire tomber.

Le vacarme qu’ils faisaient était tel, qu’ils n’entendaient pas le crissement qui se rapprochait d’eux et augmentait en intensité. Terry et Alefgard retournèrent vers le groupe bruyant, et en arrivant face à eux virent les ombres brillantes d’un groupe d’ennemi dans le couloir derrière eux. Paniqué et pris de court, ils dégainèrent immédiatement leurs épées. Solo s’arrêta de jouer avec les jeunes quand il vit l’acier brillant des épées de ses camarades, et se retourna en direction de ce qu’ils regardaient, en dégainant à son tour. Il cria aux jeunes de se mettre en arrière, quand les nombreux Manikins déboulèrent en vitesse dans la pièce, comme une explosion de cristaux de toutes les couleurs à la folie grandissante. Les trois guerriers adultes foncèrent dans un assaut à la limite du désespoir tant leurs ennemis étaient supérieurs en nombre. Terry parait tous les coups et ripostait aussitôt, tranchant ses ennemis avec difficulté, tandis que Solo plantait son sabre dans le dos d’une des créatures qui allait s’en prendre à Terry par derrière. Alefgard lançait boule de feu après boule de feu, assurant un faible périmètre de sécurité, lorsqu’il eut l’idée folle de lancer une boule de feu sur sa propre lame, la faisant chauffer à blanc en un instant. Son sabre ainsi brulant, coupa avec une facilité déconcertante les membres des Manikins qui passaient à proximité. Solo cria à Alefgard qu’il ne fallait pas rester dans cet endroit trop confiné, et que la seule solution pour s’en sortir allait être de quitter les lieux. Alefgard leva les yeux vers Solo, et le temps sembla ralentir un instant. Il observa ce qui l’entourait et aperçu une lumière bleutée envahir Solo, et une autre envahir Arus, qui les observait se battre d’en haut de l’escalier. Alefgard regarda Terry qui s’approchait de lui pour s’en prendre aux Manikins qui avançaient vers son ami, et il lui souffla deux mots dans l’oreille. Terry jeta un bref regard à son ami, comme pour vérifier qu’il était sûr de lui, et comprit que c’était le cas. Il se tourna au dernier moment vers Solo qui lui tournait le dos, et planta son épée dans son compagnon, le transperçant d’un coup sec, et le tuant net.

Solo n’eut pas le temps de comprendre, et s’effondra au sol, sans vie. Arus, dont la vue avait été bloqué par les Manikins, ne vit que son corps s’effondrer et il se jeta sans crier gare dans la mêlé, sortant son épée courte de son fourreau. Il se rua sur le premier Manikin qu’il rencontra, et le trancha en deux d’un seul coup. Surprit par cette force qu’il sentait en lui, il continua de faucher les ennemis comme du blé, cherchant celui qui aurait l’épée couverte du sang de Solo pour le venger. Craps et Fudumo cherchèrent à se rendre à la bataille, pour aider leurs amis, mais Craps leur barrait l’accès, leur affirmant qu’ils les gêneraient plus qu’ils ne les aideraient.

-"Nous n’avons pas d’armes les gars, cria Gantz. On se ferait tuer sans même pouvoir riposter, soyez réaliste ! "

-"Mais on ne peut pas rester ici à attendre sans rien faire, lui répondit Fudumo sur le même ton. J’ai entendu Arus crier bon sang ! Qu’est-ce qui lui donne le droit de combattre et pas nous au juste ? "

-"Arus sait se battre, voilà tout ! Il a une arme, il a les compétences pour la manier, en d’autre terme il est utile ! Contrairement à nous… Conclut Gantz. "

Les trois jeunes restèrent silencieux, conscient de leur inutilité dans les pires moments, et attendirent la fin du combat en silence, les cris de colères d’Arus et des deux autres ponctuant parfois le bruit des armes qui s’entrechoquaient.

Alefgard regarda Arus achever un Manikin d’un coup d’épée d’une puissance incroyable. Il comprit instinctivement que la lumière bleutée avait un rapport avec sa force, et s’approcha de lui, une fois la menace pouvant être gérée par Terry seul. Arus regardait sur tous les Manikins, cherchant celui qui aurait du sang sur son arme, mais n’en trouvait nulle part. Il jeta un regard interrogateur à Alefgard, qui se contenta de regarder Terry achever les derniers Manikins, non sans peine. Le jeune homme se tourna vers ses deux amis quand il eut finit, et les yeux d’Arus s’ouvrirent en grand quand il vit le sang sur la lame de Terry. Dans son dos, Alefgard leva son épée. Arus s’apprêta à dire quelque chose, mais aucun son ne sorti de sa bouche. Le jeune homme s’écroula sans bruit sur le sol, et le guerrier au casque à cornes retira son épée du jeune corps. Le Grand Rondin n’était plus un endroit sure pour eux, ni pour les trois jeunes. Ils rejoignirent Gantz, Craps et Fudumo, et leur expliquèrent que Solo et Arus étaient morts en héros pour les sauver et assurer la survie du groupe. Terry annonça aux jeunes restants qu’ils quitteraient l’arbre ce soir, et que dès l’aube ils partiraient tous à la recherche de l’endroit d’où les Manikins proviennent, pour endiguer leur menace une bonne fois pour toute et ainsi éviter d’autre tragique accident.


Chapitre 3.5

Eight marchait depuis des jours à travers bois et la fatigue se faisait sentir. Il avait emporté un sac de provision avant de quitter son groupe, peu après l’arrivée d’Abel et de Sword. Eight avait attendu une occasion comme celle-là pour s’en aller, afin de suivre sa propre mission : trouver ceux qui l’avaient enfermé dans la Tour des Miroirs, et leur faire payer. Xyphos et Nimzo, les principaux instigateurs de son incarcération forcée étaient ses principales cibles, mais il accepterait volontiers de planter son épée dans n’importe quel autre guerrier ennemi si l’occasion se présentait. Il avait passé de bons moments avec son groupe, mais l’impression de s’éloigner de plus en plus de leur objectif se faisait de plus en plus grande en lui. Ils étaient des guerriers venus combattre, pas se cacher et fuir dès qu’un ou deux ennemis se regroupaient trop près l’un de l’autre. Fort de cette conviction Eight se permit une pause à l’ombre d’un arbre.

Il s’adossa contre l’écorce épaisse et attrapa sa gourde dans son sac en toiles –une des rares choses utiles à ses yeux qu’ils avaient trouvés dans les maisons du village- et but une gorgée. Il se laissa reposer pendant de longues minutes, tout en regardant le ciel au loin. En tournant légèrement la tête vers sa gauche il aperçut le sommet de la Tour qui l’avait vu enfermé pendant tant de temps et il en observa la forme et la taille. Un bruit léger derrière lui, lui fit tendre l’oreille attentivement. Il se releva par mesure de sécurité et sortit son épée de son fourreau, se mettant en position de garde, quand un éclat d’orée lui fit plisser les yeux. Une créature volante s’élança alors vers lui, émettant un bruit semblable à celui d’un gluant de son monde. Il regarda la petite boule ailée d’or voler autour de lui en s’amusant.

-"On dirait bien que j’aurai finalement un compagnon de voyage, dit Eight en parlant à la créature. Ravi de faire ta connaissance, petite chose. Ta présence ici m’étonne, je pensais que seuls les guerriers et les Manikins vivaient sur ce monde disparate. "

Eight décida de trouver un nom à cette petite boule, qui se posa sur une branche de l’arbre pendant un temps. Gomme d’Or lui semblait bien approprié, il soumit ce nom à son vote, et la boule voleta vers son épaule en signe d’approbation, scellant son amitié avec Eight. Le jeune homme ramassa son sac et se remit en marche, content au fond de lui d’avoir un peu de compagnie, et se dirigea d’un bon pas vers la direction dans laquelle volait son nouvel ami.



Chapitre 4


« …ours plus au Nor… anikins sont de plus en plus nomb…ux, tou… monstr… sparus… Déess Celestria nous accorde sa force pour continuer à avancer. Le temple d’où proviennent les créatures est scellé par un puissant sortilège. Notre dernier mage est mort, nous n’avons plus aucune chance ici-bas. Les statues ont été perverties par le Chaos, et seule la Déesse saura les reconnaître quand elle, et si, elle les reverra. Je vais jeter mon journal, et prier pour que quelqu’un de bien intentionné le trouve. J’ignore qui peut le lire en ce moment, mais je vous en prie, qu’importe votre camp : les créatures de cristal finiront par tout consumer, lumière et ténèbres, harmonie et discorde. Puisse les cieux vous guider jusqu’au ver… »

Terry ferma le livre et pesta dans son coin, juste assez fort pour que Gantz le remarque. Le jeune homme s’approcha de son ami, et lui demanda ce qui le tracassait.

-"C’est ce fichu livre, siffla Terry entre ses dents. Il me rend complètement fou. Il est censé nous mener vers le temple d’où sortent ces damnés Manikins, mais la dernière page ne contient aucune information utile ! "

-"Les pages suivantes ont été arrachées je sais. Qui sait où elles peuvent bien être maintenant ? "

-"Alefgard nous guide vers la bonne direction, mais comment espérer trouver l’endroit, demanda Terry. Je veux dire, l’auteur lui-même ne l’aurait pas reconnu si la Déesse ne lui avait pas indiqué. Or nous avons trahis la Déesse, comment espérer un quelconque signe ? "

Gantz ne répondit pas, car il n’avait pas de mot en tête. La situation était épineuse, il est vrai, mais son moral était toujours aussi bon. Il consola Terry en lui disant que la Déesse devait surement être occupée à combattre Nokturnus dans son coin, et qu’elle ne devait pas avoir le temps de regarder ce qu’il se passait à droite ou à gauche. Il finit par conclure que dans leur groupe il y avait au moins deux guerriers, Craps et Fudumo, qui n’avait rien fait de mal à Ses yeux. Terry grommela et se releva du rocher sur lequel il était assis. Il tapota l’épaule de Gantz et le remercia de son écoute, avant qu’ils ne rejoignent le reste du groupe. Alefgard menait les guerriers vers le Nord depuis une semaine désormais. La disparition tragique de Solo et Arus les avait motivées plus que jamais à mettre un terme à l’existence et à la prolifération des Manikins. D’autre part depuis qu’ils avaient éliminés secrètement leurs deux compagnons, Terry et Alefgard retrouvaient des souvenirs enfouis au fond d’eux de plus en plus vite. Des souvenirs confus certes, mais des souvenirs quand même : Terry se souvenait désormais qu’il avait une sœur, et qu’enfant il avait voyagé dans d’autres mondes. Alefgard, lui, s’était souvenu d’un objet qui pourrait les aider s’ils le retrouvaient, l’Orbe de Lumière.

Les braves marchaient à travers bois, combattant les Manikins qui se présentaient à eux quand ils le pouvaient, et se fiaient aux mousses sur les arbres pour se diriger. Le Nord était leur direction, mais cela couvrait la moitié du globe sans plus de précision. Le livre été détérioré sur les rares pages qui pouvaient l’aider à y comprendre quelque chose, et Alefgard été persuadé que ce n’était pas par accident. La nuit tomba bien vite sur les bois. L’épais feuillage les plongea bientôt dans une obscurité total obligeant les quelques-uns à pouvoirs utiliser la magie à le faire pour les éclairer. Un tour de garde s’instaura entre Terry et Alefgard. Gantz voulu participer, mais le jeune homme –bien que plus vieux que ses camarades- restait encore en pleine croissance, aussi les deux seuls adultes le forcèrent à dormir avec les autres. Alefgard rayonnait grâce à son sort de lumière et il observait chaque buisson et écoutait chaque bruit, tel un prédateur.

Terry ouvrit les yeux quand il senti une secousse légère sur son épaule. Il se leva, mais trouva étrange que le sol soit si près de lui une fois debout… Il tendit ses mains devant ses yeux et poussa un cri de surprise quand il comprit qu’il était dans un corps d’enfant. Il plaqua vite ses mains sur sa bouche pour limiter le bruit, craignant d’être découvert par des Manikins, mais il comprit qu’il ne serait pas attaqué d’instinct. Il regarda autour de lui et constata qu’il n’était pas seul, loin de là. Des enfants, partout, couraient en direction d’une grande église, au milieu de la place d’un village inconnu. Terry se mit à les suivre d’un pas prudent. Il voulait savoir ce qui se passait ici. La haute bâtisse arborait un vitrail impressionnant au-dessus de la grande porte d’entrée et en s’approchant, Terry aperçut le même vitrail sur le mur opposé, juste au-dessus de l’autel. Les enfants rentraient tous dans l’église en courant, mais aucun d’eux ne semblaient s’en rendre compte : ils étaient comme hypnotisés ou ensorcelés d’après Terry.

Un prêtre rentra alors dans l’église, par une porte dérobée. Tous les enfants étaient réunis sur les bancs, et l’adulte commença son office. Cependant Terry ne parvenait pas à voire le visage du prêcheur et cela le rendait mal-à-l’aise au plus haut point. Il tendit l’oreille pour essayer de capter les paroles de l’homme sans visage, et senti son sang se glacer quand il l’eut fait.

"-Car c’est dans la Destruction que les graines des Ténèbres seront semées, et c’est par la seule Destruction de la lumière et de ses représentants que nous parviendrons à faire revenir à nous le seul et unique Dieu, scandait le prêtre, quasiment en transe. Que se repentent les mécréants, car Sa voix est impénétrable mais non moins tonitruante. Et c’est uniquement via Ses yeux que nous parviendrons à voire le monde tel qu’il est réellement…"

Terry regardait les enfants, partout dans l’église, boire les paroles de cette créature maléfique. Aucun ne semblait accorder de l’attention aux paroles, ni même à quoi que ce soit. Ils étaient tous assis comme des machines, comme des morts-vivants, les yeux sans vie et le regard perdu dans le vide. Une chevelure verte sortait du rang, et Terry comprit alors où il se trouvait : dans l’Entremonde, là où les âmes des guerriers morts attendent entre deux guerres. Le Livre d’Ortega faisait mention brièvement de cet endroit sinistre. Le jeune homme se demanda toutefois comment il avait pu atterrir ici. Etait-il mort dans son sommeil ? Une attaque de Manikin surprise aurait pu survenir sans que quiconque ne puisse agir. Terry paniqua, et grâce au ciel, c’est à ce moment-là que l’office fut fini. Les enfants retournaient dehors en trottinant, laissant à Terry la possibilité de s’enfuir sans se faire remarquer. Il chercha dans les rangs ses camarades, d’un œil inquiet, mais fut soulager de voire que ni Alefgard, ni Gantz ne se trouvait ici. Ils n’étaient donc pas mort, et sa propre mort était écartée.

Caché derrière un bâtiment du village fantôme, un jeune garçon habillé de haillons violet observait Terry. Il ne l‘avait jamais vu avant, mais il était sure qu’il n’avait rien à faire ici, parmi les morts. Tout comme lui. Il se glissa vers lui d’un pas léger, et d’une voix tout aussi discrète se mit à lui parler, au plus grand étonnement de Terry.

"-Hey le nouveau. Je m’appelle Gotha, et je sais comment nous faire sortir de cet endroit maudit. "

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Le soleil éclairait l’Observatoire d’une lumière bienfaisante depuis deux bonnes heures. Avis regardait la mer de nuage sous ses yeux. C’était là un spectacle dont il ne se lassait pas. Sword et Roto se battaient l’un contre l’autre dans un duel amical, chacun affirmant être meilleur bretteur. Laurasia discutait avec Daï et Abel de tout et de rien, mais ce qu’il s’était passé la veille les intriguait toujours. La lumière bleue avait entamé une lente reconstruction magique de tout l’Observatoire. La pierre sur laquelle Laurasia était assis se mit à bouger d’elle-même. Le guerrier se leva pour la regarder s’élever dans les airs et retrouver sa place dans le mur en ruine, qui se rebâtissait sous ses yeux. Cette prouesse ne s’arrêtait pas depuis hier soir. Coupé dans leur discussion, Laurasia et Daï s’avancèrent vers Avis, plissant les yeux à cause du soleil.

"-Alors Avis, d’autres souvenirs te sont revenus ? demanda Daï d’un ton enjoué. Cette lumière bleue fait des miracles en tout cas. "

"-Depuis hier soir ? Non, pas d’autres souvenirs, répondit le jeune homme ailé. Plutôt des impressions, des sentiments. C’est assez difficile à expliquer. Et vous ? "

"-Pas grand-chose non plus pour le moment, avoua Laurasia, tandis que Daï hochait la tête pour dire non. Enfin, j’ai quand même retrouvé le souvenir d’une famille aimante, c’est déjà formidable pour moi. Je suis sure que mon cousin et ma cousine m’attendent sur mon monde. "

Le bruit des épées sur les boucliers se tut et Roto, accompagné de Sword, vint vers eux. Laurasia demanda qui avait gagné. Ils avaient fait un match nul, mais avait découvert de nouveaux sorts chacun.

"-Il semblerait, dit Roto en reprenant encore son souffle, que depuis hier j’ai découvert au moins trois nouveaux sortilèges. Sans compter que mon épée me semble infiniment plus légère, ainsi que mon bouclier. Idem pour Sword. Ce qui s’est passé avec la lumière bleue… Ça nous a tous fait quelque chose. Vous devriez peut-être regarder ce que ça a changé en vous. Non ? "

"-Je croyais que les souvenirs de Laurasia et les choses comme ça étaient les changements justement, répondit Daï. Je ne me sens pas particulièrement plus fort, ni plus aptes qu’avant. Pour le moment en tout cas. "

Les guerriers échangèrent plusieurs mots sur le sujet, mais rien de véritablement concret n’en découla. Les réserves de nourriture qu’ils avaient avec eux devenaient vraiment maigres, et des volontaires décidèrent d’utiliser l’Orion Express pour descendre sur la terre ferme à la recherche de provision. Tandis que le train doré emmenait Roto, Abel et Avis au sol, Laurasia, Sword et Daï rentraient de nouveau dans la citadelle pour voir l’intérieur réparé. Le sol n’était plus pavé de débris ou d’armes rouillées, les murs étaient droit, le plafond entier et les racines avaient disparues. L’endroit était méconnaissable, et l’espace gagné lors de cette réparation magique était telle, qu’ils pouvaient courir sur des mètres sans jamais se toucher. Le matériel et le mobilier s’étaient également fait réparer, ce qui laissa des pièces et des chambres entières à la disposition des guerriers, qui répartirent les affaires de chacun dans les pièces disponibles. Laurasia s’éclipsa un instant, pour aller découvrir la bibliothèque de l’Observatoire. Son incapacité à utiliser la magie l’avait rendu encore plus curieux sur ce sujet que les autres. Il attrapa un livre recréé magiquement, et ouvrit une page au hasard. Un homme appelé Zénus semblait en être l’auteur, mais rien de magique ne figurait sur les pages, et Laurasia le reposa.

Le train toucha le sol après environ deux heures de vol. Les trois passagers descendirent promptement sur la terre ferme. Leur moyen de locomotion les avait déposés dans un vaste champ en lisière de forêt. Les trois guerriers trouvèrent rapidement ce qu’ils étaient venus chercher : Herbes Médicinales, Botryches Lunaires et un tas d’autres plantes et fruits. Ils en prirent autant que possible, faisant des allers et retours entre le champ et la locomotive pour la remplir à ras-bord, avant de remonter et de retourner d’où ils venaient.

Dans les bois cependant, un œil attentif les observait. Il regarda avec intérêt l’Orion remonter dans le ciel, et suivit du regard la direction qu’il prenait. L’étranger sourit et retourna dans les profondeurs des bois, rejoindre ses compagnons. Doulmaghus se tourna vers l’homme, et lui demanda ce qu’était le raffut qu’ils avaient entendu.

-"Des guerriers de la Déesse, Doulmaghus, voilà ce que c’était. Trois jeunes hommes venus chercher des vivres, à bord d’un train d’or. "

-"L’Orion existe toujours ? Impossible, Corvus nous avait pourtant affirmé qu’il avait été détruit il y a plusieurs guerres de cela. Xyphos, tu dois te tromper, répondit le mage. "

-"Je sais ce que j’ai vu, bouffon !, s’indigna Xyphos. Tes amis sont morts ou disparus, dit-il en s’approchant d’un air menaçant, alors je te conseil de ne pas faire perdre leur patience à tes nouveaux camarades de jeu, me suis-je bien fait comprendre ? "

-"Allons, du calme les enfants, dit une troisième voix. Xyphos, as-tu pu voir dans quelle direction allait ce train ? Si c’est le cas nous n’aurons qu’à nous rendre sur place, et voire de quoi il en est. N’est-ce pas ? "

Les deux guerriers se turent pendant un moment, avant que Xyphos ne réponde.

-"Bien sûr, Mortamort. Ta sagesse nous est une fois encore bien utile ! Doulmaghus !, aboya Xyphos, prépare toi. Le train est parti en direction Nord, Nord-Ouest. "

Les trois guerriers avancèrent dans le champ. Le soleil brillait fort aujourd’hui : c’était un beau jour pour éliminer de la racaille lumineuse pensèrent les trois hommes. Doulmaghus et Xyphos déployèrent des ailes dans leurs dos, et s’envolèrent rapidement, suivis du vieillard Mortamort qui s’éleva en lévitant. Les guerriers partirent alors dans les airs en direction de l’Observatoire, la rage au ventre et la volonté de tuer dans l’esprit.

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Eight marchait depuis deux jours à travers bois accompagné de Gomme d’Or, le gluant ailé. Un groupe de Manikins l’avait surpris la veille au petit matin pendant qu’il dormait encore, et seule l’intervention de son petit compagnon l’avait réveillé à temps pour qu’il puisse se battre. Une lueur bleue l’avait alors enveloppé et lui avait permis d’écraser ses nombreux ennemis sans difficulté. Eight se sentait confiant dans ses capacités, mais il savait également qu’il ne devait pas forcer la chance à nouveau. Face à de plus nombreux ennemis, il n’aurait aucune chance seul. Il frappait devant lui de son épée, se frayant un chemin jonché de branches mortes taillées, et avançait sans véritable direction définie.

-"C’est ridicule quand même, combien d’hectares de forêt ce monde peut-il bien avoir ?, dit le jeune homme en fulminant. "

Disant cela, le jeune homme observa enfin une percée dans la végétation, et retrouva un sentier. Trop heureux pour s’inquiéter, il s’élança en avant et apprécia le soleil sur son visage. Il rangea son épée dans son fourreau et regarda autour de lui. Une grande tour en ruine se dressait au loin, à l’Ouest.

-"Ce doit être l’endroit où Solo et les autres ont vaincu leur ennemis, Psaro, chuchota Eight à Gomme d’Or, comme pour lui expliquer. "

-"Haaa, vous autres guerriers de la Lumière, avez tendance à nous enterrer trop vite, fit une voix derrière Eight. "

Le jeune homme bondit en arrière, et attrapa son épée en une fraction de seconde. Il faisait face à un homme très mal en point, qui était soutenu par un autre homme ailé aux longs cheveux blonds.

-"Aussi étonnant que cela puisse paraître, fit l’homme blond (qui n’était autre que Corvus), nous ne te souhaitons aucun mal, héro. Mon ami a besoin d’aide, et je ne peux la lui fournir. "

Eight hésita. Il était face à deux guerriers de Nokturnus, et il avait quitté son groupe pour pouvoir éliminer chacun d’entre eux dès la première occasion donnée. Mais il sentait qu’il ne pouvait pas éliminer deux guerriers, dont un grièvement blessé. Ce ne serait pas bien, surtout quand de l’aide lui était demandé ! Eight rongea son frein, et décida de leur porter assistance, à leurs grandes surprises. Le jeune homme rangea son épée et lança un sort de soin sur Psaro, qui laissa échapper un soupir de soulagement, avant de s’endormir dans les bras de son ami.

Psaro se réveilla allongé près d’un feu de camp. D’un coup d’œil rapide il vit qu’ils étaient toujours en compagnie du guerrier de la Déesse. Psaro se releva doucement jusqu’à être assis sur le sol. Ils étaient au pied de la tour en ruine où il avait connu sa plus cuisante défaite, mais il n’en tenait pas rigueur à ses ennemis. Sa défaite lui avait permis de regagner ses souvenirs et sa sanité et pour ça Psaro leur en serai éternellement reconnaissant. Il se sentait en dette envers les guerriers de la Déesse de lui avoir fait se souvenir de Rose, de son monde, et de son ancienne vie quand il était lui-même aux côtés de la divinité de la Lumière.

Eight discutait à voix basse avec Corvus. Le premier venait d’expliquait la raison de sa présence, seul, sur les sentiers, et Corvus se proposait de l’aider dans sa quête ainsi que Psaro –il s’en portait garant-. Le jeune homme au bandana orange hésitait.

-"Je comprends ta méfiance, guerrier. Moi-même je ne me ferai pas confiance à ta place : nos antécédents ne jouent pas en nôtres faveurs, il est vrai. Cependant je te demande de me croire. Nous n’avons, ni ne voulons, plus rien avoir à faire avec Nokturnus. Nous avons été trompés par nos soi-disant camarades. Nimzo avait promis de nous rendre notre mémoire, à Psaro et à moi, mais cela n’a jamais été son intention. Je doute même qu’il en ait le pouvoir. "

-"Je pense aussi que cela est au-dessus de ses capacités, dit Psaro en se calant contre le mur de la tour. Il se fait passer pour un stratège, mais il n’arrive pas à la cheville de Zoma. Celui-là à un véritable plan. Mais Zoma joue sur la transparence et montre tout de suite qu’il se croit supérieur aux autres, ce qui fait que beaucoup des guerriers de Nokturnus lui préfèrent Nimzo. "

-"Mais vous, que comptez-vous faire ?, demanda Eight. La guerre n’est pas finit et vous êtes tenus de vous battre jusqu’à la fin, tout comme nous. "

Psaro et Corvus se regardèrent avant de lui répondre en même temps.

-"Zoma n’es pas aussi dangereux que Nimzo. Il joue aux échecs avec nos vies, et cela va s’arrêter bientôt. A toi de voir si tu souhaites ajouter ton épée aux nôtres, Eight. "

Le jeune homme réfléchis. Seul il n’avait aucune chance de défaire tous les guerriers qui avaient rejoint Nimzo d’après Corvus. Il avait déjà accordé sa confiance à un criminel par le passé, dans son monde, et il se sentait prêt à recommencer. Il dégaina son épée, la planta dans le sol et se mit à genoux derrière elle, le front posé contre le pommeau.

-"Mes amis, mon épée est votre, et le sera aussi longtemps que nos causes seront communes ! "

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Terry courait derrière Gotha, slalomant entre les silhouettes grises des enfants-fantômes qui peuplaient le village. Terry n’osait pas parler, de peur d’éveiller l’attention des habitants du coin, et surtout du prêtre maléfique tapis dans l’ombre de l’église noir, au centre de la bourgade. Cependant Gotha, lui, n’en pouvait plus de parler : cela faisait une éternité qu’il n’avait pas parlé à un camarade vivant, comme lui. Le jeune homme avait eu le temps de réfléchir à sa condition différente de celle des autres enfants. Il se souvenait d’un être abominable, Nimzo. Ce dernier l’avait pétrifié lors de la guerre, et depuis l’or il errait dans ce village toujours plus peuplé d’âmes de guerriers morts, qui revenaient sous une forme enfantine ici. Mais Nimzo n’avait pas pu tuer Gotha, car s’il était mort, il aurait fini par être ramené à la vie par la Déesse : c’est pour cela qu’il était bloqué dans le village fantôme, différemment des autres enfants, parce qu’il était encore en vie, mais dans sa carapace de pierre.

Terry écoutait attentivement, intéressé par ce que Gotha lui racontait. Il n’osait pas lui dire cependant de se taire pour éviter les regards soupçonneux des enfants. La silhouette d’un jeune Solo le regarda de travers. Terry sentit son ventre se nouer face à ce regard plein de mépris.

Gotha avait atteint l’endroit qu’il voulait montrer à Terry. Une vielle cabane grisonnante –comme le reste du paysage- à l’écart du village. Terry demanda à Gotha la raison pour laquelle il avait besoin de lui pour partir. Il lui expliqua aussi clairement que possible.

-"Il y a quelques semaines, un jeune est apparue, aussi perdu que toi. Il a rejoint cet endroit depuis le temps, mais le fait est qu’il avait pu quitter cet endroit. Je ne sais pas s’il avait un don particulier, mais je l’ai vu graver quelque chose sur un banc à l’église. Il parlait d’un puis et d’un passage entre deux mondes. D’après lui, les passages entre le monde réel, celui où l’on veut tous les deux retourner, et le monde des rêves –ou des mort-, celui-ci sont nombreux. "

Gotha marqua une pause pour reprendre son souffle et ouvrit la porte de la cabane. Les deux enfants rentrèrent à l’intérieur et se trouvèrent devant un puits sans fond apparent. Gotha reprit.

-"Le principe est assez simple : un objet comme ce puis ou même un placard, peut suffire à partir du moment où il est enchantée. L’enchantement en revanche requiert une grande concentration mystique. La plupart du temps ce sont des portails déjà existant qu’il faut trouver. J’imagine que la Déesse est celle qui créée ces portail, pour permettre à ses guerriers de s’échapper dans les situations trop difficiles face aux ennemis. Un peu comme elle a semé les stèles de téléportations dans le même but. "

Terry l’écoutait cette fois de ses deux oreilles. Ce que Gotha disait avait du sens. Solo, lors de son arrivée dans le Grand Rondin avait parlé de ladite stèle et de ses propriétés incroyables. Mais cela n’expliquait toujours pas la nécessité de son intervention avec Gotha.

-"C’est simple pourtant. Je suis toujours pris au piège dans mon corps de pierre dans le monde réel. Si je sautais dans ce puis comme ça, sans préparation, je me retrouverai dans un corps pétrifié sans pouvoir bouger ni parler, coincé pour l’éternité. Mais maintenant que tu es au courant, tu pourras m’aider à me libérer en parlant de la statue du guerrier prisonnier ! "

Les deux enfants regardèrent le puits. Il fallait sauter dedans, c’était une évidence, mais la volonté leur manquait légèrement. L’explication de Gotha faisait sens, mais ce n’était jamais que de la théorie. Heureusement pour eux, le choix leur fut vite retiré : un bruissement dans les feuilles mortes à l’extérieur indiqua la présence de quelqu’un. Terry et Gotha se retournèrent d’un bond commun, et se retrouvèrent face-à-face avec tous les enfantômes, menés par le prêtre maléfique, dont le visage était toujours caché. Le regard mauvais des enfants ne donnait guère envie de rester sur place aux deux héros, qui reculèrent autant qu’ils purent.

-"Misérables vermines, cracha le prêtre au milieu des enfants. Vous pensez pouvoir vous échapper de domaine ? Ce monde des rêves est mien, et vous êtes tous mes esclaves ici ! Attrapez-les !, aboya-t-il soudain aux enfants. "

Les deux jeunes héros luttèrent aussi longtemps qu’ils pouvaient, mais ils étaient bien inférieurs en nombre et furent vite dépassés.

-"Réjouissez-vous mes agneaux. Le sacrifice de vos âmes dans le monde des rêves me permettra de libérer notre seigneur Sidoh dans le monde réel. Il aura alors besoin d’une enveloppe charnelle pour se matérialiser, et je serai là pour ça… Je deviendrai un dieu à travers lui, et ni la Déesse, ni Nokturnus ne m’en empêcheront ! "

Terry se rendit compte que Gotha tremblait, mais pas de peur. Le jeune garçon tremblait de plaisir : il jubilait.

-"Imbécile, tu parles trop !, cria Gotha au prêtre. Et surtout tu sous-estimes tes adversaires. Protection Sacrée ! "

Une aura lumineuse enveloppa les deux jeunes garçons et repoussa les enfantômes qui ne pouvaient plus approcher les deux héros. Gotha attrapa Terry par le bras et couru à l’intérieur de la cabane, avant de pousser Terry dans le puits. Un long cri de panique accompagna la chute du premier, mais Gotha n’attendit pas d’entendre la chute pour sauter à son tour. Tandis que Gotha voyait le prêtre se pencher au-dessus du puits et jurer dans sa direction, il voyait également les bords du puits se rapprocher comme un entonnoir. Il se retourna et vit un cercle blanc éblouissant. Il ferma les yeux et la chute prit fin.



Chapitre 5

L’Orion Express fut accueilli avec allégresse par les trois guerriers restés sur l’Observatoire. La cargaison salutaire fut rapidement stockée dans une salle fraîche de l’imposant édifice flottant haut dans les airs, et les guerriers reprirent des forces en mangeant enfin un repas –presque- complet.
Les trois guerriers de Nokturnus fonçaient dans les cieux en suivant la direction qu’avait pris le train d’or devant eux. Une faible trainée de fumée d’or les guidait vers leur destination aussi surement que le soleil allait se lever le lendemain matin. Mais les guerriers se firent la promesse que leurs ennemies, eux, ne se relèveraient pas. Enfin l’Observatoire fut en vue.
Leurs forces retrouvées les jeunes héros avaient repris l’entraînement. Avis et Laurasia semblaient eux-aussi éprouver quelques changements physique et magique : le Célestellien avait vu sa force augmenter et sa liste de sort s’agrandir légèrement, tandis que Laurasia trouvait tout beaucoup plus léger lui permettant de sauter encore plus haut que d’habitude ainsi que d’effectuer des attaques en plongé dévastatrices.

Le groupe s’avançait pour rentrer au frai quand une tache dans le soleil attira leur attention. Cette attention se transforma vite en inquiétude quand la tache se sépara en trois. Laurasia plaça ses lunettes sur son nez et regarda avec concentration, avant de murmurer à ses camarades :

-"On est attaqué… On est attaqué !"

Doulmaghus aperçu le reflet d’or de l’Orion de loin et plissant les yeux se concentra pour jeter un sort. Avis encouragea ses camarades à quitter l’Observatoire, quand le train explosa devant ses yeux. Les débris fusèrent dans tous les sens, certain se plantant dans l’édifice de l’Observatoire d’autre tombant des cieux pour frapper le monde plus bas. Avis sentit les larmes monter aux yeux quand il comprit qu’il leur faudrait impérativement combattre trois guerriers de Nokturnus pour survivre. Roto plaça sa main sur l’épaule du jeune homme ailé en signe de compassion, puis serrant plus fort il le poussa à se mettre à l’abri.

Xyphos posa pied sur la bâtisse volante en premier. Ses ailes rentèrent dans sa peau puis dégainant son épée, il s’enfonça dans l’Observatoire en criant aux guerriers de la Déesse de se montrer. Les jeunes s’étaient séparés en deux groupes : Roto, Abel et Laurasia d’un côté et Avis, Sword et Daï de l’autre. Ils pensaient pouvoir vaincre leurs ennemis séparément et ces combinaisons de guerriers étaient les meilleurs qu’ils avaient.

Mortamort et Doulmaghus restèrent à l’extérieur pendant moment.

-"Pourquoi ne pas faire s’écraser leur toit sur leurs têtes, demanda Mortamort. Ce serait plus vite fait en plus d’être une mort ironique eheheh ! "

Doulmaghus, charmé par l’idée commença l’offensive en jetant ses sorts les plus dangereux sur le bâtiment, faisant trembler toutes les fondations. Mortamort contourna l’édifice pour se placer à l’exact opposé de son camarade afin d’amplifier les dégâts.

De lourdes briques tombaient du plafond et venaient obstruer les étroits couloirs de l’Observatoire. Xyphos ne prenait même pas la peine de les éviter quand elles tombaient, se contentant de déblayer les morceaux de gravas qui restaient sur son armure. Sword aperçu l’ennemi de son monde au bout d’un couloir, droit devant lui. Sentant une rage bouillonner en lui, il demanda à ses amis de le couvrir pendant qu’il allait l’attaquer de dos. Sword avança à pas feutrés vers Xyphos, son épée prête à frapper dans le dos du monstre en face de lui. Arrivé à mi-hauteur, le jeune homme couru sauta sur un mur pour se donner de l’élan, pivota en l’air et cria alors avant de frapper de toutes ses forces sur son ennemi..!
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La Tour cacha le soleil aux trois guerriers endormis autour du feu de camps éteint. Seul Gomme d’Or permis au groupe de se réveiller à temps pour voir une troupe de Manikin s’approcher d’eux. Eight sauta sur ses pieds et commença à taillader l’ennemi le plus proche, appelant Corvus et Psaro à se dépêcher de l’imiter.

-"Oh, c’est vrai que les Manikins sont plutôt problématique pour les guerriers de la Déesse, reconnut Psaro. J’avais oublié, désolé conclut-il en sortant son long sabre."

Corvus s’approcha d’un petit groupe de Manikin qui ne semblaient même pas le voir, et les détruisit les uns après les autres, tandis que Psaro les découpait par paires. Eight termina le combat et tranchant un Manikin après une habile parade, puis se rapprocha des autres après avoir rangé son épée. Gomme d’Or vint voleter autour de lui.
Corvus demanda aux deux autres quel plan ils suivraient. Si la priorité était d’éliminer Nimzo, ils devraient partir en direction du Nord, là où se trouvait la faille de laquelle les Manikins provenaient. Eight restait persuadé qu’il fallait détruire le grand manipulateur et ceux qui le suivait, Psaro se rangea du côté du jeune homme au bandana.

-"Tu sais comme moi que Nimzo est l’homme à abattre. Sans lui, non seulement ceux qui le suivent seront sans chef et donc sans ordres, en déroute donc, mais en plus on s’assurera que ses manigances pourries ne seront plus que de l’histoire ancienne."

-"Il reste pourtant une chose à souligner, remarqua Corvus. Seul un guerrier de la Déesse peut éliminer un guerrier de Nokturnus."

Le groupe se mit en route afin de ne pas perdre de temps. S’il fallait se résoudre à laisser Eight éliminer Nimzo, Corvus et Psaro pourraient toujours retenir ce dernier, et même l’affaiblir plus qu’il ne faudra. Ils étaient confiants, sûrs de leur force et prêt à affronter tous les dangers. Le jeune héros de la Déesse se rendit bientôt qu’il était réellement pratique d’avoir des guerriers de Nokturnus pour alliés. Les Manikins ne les attaquaient pas, et eux-mêmes semblaient dégager une aura qui masquait sa présence à leurs ennemis cristallins.

Gomme d’Or faisait de plus en plus de reconnaissance, fonçant entre les branches et revenant parfois une heure après être parti, pour faire un rapport de ses impressions. Corvus semblait comprendre ce que la petite créature voulait dire à chaque fois. Quand ses compagnons lui demandèrent comment il faisait pour comprendre l’étrange monstre doré, le célestellien leur expliqua :

-"Ma race a été créée par un être tout-puissant dans mon monde. Nous avions pour rôle de protéger les humains bien sûr, mais avant que les monstres ne deviennent mauvais, nous protégions également leurs intérêts, et pour ce faire il nous a été donné la capacité de comprendre tous les langages."

Psaro enjamba un rocher et repoussant une branche en répondant qu’il ignorait cela, malgré les mois passés avec son ami.

-"J’imagine que personne ne révèle tout d’un coup, dit Corvus d’un air évasif. Sans compter que l’absence de monstre jusqu’à présent me faisait penser qu’il était inutile que j’en parle."

Eight fit remarquer que c’était logique. Gomme d’Or revint vers eux un petit quart plus tard, alors que le groupe écoutez attentivement le silence de leur randonnée. L’excitation de la petite créature sembla interloquer Corvus, qui prit le temps de s’arrêter de marcher pour ne rien rater de ce que lui communiquait le gluant volant.

-"Camarades, dit-il d’une voix étonnée, je crois que notre petit compagnon ailé a trouvé un guerrier de la Déesse. "
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La chute de Terry à travers le puis sembla durer une éternité, pendant laquelle il se demanda ce que faisais ses amis dans le monde réel. Avant qu’il ne s’en rende compte, tout devint noir. Terry se releva alors d’un bond, donnant un grand coup de tête à Alefgard qui était venu le réveiller.

-"Bon sang Terry..!, se plaignit Alefgard en se massant le front d’un main et en tendant l’autre à son ami pour l’aider à se lever, tu pourrais essayer les réveils en douceur de temps en temps. "

-"Il a déjà essayé une fois, plaisanta Gantz qui avait assisté à la scène de loin, mais après ça il a fait la tête toute la journée. Un réveil sans bosse au front pour Terry, ce serait comme toi sans une prière pour la Déesse le matin, haha ! "

Terry présenta ses excuses à Alefgard, et se mit promptement debout. Il regarda autour de lui pour vérifier qu’il était bel et bien de retour sur la terre ferme, et se pinça pour en être sûr à cent pour cent. Devant le regard interloqué de ses camarades, il tenta de s’expliquer en leur racontant ce rêve.
Si les jeunes ne prêtèrent pas beaucoup d’attention au récit du rêve de Terry, Alefgard en revanche, sembla croire que ce rêve avait de l’importance. La princesse qu’il avait sauvée dans son monde, lui avait parlé d’un rêve qu’elle avait fait lors de sa captivité, à propos d’un jeune garçon qui venait la délivrer mais qui ne pouvait pas la porter. Il demanda donc à son ami de répéter son histoire.
Gantz cette fois prêta une oreille plus attentive au récit, et bondit sur ses pieds à la mention du prêtre maléfique. Il fonça vers Alefgard et lui demanda la permission de fouiller dans ses affaires.

-"Hey, hey, hey Gantz, calme-toi, répondit le guerrier au casque visiblement gêné. Personne ne fouillera dans les affaires de personne aujourd’hui. "

-"Tu ne comprends pas Alefgard, chuchota Gantz, après avoir tiré sur le bras du jeune homme pour pouvoir lui parler dans l’oreille. Ce prêtre, il est dans le livre que tu m’as confisqué ! Je me souviens de son nom, c’est Hargon un des guerriers de Nokturnus. D’après l’auteur il est arrivé pendant le cycle de la cinquième guerre. Ce ne peut pas être un simple rêve Terry, finit-il par dire. Ton compagnon, ce Gotha, il doit être quelque part sur ce monde. "

Alefgard ramassa ses affaires pendant que le camp se défaisait petit à petit. Le soleil montait doucement dans le ciel voilé par les branchages de la forêt et ses rayons commençaient à réchauffer leur peau. Il se tourna vers Terry et ses amis, et leur annonça un changement de plan. Hargon devait être leur cible, car si vraiment il possédait l’âme d’anciens guerriers tombés au combat, il leur fallait les libérer avant tout autre chose.

Terry tenta de décrire l’endroit où il se trouvait dans son rêve plus en détail. Par chance, le tome d’Ortega avait une carte à son début, et il y figurait l’emplacement de tous les villages que ce monde avait porté. Le Grand Rondin était visible sur la carte, et de là, ils purent trouver leur emplacement actuel facilement. Terry trouva alors au bout de quelques minutes un village qui était susceptible d’être celui où il s’était rendu cette nuit, dans son rêve, et tous se mirent alors en route vers cette direction, heureux d’avoir un itinéraire fiable.

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Eight se précipitait entre les branches, essayant de ne pas perdre de vue la petite boule dorée qui filait devant lui. Psaro se frayait un chemin en tranchant toutes les branches devant lui, dégageant le passage à Corvus, qui ne pouvait les suivre depuis les airs et qui était contraint à marcher derrière eux. Leur course effrénée durait depuis une vingtaine de minute maintenant, et toujours aucun signe du camarade que Gomme d’Or semblait avoir vu.

Eight finit par ralentir, à bout de souffle. Psaro le rattrapa bientôt, impressionné par l’endurance du guerrier. Corvus, une fois à leur niveau, tendit l’oreille et prévint ses camarades de la présence de quelques Manikins dans les bois. Ils se remirent en route, tentant de les distancer, quand une voix se fit entendre au-delà de leur vision.

-"Plus vite, vermine de cristal, ces traîtres à leur rang ne se tueront pas eux-mêmes. "

Eight se tourna vers ses camarades, esquivant un arbre à la dernière seconde, puis leur demanda s’ils savaient qui parlait. Corvus lui répondit qu’il n’avait jamais entendu cette voix là, mais Psaro, en sautant par-dessus une énorme racine, confirma savoir de qui il s’agissait.

-"Nimzo, dit-il simplement, tandis qu’un air sombre passait sur son visage."

Gomme d’Or ralentit enfin sa course, après avoir amené le petit groupe vers un coin profond de la forêt. Une petite maisonnée abandonnée depuis longtemps en entièrement recouverte de ronces et de lierres se tenait devant eux, collée contre un pan de montagne. Ils avaient parcouru une distance bien plus grande que ce à quoi ils s’attendaient, et touchaient désormais le flanc d’une chaîne montagneuse proche du bord du continent où ils étaient.

Psaro s’approcha de la porte de la maisonnée, son sabre à la main, tandis qu’Eight sortait lui aussi son épée, faisant face aux arbres face à eux. Le seul avantage de leur position était que maintenant les ennemis ne pouvaient venir que de devant, acculés comme ils étaient. Un bruit de bois pourri qui se romps se fit entendre quand Psaro enfonça la porte, avant de s’y enfoncer.
Une forte odeur de moisie flottait dans l’air. Les ronces obstruaient les fenêtres, plongeant l’intérieur dans une obscurité totale. Par chance, les yeux de Psaro étaient habitués à la noirceur. Il distingua sans peine une statue au milieu de la maisonnée et s’en approcha. A l’extérieur, les bruits de pas des Manikins se rapprochaient lentement, toujours exhortés par la voix de Nimzo.

Psaro appela Eight à venir à l’intérieur. Gomme d’Or pensait qu’il s’agissait d’un guerrier de la Déesse et si c’était le cas il était naturel qu’u autre guerrier de la Déesse le réveil. L’homme aux cheveux blancs sorti rejoindre Corvus pour monter la garde et préparer un accueil glacial à Nimzo et ses Manikins lorsqu’ils arriveraient. Eight attrapa une torche dans son sac, et l’alluma. Une statue d’un guerrier en proie à une terreur indicible se tenait devant lui, et il ne put s’empêcher de penser à sa propre condition. Il avait l’impression que cela faisait des années que Roto l’avait délivré de la Tour des Miroirs désormais, et il entendait bien faire pour ce camarade ce que Roto avait fait pour lui : le libérer.

Eight approcha sa main du visage de la statue, et sentit quelque chose battre en elle en s’en approchant. Eight colla alors ses mains sur les joues de la statue, la regardant dans les yeux, et pria la Déesse pour laisser revenir ce guerrier à lui, quand il fut distrait par un grand fracas venant de l’extérieur.

Une énorme boule de feu avait fait s’effondrer une partie des arbres à gauche de la maisonnée, et l’un d’eux venait de tomber sur le toit. Eight appela Psaro et Corvus pour s’avoir ce qui venait de se passer, mais ils ne répondirent pas. Laissant la statue où elle était, il fonça vers l’entrée et les trouva étalés sur le sol de la forêt, entourés de Manikins. Ces derniers se tournèrent tous d’un bloc vers lui quand ils l’entendirent, et se mirent en position de joute. Tous avaient l’air d’être des magiciens, et en regardant de plus près, Eight se rendit compte qu’il ressemblait à un bouffon de son monde.

Un être de couleur verte, drapé dans une grande cape blanche et aux cornes noirs sortit des rangs des Manikins. Nimzo se tenait devant lui, et d’un sourire peu flatteur, s’adressa au héros.

-"J’ai gagné. "

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La route menant vers la destination qu’Alefgard avait fixée n’était pas très longue, mais le terrain était si impraticable que le chevalier et Terry devait s’arrêter fréquemment pour aider Gantz, Fudumo et Craps à avancer. Buches énormes, gouffres béants, falaises à escalader et précipices se mettaient sans cesse en travers de leur chemin.

Fudumo regardait ces compagnons avancer devant lui. Il n’avait pas vraiment l’habitude des grands extérieurs : là d’où il venait il avait plutôt l’habitude de parcourir cavernes et autres donjons. Craps et Gantz étaient eux aussi bien désemparés : ils étaient des dresseurs de monstres, pas des guerriers. Fudumo avait cela pour lui, qu’au moins il savait se battre proprement avec des dagues et des épées courtes. Depuis la mort de Solo et d’Arus, les deux dresseurs de monstres savaient que leur temps était compté. Si même des épéistes aussi doué que leurs anciens compagnons avaient pu périr, alors rien ne les empêcherait d’y passer eux aussi.

Essayant de ne pas trop penser à cela, les jeunes forcèrent le pas pour ne pas être distancé de trop par Alefgard et Terry. Une forte ascension les attendait maintenant. La montagne devant eux les ferait sortir de la forêt, et de là ils n’auraient plus qu’à passer un col en hauteur pour retomber sur le village qu’ils cherchaient.

L’air épais de la montagne semblait impropre aux Manikins, car les rares qu’ils croisèrent ne réagirent même pas à leur approche. Terry s’approcha de l’un d’eux et lui donna un coup de pied qui fit dégringoler la créature. Elle roula sur le sol en pente de la montagne et s’écrasa sur des rochers quelques dizaines de mètres plus bas. Le groupe n’aurait au moins pas à penser à ces problèmes-là. Leur avancée prit fin avec le coucher du soleil. Un bref feu de camp fut fait, et tous se reposèrent de l’exténuante journée de marche qu’ils avaient faite.

La nuit fut brève et calme, et dès les premières lueurs du matin le groupe était déjà reparti. Le col atteint, ils regardèrent tous la carte et pointèrent du doigt l’endroit où il se rendait. Le village était visible de leur position, et cela encouragea les jeunes à se dépêcher. La descente fut bien plus rapide que la monté tant et si bien que midi passé, ils étaient déjà à nouveau au pied de la montagne.

Personne ne parla beaucoup dans le groupe, jusqu’à ce qu’ils atteignent les abords du village. Terry le reconnu immédiatement : c’était une réplique exacte de celui de son rêve, à l’exception faite que celui-ci était en ruine. Des griffures faites dans la pierre même des maisons étaient visible, de même que des traces d’incendie quelque peu amoindri par les intempéries dont la région avait dû être victime. Avançant prudemment dans les décombres du village, tous se demandèrent ce qui avait pu causer des dégâts pareils. La réponse à cette question finit par se présenter d’elle-même : au détour de l’angle d’une maison, une ombre leur apparue.

Passant prudemment la tête, Terry reconnu de dos la carrure du prêtre de son rêve, et fit signe à ses camarades de se préparer. Sortant silencieusement leurs épées de leur fourreau pour ceux qui en avaient, ils se tinrent prêt à attaquer à tout moment. Alefgard se faufila derrière une autre maison pour qu’au moins un des deux adultes puisse arriver à surprendre l’ennemi, qui chantonnait sinistrement au-dessus de ce qui semblait être un hôtel rituel…

-"Oooh puissant Sidoh, donne-moi la force de t’invoquer en ce monde, psalmodiait-il presque en transe. Que ta volonté soit faite ici-bas par ton serviteur !"

Tandis que Terry se préparait à aller affronter le prêtre-sorcier, il entendit un des jeunes se lever et s’avancer. Ne pouvant parler de peur d’être entendu, il ne fit que de grands mouvements pour lui dire de revenir ici. Craps ne l’écouta pas. Il avait toujours eu l’impression, depuis qu’il était sur ce monde en guerre, de n’avoir été qu’un poids mort pour son équipe. Il voulait briller aujourd’hui en faisant diversion pour qu’Hargon ne s’occupe que de lui, laissant le champ aux autres d’attaquer. Mais n’ayant pas communiqué son plan, son sort fût tout autre.

Tandis que le jeune garçon s’avançait d’un pas sûr, Hargon sentit sa présence derrière lui. Ne prenant pas la peine de se retourner, il claqua des doigts, et à la grande stupeur de son opposant, une colossale boule de feu jaillit dans sa direction, à une vitesse si folle, qu’il ne put que rester sur place sans comprendre ce qui lui arrivait.

Fudumo entendit d’abord le son du brasier, avant d’entendre Craps, en proie aux flammes, hurler. Il sortit sa dague et se précipita vers Hargon. Leur couverture était en l’air, il ne servait plus à rien au guerrier de rester discret. Alefgard suivit Fudumo, talonné par Terry puis Gantz. Hargon sembla surprit de voir tous ces guerriers foncer sur lui, mais ne se laissa pas impressionner. Une autre boule de feu jaillit mais fut cette fois esquiver par Alefgard, qui se protégea derrière son bouclier. Le brasier qu’était Craps s’écroula sur le sol.

Alefgard grimpa les quelques marches qui le séparaient de son ennemi et prépara un coup d’estoc, qu’Hargon eut du mal à parer grâce à son sceptre. Un rictus se dessina sur son visage. Les deux adultes savaient se battre, et au corps-à-corps contre eux deux, il ne pourrait pas faire grand-chose malgré sa magie. Un coup de bouclier du guerrier fit chanceler le prêtre-sorcier, qui se rattrapa et lança une plus petite boule de feu à bout portant, qui fut néanmoins stoppée par le bouclier une fois encore. Rageant, Hargon tourna la tête pour voir que Terry était déjà sur lui également. Un coup sauté bien placé, et le guerrier de Nokturnus serait défait…

Mais un éclair violet tomba du ciel et frappa Hargon, projetant les héros loin au sol. Hargon hurla alors de joie, tandis qu’il s’élevait du sol, et que ses bras se recouvraient lentement d’écailles vertes. Ses bras se séparèrent en deux, et deux ailes rouges déchirèrent sa tunique, tandis que son rire devenait de plus en plus grave. Se tournant vers les guerriers restant, il déclara enfin :

-"Votre timing n’aurait pu être plus parfait, guerrier. Vous voilà aux loges pour assister à l’arrivée du seul vrai dieu, Sidoh, à travers moi, dit-il tandis que ses jambes se couvraient à leur tour d’écaille. Je serai son corps, et lui sera ma force, qui me permettra en retour de détruire chacun d’entre vous en son nom ! "

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Bon ba, voilà, chapitre 5 mis en ligne alors, un an jour pour jour après le chapitre 4. Il devait être le dernier de ma "saison 2", mais il ne sera en fin de compte que l'antépénultième, qui, je l'espère, ne mettra pas aussi longtemps que lui à arriver ! :D

"Physician, heal thyself..."
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Miss DQFan
Dragon Quest SlimeDragon Quest SlimeDragon Quest SlimeDragon Quest SlimeDragon Quest Slime
Lundi 10 Février 2014 à 16:59
Vouiiii! Darky' a mis la suite de sa fic!! J'adore trop.

Vivement la suite :).

Mais qui est donc ce mytérieux écrivain qui a rédigé ce journal intime?



Je suis la Petite Sayo, et j'aime les pizza
Lundi 10 Février 2014 à 18:44
Le même personnage qui a écrit les fragments de page dans la saison 1. ^^
Celui qui à trouvé comment empêcher la multiplication des Manikins et de détruire la source de leur apparition. Celui qui sera le héros de la fic qui en développement. :D
J'ai nommé, le père du héros légendaire. :P
"Physician, heal thyself..."
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Miss DQFan
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Lundi 10 Février 2014 à 19:43

T'avais mis qui c'était dans la saison1

Je suis la Petite Sayo, et j'aime les pizza
Samedi 15 Février 2014 à 19:12
Chapitre 2 disponible~
Et en bonus, une preview du chapitre 3 : Dans le prochain chapitre, une invasion de Manikin sur l'un des deux camps, une trahison chez les héros qui amènera à la mort de deux guerriers de la Déesse, et la première apparition de Nimzo ! :P
"Physician, heal thyself..."
Jeudi 10 Avril 2014 à 12:26
Chapitre 3 en ligne (pour ceux qui lisent encore :P)
"Physician, heal thyself..."
45666
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Jeudi 10 Avril 2014 à 13:18
Je lis :P. On va voir si c'est aussi intéressant que ce que tu m'avais dis par sms :D.
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Miss DQFan
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Vendredi 11 Avril 2014 à 14:11
Moi, je lis toujours :).

En tout cas, grâce à ta partie avec l'Observatoire, j'ai enfin compris que ce monde était en fait plein de parties des mondes des héros xD.

En tout cas, j'adore, continue! (J'attends la partie avec Corvus avec impatience aussi x) ) (Non! Je suis pas sur-fan de lui, nooooon!!!)
Je suis la Petite Sayo, et j'aime les pizza
Vendredi 11 Avril 2014 à 15:35

très jolie fanfiction si tu veux je pourrais te donner des idées pour la suite avec des personnage inédies comme Guss de Fantasy dragon II ou Sylvain de Fantasy dragon I et aussi FD I = dq 11 FD II = dq 12 voila si tu veux des idées Mp moi pour plus d'idée mon chère dark.

pauvre Solo il est mort!:cry Solo mon héro de dragon quest préféré pourquoi :snifas tu fais ca darkwillalex c'est sadique:cry
de plus pourquoi faire mourir les héros quelle intérêt je ne voit que a rajouter de la tristesse au sensible comme moi qui est un très grand sensible.

Vive Shun d'Andromède! Vive Solo de Dragon Quest IV !
Rejoignez le club des hommes au cheveux verts efféminer
Samedi 12 Avril 2014 à 11:29
Citation ( kiefer dx le Vendredi 11 Avril 2014 à 15:35 )


très jolie fanfiction si tu veux je pourrais te donner des idées pour la suite avec des personnage inédies comme Guss de Fantasy dragon II ou Sylvain de Fantasy dragon I et aussi FD I = dq 11 FD II = dq 12 voila si tu veux des idées Mp moi pour plus d'idée mon chère dark.



pauvre Solo il est mort!:cry Solo mon héro de dragon quest préféré pourquoi :snifas tu fais ca darkwillalex c'est sadique:cry

de plus pourquoi faire mourir les héros quelle intérêt je ne voit que a rajouter de la tristesse au sensible comme moi qui est un très grand sensible.







C'est gentil de ta part Kiefer, mais je n'utilise que des personnages venant des jeux/animés/mangas Dragon Quest. Et j'ai déjà de nombreuses autres idées pour la suite, et même pour ce qui se passe avant. ^^

Pourquoi faire mourir les personnages tu dis ? Parce que ça me plait, mwahahaha ! :roll: Les héros qui ne meurt jamais c'est pas drôle. Et de toute façon, ils y passeront tous un jour ou l'autre. :D (Comment ? Oui oui, Game of Thrones est une très bonne source d'inspiration ! :D)

Citation ( sayofan le Vendredi 11 Avril 2014 à 14:11 )

Moi, je lis toujours :).

En tout cas, grâce à ta partie avec l'Observatoire, j'ai enfin compris que ce monde était en fait plein de parties des mondes des héros xD.

En tout cas, j'adore, continue! (J'attends la partie avec Corvus avec impatience aussi x) ) (Non! Je suis pas sur-fan de lui, nooooon!!!)



Heh heh, c'est vrai que je n'ai pas fait apparaître de décors célèbre pour l'instant, chose que j'aurai du faire dès le début. La Tour des Miroirs et le Monde des Fées (dans la saison 1) n'étaient clairement pas assez mis en avant.
Je me rattraperai vite, promis ! ^^
"Physician, heal thyself..."
Vendredi 23 Mai 2014 à 14:53
Petit up, pour dire que les chapitres 3.5 et 4 sont ajoutés. \o
"Physician, heal thyself..."
45666
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Vendredi 23 Mai 2014 à 16:40
Personne ne meurt x).
Vendredi 23 Mai 2014 à 19:19
C'est pas GoT non plus x)
L'homme qu'il faut, là où il ne faut pas, peut faire toute la différence.
Samedi 24 Mai 2014 à 00:12
Citation ( Nykho le Vendredi 23 Mai 2014 à 16:40 )

Personne ne meurt x).



Attend de voire la suite ! :D

Citation ( Le Freeman le Vendredi 23 Mai 2014 à 19:19 )

C'est pas GoT non plus x)



Attend de voire la suite ! >:D
"Physician, heal thyself..."
14836
Miss DQFan
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Lundi 26 Mai 2014 à 14:03
Psaro est vivant............
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Youhou!
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